Fort du contrat de cinq ans que lui a consenti le Wild du Minnesota jeudi matin, un contrat qui lui garantit des revenus de 28 millions $, Jason Pominville est un homme riche qui pourra maintenant gâter tous les membres de sa famille. Et leurs descendants...

Bien qu’il ait maintenant bien plus peur d’une éventuelle fin du monde que des prochaines fins de mois, l’ailier droit québécois assure qu’il est d’abord et avant tout un hockeyeur heureux.

« L’argent, c’est bien beau. On veut tous en avoir. Être payé le mieux possible en fonction du marché. Mais ce contrat me comble surtout parce qu’il m’accorde la sécurité que je recherchais et m’assure de jouer au sein d’une équipe en pleine progression. Une équipe qui a des chances réelles non seulement d’accéder aux séries, mais de se rendre loin », m’a lancé avec conviction Jason Pominville lors d’un entretien téléphonique après le match de jeudi soir.

Le revers de 3-2 en tirs de barrage aux mains des Kings de Los Angeles que le patineur qui aura 30 ans le mois prochain venait d’encaisser était loin d’atténuer la confiance de Pominville en son équipe. « On a joué un très bon match. On les a dominés au chapitre des tirs au but (29 contre 18). Ils ont nivelé les chances sur un jeu bête et on a raté une occasion en or de prendre les devants dans la dernière minute du match », racontait Pominville alors qu’il roulait en direction de son domicile.

Assis au banc avec ses coéquipiers, Jason Pominville a vu ses compagnons de trio Zach Parise et Mikko Koivu se buter au gardien Jonathan Quick. Inversement, les as marqueurs des Kings Anze Kopitar et Jeff Carter ont eu le dessus sur Niklas Backstrom, scellant ainsi l’issue de la rencontre avant que Pominville n’ait le temps d’aller sur la patinoire pour aider la cause de son club.

« J’aurais préféré gagner. C’est évident. Mais si on joue les 81 prochains matchs comme on vient de jouer celui de ce soir, on va connaître une bonne saison. On a un très bon mélange de solides vétérans et de jeunes prometteurs autant à l’attaque qu’à la ligne bleue. On a un bon coach (Mike Yeo) et un bon système. Les gars se tiennent. Il y a un bon esprit d’équipe. Ce ne sera pas facile, car il y a de très bonnes équipes dans notre division – Chicago, St Louis, Nashville, Dallas, Colorado et Winnipeg partagent la division Centrale avec le Wild du Minnesota – et dans l’Ouest en général. Mais la direction de l’équipe tient à gagner. Et elle entend prendre les moyens pour y arriver. C’est très encourageant de faire partie de cette équipe. On sent qu’on est en progression. Une attitude complètement à l’opposé de ce que je vivais l’an dernier à Buffalo où les Sabres sont en pleine reconstruction », plaidait Pominville après la défaite.

Une défaite historique pour le Wild. Car c’était la première fois hier, depuis le retour de la LNH au Minnesota en 2000-2001, que l’équipe encaissait un revers lors de son premier match à domicile. Un verdict nul de 3-3 arraché aux Flyers de Philadelphie en 2000 avait été suivi de 11 victoires consécutives. Rien de moins.

Déplacements mieux balancés

Échangé au Wild par les Sabres de Buffalo à la date limite des transactions l’an dernier, Jason Pominville a aidé sa nouvelle équipe à accéder aux séries. Une première présence après quatre exclusions consécutives.

Malheureusement pour le Québécois et ses coéquipiers, le Wild a croisé les Blackhawks de Chicago en première ronde. Les Hawks les ont éliminés en cinq petites parties en route vers leur deuxième conquête de la coupe Stanley en quatre ans.

« Les réaménagements apportés aux divisions devraient nous aider. Les gars parlaient du calendrier avec beaucoup d’enthousiasme lorsque le camp a commencé. Le fait que les divisions soient mieux structurées sur le plan géographique nous permettra de passer de l’un des clubs qui voyageaient le plus dans la LNH, à un club qui voyagera autant que les autres. Sur la durée de la saison, ça aidera certainement. »

Nouvelle ville, nouvelle maison

Comblé sur le plan financier, heureux de partager un vestiaire avec des joueurs en qui il affiche une grande confiance, Jason Pominville assure avoir trouvé un endroit où il fait très bon vivre en banlieue des villes jumelles de Minneapolis et St. Paul.

« Les gens du Québec ne le réalisent peut-être pas, mais c’est une très grosse ville de hockey. Les amateurs aiment le hockey, connaissent le sport et ils jouent autant qu’au Québec, des rangs mineurs jusqu’aux rangs universitaires. C’est une très belle ville aussi. On s’est installé dans une banlieue située à une quinzaine de minutes de l’aréna. Plusieurs gars habitent le même secteur. Mikko (Koivu) est un de mes voisins. On s’est beaucoup côtoyé depuis que je suis ici et c’est rapidement devenu plus qu’un coéquipier. C’est maintenant un ami », expliquait Pominville.

Rapide patineur, capable de marquer et surtout travailleur infatigable, Jason Pominville revendique 184 buts et 465 points en 589 matchs disputés dans la LNH.

En plus d’évoluer au sein du premier trio, Pominville est muté à la pointe en compagnie de Ryan Suter lors des attaques massives. Une position qu’il apprécie.

« Je n’ai pas le tir frappé le plus puissant de la Ligue. Mais j’aime bien distribuer la rondelle et offrir des tirs sur réception à mes coéquipiers. J’aime surtout quitter la pointe et me glisser derrière le jeu pour profiter d’occasions de marquer », indiquait Pominville qui remplissait ce rôle à Buffalo également.

Sécurité avant tout

Malgré un talent indéniable et des statistiques plus que satisfaisantes, Pominville tenait à obtenir la sécurité d’un contrat à long terme.

« Je suis comme ça. Pour bien jouer, je dois pouvoir me consacrer au hockey et à rien d’autre », m’assurait Pominville qui tenait bien plus aux cinq années du contrat qu’au salaire qu’il a obtenu.

En plus des cinq années et des 28 millions $ qui leur sont rattachés, Jason Pominville profite de clauses de sécurité supplémentaires. Il ne pourra être échangé ou cédé aux mineures lors des deux prochaines années. Il ne pourra être échangé qu’à l’une ou l’autre des 10 équipes qu’il identifiera lors des saisons trois et quatre. Une liste qui s’étendra à 20 clubs à la dernière année de son contrat.

« J’aurai alors 35 ans. Je verrai où je serai rendu et quelle sera ma forme. Mais quand je regarde ce que "Dan" vient d’obtenir à Montréal – son grand copain Daniel Brière vient de signer un contrat de deux ans et huit millions $ avec le Canadien – je serai encore bien placé pour prolonger ma carrière. »

À Montréal peut-être?

« Je ne sais pas. J’aurais bien aimé jouer pour le Canadien. Mais dans ma situation, je ne pouvais attendre que la direction du Canadien s’intéresse à moi. On verra dans l’avenir. D’ici là, je suis très heureux de jouer pour le Wild et de vivre dans une belle ville que je peux maintenant appeler la maison. »