LES PRÉDICTIONS DES EXPERTS

Les Bruins de Boston et les Blues de St Louis ne sont qu’à quatre victoires de soulever la coupe Stanley. À l’aube de ce duel au sommet, il est intéressant de décortiquer le rendement de ces deux formations lors des présentes séries.

Du point de vue des statistiques avancées, les Bruins doivent être considérés comme étant les favoris pour remporter la finale de la Coupe Stanley.

En effet, pour chaque tranche de 60 minutes de jeu, Boston est la formation ayant inscrit le plus et accordé le moins de buts depuis le début des éliminatoires. Autrement dit, les Bruins constituent présentement la meilleure unité offensive et défensive depuis le mois d’avril.

Tableau Bruins-Blues 1

À l’attaque, les Bruins génèrent un volume de tirs dangereux plus important que ne le font les Blues pour une même période de temps. En effet, Boston cadre davantage de tirs depuis l’enclave et le bas de l’enclave, emplacements où le tireur bénéficie d’un angle de tir optimal pendant que le temps de réaction du gardien est minimal.

Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que les statistiques révèlent que les Bruins font davantage circuler la rondelle avant de décocher leurs lancers depuis l’enclave. La troupe de Bruce Cassidy complète davantage de passes dans l’enclave et cadre par le fait même plus de tirs sur réception depuis la zone payante.

Ce détail est loin d’être anecdotique, alors que ces séquences de jeu forcent le gardien de but à effectuer un déplacement latéral explosif pour suivre le mouvement de la rondelle, ce qui rend ces chances de marquer d’autant plus dangereuses.

Tableau Bruins-Blues 2

Défensivement, les Bruins ont accordé moins d’occasions de marquer à leurs adversaires que ne l’ont fait les Blues.

Il faut soulever que Boston est la formation ayant accordé le moins de tirs depuis le bas de l’enclave pour un même temps de jeu en séries éliminatoires.

De même, les Bruins sont l’équipe forçant le plus souvent ses adversaires à décocher leurs tentatives de tirs depuis la périphérie. Face à la défensive hermétique de Boston, leurs adversaires n’ont pas été capables d’attaquer via le centre de la patinoire et conséquemment ont cadré la majorité de leurs tirs depuis des angles restreints, ce qui a grandement facilité le travail de Tuukka Rask.

Il s’agit de deux indices indéniables quantifiant le rendement défensif hallucinant de Boston en éliminatoires. Ainsi, il ne faut pas se surprendre que Boston soit présentement la meilleure unité défensive du circuit depuis le début de la danse printanière.

Considérant que 72% des buts inscrits par St Louis lors des séries avaient pour origine l’enclave, si les Bruins parviennent à forcer les Blues à tirer depuis la périphérie, comme Boston fut en mesure de le faire lors des rondes précédentes, cela risque de faire la différence.

Tableau Bruins-Blues 3

Finalement, il ne faut pas négliger la tenue de Tuukka Rask qui est tout simplement spectaculaire depuis le début du printemps. Le portier finlandais présente le meilleur pourcentage d’arrêts chez les gardiens partants en séries.

Ce fait d’armes s’explique essentiellement par le rendement de Rask face aux tirs provenant du bas de l’enclave, alors que son taux de réussite se chiffre à 87,9% en de pareilles circonstances. À titre de comparaison, le taux d’efficacité du gardien moyen en séries face à ces mêmes lancers est de 80,8%.

Déjà que les Bruins n’accordent que très peu de chances de marquer, additionnez le fait que Rask se dresse tel un mur en temps opportun, cela complique drôlement la tâche de leur adversaire.

Profitant d’une semaine de préparation avant la finale de la Coupe Stanley, St Louis aura eu le loisir d’identifier les forces et les faiblesses de Boston.

S’ils veulent maximiser leurs chances de soulever le Saint Graal, les Blues devront impérativement limiter le nombre de passes complétées par Boston dans l’enclave, tout en cadrant un bon nombre de tirs depuis la zone payante sans tenter de décocher trop de lancers depuis la périphérie.

Heureusement, les parties se remportent sur la patinoire et le passé n’est pas garant du futur. C’est d’ailleurs ce qui confère toute sa beauté au sport professionnel, alors que celui-ci ne serait d’aucun intérêt s’il était possible de prédire avec certitude le grand gagnant du championnat avant même que la rondelle ne touche la glace.