Avec la saison régulière suspendue et possiblement annulée si la LNH décide d’aller directement en séries à leur retour, il est temps de continuer d’octroyer des trophées individuels parmi les clubs canadiens. J’ai déjà distribué le Calder, le Norris, et le Selke lors des trois dernières semaines, il est maintenant temps de l'honneur individuel le plus élevé: le trophée Hart.

Montréal : Tomas Tatar

Depuis son arrivée à Montréal, Tomas Tatar a saisi son opportunité et a élevé son jeu d’un cran pour le Tricolore. Il a établi un sommet personnel en point pour une deuxième saison consécutive et ses 61 points mènent le club par 14 même si 5 attaquants obtiennent plus de temps de glace par match que lui (6 si l’on inclut le court séjour d’Ilya Kovalchuk).

Pour conclure sa saison, Tatar a obtenu 3 mentions d’aides dans un gain de 4-3 face aux Hurricanes, incluant une passe qui a mené à une échappée de Jeff Petry pour le but vainqueur en prolongation. C’était son 14e match d’au moins 2 points cette saison, pas mal pour un joueur avec un contrat de moins de 5 millions $ par année.

Mention honorable à Carey Price, qui a été le gardien le plus utilisé de la LNH cette saison. Lorsqu’il était en forme, sa performance aurait facilement mérité le Hart, mais avec 3 séquences d’au moins 5 défaites consécutives, le manque de constance a fait très mal au CH.

Ottawa : Thomas Chabot

C’est difficile de trouver un candidat au Hart chez un club de bas de classement. Parmi les attaquants, personne n’a franchi le plateau des 45 points et devant le filet, les trois partants n’ont pas vraiment impressionné, postant tous une moyenne de buts alloués supérieure à 3,00. L’honneur va donc à Thomas Chabot qui, malgré une baisse de performance par rapport à sa saison de 55 points en 2018-19, continue de se classer parmi les meilleurs jeunes défenseurs offensifs du circuit.

Chabot excelle en transition, se classant parmi les meilleurs à la position. Josi est le seul défenseur qui le devance en entrées et sorties de zone par match et le capitaine des Predators est essentiellement sans égal à la ligne bleue dans la LNH à ce chapitre. À seulement 23 ans, le défenseur québécois a d’excellentes saisons devant lui et devrait rester l’une des armes les plus dangereuses à la position pour des années à venir.

Toronto : Auston Matthews

Avec 47 buts, un total surpassé par seulement Alex Ovechkin et David Pastrnak cette saison, Auston Matthews s’empare facilement de l’honneur pour Toronto. Matthews s’est établi comme l’un des meilleurs francs tireurs de la LNH dès son premier match. Cette année, il marquait à un rythme qui lui aurait facilement donné sa première campagne de 50 buts si la saison n’avait pas été suspendue. Il mène également les Leafs avec 80 points, 13 de plus de Mitch Marner, mais Marner a raté une bonne portion de l’année avec une blessure.

Non seulement a-t-il l’un des meilleurs tirs du circuit Bettman, mais Matthews est l’un des meilleurs dans la LNH pour décocher son tir foudroyant de la zone payante. Matthews a obtenu 174 tirs cadrés de l’enclave cette saison, bon pour le premier rang dans la LNH, à égalité avec Kyle Connor. Il n’a que 22 ans, mais il ne fait aucun doute qu’il sera dans la course pour le trophée Maurice Richard pour longtemps.

Winnipeg : Connor Hellebuyck

Les Jets ont plusieurs vedettes parmi leur groupe d’attaquant, mais l'honneur de joueur le plus utile pour Winnipeg revient à Connor Hellebuyck. Hellebuyck a été utilisé à outrance par les Jets cette saison, étant nommé partant pour 56 de leurs 71 matchs. Seul Carey Price a obtenu plus de départs dans la LNH.

Les Jets ont également perdu 4 de leurs défenseurs partant de 2018-19, laissant une ligne bleue assez poreuse devant leur portier. Aucun gardien n’a affronté plus de tirs de l’enclave (824) et du bas de l’enclave (409) que Hellebuyck cette saison, qui a malgré tout maintenu un excellent taux d’arrêt de ,922, bon pour 7e dans la LNH. Au final, Hellebuyck a sauvé 28,1 buts pour Winnipeg au cours de la saison, de loin la meilleure marque dans la LNH cette saison. Jacob Markstrom se classe au deuxième rang avec 19,9 buts sauvés.

Edmonton : Leon Draisaitl

Le choix de Draisaitl comme vainqueur du Hart pour les Oilers ne devrait surprendre personne. Le centre allemand mène la LNH avec 110 points alors qu’aucun autre joueur n’a franchi le plateau des 100 points. Il a aussi prouvé que sa performance ne dépend pas de McDavid et qu’il peut pivoter son propre trio.

Du 9 au 22 février, alors que McDavid était tenu à l’écart du jeu, Draisaitl a marqué 12 points en 6 rencontres et a su élever le jeu de ses deux ailiers, Ryan Nugent-Hopkins (9 points) et Kailer Yamamoto (8 points).

Draisaitl est le favori pour remporter le véritable trophée Hart et il ne fait aucun doute qu’il mérite l’honneur chez les Oilers. Bien sûr, mention honorable à Connor McDavid, qui est 2e dans la LNH en points avec 97.

Calgary : Matthew Tkachuk

Les candidats habituels pour cet honneur chez les Flames ont tous connu une baisse de performance en 2019-20. Johnny Gaudreau a chuté de 41 points, tandis que le capitaine Mark Giordano est passé de 74 à 31 points. L’honneur revient plutôt à Matthew Tkachuk et ses 61 points, qui sont accompagnés d’un jeu robuste et dérangeant ainsi que de 122 mises en échec, 2e chez les Flames.

Offensivement, il est capable de se poster devant le filet (2e chez les Flames en tirs du bas de l’enclave), mais peut aussi repérer ses coéquipiers en position de marquer avec 111 passes complétées dans l’enclave, 2e derrière Gaudreau. Tkachuk est une boule d’énergie pour Calgary et mérite bien le titre de joueur le plus utile pour les Flames

Vancouver : J.T. Miller

À sa première saison avec les Canucks, J.T. Miller a connu de loin la meilleure année de sa carrière. En plus d’exceller défensivement (il s’est mérité le Selke pour Vancouver lors d’un article précédent), Miller a mené le club en points avec 72, fracassant son ancien sommet personnel de 56.

En moyenne, J.T. Miller avait la rondelle sur son bâton en zone offensive pour 0:59 par match. À première vue, le chiffre semble bas, mais c’est bon pour le 3e rang parmi les ailiers, derrière seulement Patrick Kane (1:08) et Artemi Panarin (1:06). Toutes positions confondues, il se classe au 8e rang, tout juste derrière Draisaitl (1:03).

Pour son excellent travail aux deux bouts de la patinoire, Miller est le choix évident pour le Hart chez les Canucks. Mention honorable à Jacob Markstrom, qui a sauvé 19,9 buts aux Canucks cette saison, 2e dans la LNH.