Cet été, plusieurs gros noms ont changé d’adresse sur le marché des joueurs autonomes. Plusieurs contrats à long terme, des salaires annuels à 8 chiffres et des paris risqués ont été faits. Maintenant que nous avons atteint la mi-saison, le temps semble juste pour revisiter ces gros contrats et voir si les équipes sont satisfaites de leurs investissements, ou si le remords commence déjà à ronger certains clubs.

 

Penchons-nous sur les trois plus gros contrats octroyés au cours de l’été : Artemi Panarin (81,5 millions $ sur 7 ans avec les Rangers), Sergei Bobrovsky (70 millions $ sur 7 ans avec les Panthers), et Matt Duchene (56 millions $ sur 7 ans avec les Predators) et sur l’impact qu’ils ont eu dans leur nouvel uniforme.

 

Artemi Panarin

 

Artemi Panarin était, selon plusieurs, le grand prix de la période d’autonomie. Plusieurs équipes se sont battues pour ses services, mais les Rangers ont remporté l’enchère. Après une demi-saison, il ne fait aucun doute que les Rangers sont satisfaits de leur investissement de plus de 11.6 millions $ annuellement pour 7 saisons.

 

Tableau PanarinEn seulement 43 matchs, Panarin n’est déjà qu’à 7 buts d’égaler son sommet personnel et marque à un rythme qui lui donnerait une saison de 116 points. Ce total surpasse ceux des gagnants du trophée Art Ross de 2007-2008 à 2017-2018.

 

Panarin aide aussi les joueurs autour de lui à atteindre un autre niveau de jeu. Ryan Strome est l’exemple no 1. Strome était considéré par plusieurs comme une sélection raté par les Islanders, qui l’ont repêché au 5e rang en 2011. Il n’a atteint le plateau des 50 points qu’une fois dans sa carrière en 2014-2015 et n’a jamais marqué plus de 34 points depuis. Cette saison, Strome est le joueur de centre régulier de Panarin et il connaît de loin la meilleure saison de sa carrière.

 

L’ancien des Islanders et des Oilers est tout près du point par match avec 41 points en 43 rencontres et devrait facilement atteindre des sommets personnels dans toutes les catégories offensives.

 

Panarin est le meneur offensif, demande le respect des défensives adverses et extrait le meilleur de ses coéquipiers. Difficile de demander mieux.

 

Matt Duchene

 

Artemi Panarin était le meilleur attaquant disponible le 1er juillet, mais Matt Duchene était le meilleur centre sur le marché. Il a eu une carrière assez tumultueuse et s’est déjà fait échanger à deux reprises, mais les Predators ont décidé de lui offrir un peu de stabilité avec un contrat de 7 ans. Ils ont également échangé P.K. Subban pour faire de la place sous le plafond salarial pour le salaire de 8 millions $ de Duchene.

 

Les Predators connaissent une saison en dessous de leurs attentes et ont récemment limogé leur entraîneur Peter Laviolette, mais Matt Duchene connaît tout de même une bonne saison. Il est le 3e meilleur pointeur du club avec 30 points en 40 rencontres. Il a de la difficulté à trouver le fond du filet, avec seulement 10 buts, mais si l’on regarde sa performance plus en profondeur, il y a des signes encourageants.

 

Tableau DucheneComparativement à l’an dernier, Duchene obtient un peu plus de tirs de l’enclave et du bas de l’enclave par match, deux catégories importantes qu’on en commun les meilleurs marqueurs de la LNH. Sa moyenne de buts attendus est presque identique à l’an dernier, lorsqu’il avait obtenu 31 buts. Tous les signes pointent vers une production accrue lors de la deuxième moitié de l’année.

 

Peut-être que l’arrivée de John Hynes derrière le banc saura motiver Duchene et l’aider à atteindre son plein potentiel de marqueur. Quoi qu’il en soit, il apporte de la vitesse et du dynamisme à une équipe qui en avait bien besoin et il reste un bon investissement pour Nashville.

 

Sergei Bobrovsky

 

Sur papier, les Panthers ont une excellente équipe. Aleksander Barkov est un candidat au Selke, Huberdeau pourrait atteindre le plateau des 100 points pour la première fois de l’histoire des Panthers et la liste continue avec Keith Yandle, Mike Hoffman, Evgeni Dadonov, etc. Ils se sont également entendus avec l'entraîneur Joël Quenneville, qui a mené les Blackhawks à trois Coupes Stanley.

 

Tableau BobrovskyLa plus grande lacune du club était devant le filet. La Floride n’avait pas de véritable gardien #1 depuis le déclin et éventuelle retraite de Roberto Luongo et ont pris les grands moyens pour remédier à ce problème en offrant un énorme contrat à Sergei Bobrovsky. Dale Tallon espérait que l’ancien gagnant du Vézina allait venir stabiliser la position pour les Panthers et permettre à cette équipe talentueuse de faire les séries pour la première fois depuis 2015-2016.

 

Jusqu’à présent, non seulement est-il loin de ses performances qui lui ont valu le Vézina, mais il est en fait l’un des pires gardiens du circuit Bettman.

 

Disons que Dale Tallon s’attendait à de meilleures performances après avoir fait de Bobrovsky le 2e gardien le mieux payé de la LNH, derrière Carey Price. Il serait dernier en moyenne de buts alloués si ce n’était de Jimmy Howard et sa moyenne putride de 4,04.

 

Bobrovsky a encore le temps de redresser sa performance, mais il ne fait aucun doute qu’il est l’un des joueurs autonomes les plus décevants de la cuvée 2019.