TORONTO - Pendant que l’image de Pat Burns flotte au-dessus du Temple de la renommée et que les nouveaux intronisés célèbrent avec leurs parents et amis, l’attention se tourne vers ceux qui leur succéderont dès l’an prochain.

À sa première année d’éligibilité, il est clair que le Nicklas Lidstrom sera des nouveaux intronisés. Ses 1142 points récoltés en 1564 matchs tous disputés avec les Red Wings de Detroit au cours de sa carrière de 20 saisons dans la LNH, ses quatre coupes Stanley, sept trophées Norris, son trophée Conn-Smythe, sa médaille d’or olympique aux Jeux de 2006 à Turin et sa médaille d’or au Championnat du monde en 1991 devraient assurer le défenseur suédois d’une approbation unanime des membres du comité de sélection.

Derrière Lidstrom, plusieurs candidats se profilent.

Eric Lindros, comme c’est le cas chaque année depuis qu’il est éligible, sera au centre de débats houleux. Un an après l’entrée au Panthéon de Peter Forsberg, que les Nordiques ont obtenu avec sept autres joueurs et 15 millions $ des Flyers de Philadelphie dans le cadre de la pire transaction de l’histoire de la LNH, Lindros pourrait finalement être admis.

Ses statistiques personnelles et le fait qu’il ait pivoté pendant plusieurs saisons le trio le plus redoutable de la LNH en compagnie de John LeClair et Mikael Renberg militent en faveur de Lindros. En huit saisons avec les Flyers, Lindros a récolté 659 points (290 buts) en 486 rencontres. Malgré une courte carrière à Philadelphie, il occupe le 5e rang des marqueurs des Broad Street Bullies.

Principaux facteurs défavorisant Lindros : le fait qu’il n’ait disputé que 760 matchs (372 buts, 865 points) en carrière en raison de commotions cérébrales qui ont écourté sa carrière. Le fait aussi qu’il n’ait jamais remporté la coupe Stanley, se contentant d’une présence en grande finale en 1997 – défaites des Flyers aux mains des Red Wings de Detroit – est loin de l’aider également.

Depuis le début de la fin de semaine, les intronisés placent tous leur longévité comme première raison de leur entrée au Temple. Les coupes Stanley et les honneurs individuels viennent loin derrière.

« Un gars peut soulever la coupe Stanley à quelques reprises tout en s’étant contenté d’un rôle de soutien au sein de ces équipes. Inversement, il y a des gars qui ne l’ont jamais gagnée et qui ont tenu leur club à bout de bras toute leur carrière. C’est donc un critère qu’il faut bien analyser. Mais quand un gars atteint les 1200 matchs, les 1000 points, les 500 buts ou d’autres étapes importantes du genre, des étapes qui donnent de l’impact à leur carrière, ça devient plus important », expliquait Mike Modano au cours de la fin de semaine.

Aux yeux de Modano, un gars comme Guy Carbonneau devrait être sérieusement considéré par les membres du comité de sélection du Temple de la renommée. « Voilà un gars qui a vraiment aidé les équipes dont il défendait les couleurs à gagner des coupes Stanley. Il a remporté des trophées Selke, il était et est encore aujourd’hui reconnu par ses pairs comme un joueur important. Un joueur essentiel », assurait Modano avant d’ajouter le nom de Sergei Zubov.

« Ce défenseur n’a jamais obtenu la reconnaissance qu’il méritait. C’est un très grand défenseur. S’il avait joué dans un grand marché, s’il avait défendu les couleurs d’un club bien en vue comme le Canadien, les Leafs ou les Bruins, il aurait remporté le trophée Norris à plusieurs reprises », de plaider Modano.

Après avoir amorcé sa carrière avec les Rangers de New York en 1992, Zubov a disputé une saison à Pittsburgh (95-96) avant de jouer 12 ans à Dallas. En 1068 matchs en carrière, le défenseur russe a récolté 771 points (152 buts). Il a aussi ajouté une impressionnante récolte de 117 points en 164 rencontres de séries éliminatoires.

Les noms de Jeremy Roenick, Markus Naslund, Steve Larmer et Doug Wilson ont également été mentionnés au cours de la fin de semaine à titre de candidats potentiels.

Selon notre collègue Pierre LeBrun, les membres du comité de sélection pourraient modifier les critères d’admissibilité au cours de leur rencontre de demain. Selon des informations obtenues par Pierre LeBrun, il serait possible que le comité décide d’abolir la période d’inactivité de trois ans avant d’être éligible au plus grand honneur qui soit dans le hockey.

Si tel est le cas, des noms comme ceux de Chris Pronger et Martin Brodeur, s’il prend sa retraite, pourraient s’ajouter à la liste.

Bien qu’il travaille pour la LNH et qu’il est acquis qu’il ne jouera plus jamais, Chris Pronger est toujours sur la liste de paye des Flyers de Philadelphie. Il y restera jusqu’à la fin de son contrat pour empocher l’argent qui lui est dû – 4 millions $ cette année et 575 000 $ pour les deux prochaines années – et permettre aux Flyers de soustraire son salaire du plafond contre lequel ils ont le nez déjà rivé.

Quant à Martin Brodeur, il espère toujours effectuer un retour au jeu dans la LNH. Il s’entraîne depuis quelques semaines avec les blessés des Devils du New Jersey. « Nous avons intensifié l’entraînement au cours des dernières semaines. Mentalement, Martin est toujours prêt. Physiquement, il doit garder la forme, c’est clair. Nous avons eu des discussions avec quelques équipes. Mais l’expérience et le leadership d’un gardien comme Martin, c’est en deuxième moitié de saison et bien sûr en séries éliminatoires que tu en as le plus besoin. On s’attend donc à ce que les discussions s’intensifient plus tard cette saison », a commenté Pat Brisson, l’agent de Martin Brodeur.