PITTSBURGH - En principe, les Penguins de Pittsburgh ne pouvaient pas ajouter un autre jeune joueur d'impact à leur impressionnante collection. Pas avec un 20e choix au dernier repêchage.

Pourtant, Angelo Esposito parle déjà de faire son entrée dans la Ligue nationale dès la saison qui vient, au sein d'une équipe qui compte déjà trois des meilleurs jeunes joueurs de la ligue en Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Jordan Staal, tous des joueurs de centre naturels comme lui en plus.

On sait tous, au Québec du moins, qu'Esposito était classé l'espoir numéro un en Amérique du Nord pas plus tard qu'en février dernier. Au repêchage, il était encore huitième.

"Etre repêché aussi tard a été un peu décevant, mais maintenant que je suis ici c'est mieux que de me retrouver où que ce soit ailleurs, a dit Esposito au camp des recrues des Penguins. Je suis heureux d'être ici et, en même temps, peut-être d'avoir l'occasion de prouver à quelques personnes qu'ils ont eu tort."

Ces personnes incluent certainement les dirigeants de son bien-aimé Canadien qui lui a préféré le défenseur américain Ryan McDonagh au 12e rang. Mais 18 autres équipes ont aussi passé leur tour avant que les Penguins n'ajoutent un autre Québécois à leur formation.

"Nous avons perdu plusieurs bons joueurs et peut-être que lorsque la saison a commencé je pensais trop au repêchage et à moi-même", a confessé Esposito à Pittsburgh à propos de sa dernière campagne jugée décevante avec les Remparts de Québec.

"Mais j'ai appris en cours de saison comment jouer en équipe", a-t-il ajouté.

Dans une équipe comme les Penguins peut-être?

Ceux-ci ont déjà trois jeunes en mesure d'occuper un poste de centre numéro un dans la Ligue nationale en Crosby, le meilleur joueur de la ligue, Malkin, la meilleure recrue, et Staal, le meilleur joueur de 18 ans.

Mais les Penguins ont jugé qu'Esposito était trop rapide, trop habile et trop attrayant pour le laisser passer.

Et "les bons joueurs aiment jouer avec de bons joueurs", a rappelé le directeur général Ray Shero.

Esposito, qui a eu 18 ans en février, a été utilisé à l'aile à l'occasion par Patrick Roy, son illustre entraîneur des Remparts. Quelle que soit la position où il évoluait, être aussi constamment épié par les dépisteurs et aussi les spectateurs a pu déconcerter un brin le hockeyeur montréalais.

"Ce que j'ai appris, a-t-il dit à Pittsburgh, c'est que ce sont des opinions, et que ces opinions soient positives ou négatives n'importe pas parce que c'est ce que vous faites sur la glace qui compte. Ce que j'ai réalisé, c'est que maintenant que je connais mon équipe, je peux seulement jouer à ma façon et ne pas m'en faire avec les 2000 paires d'yeux qui me surveillent."

Esposito pourrait se retrouver dans une situation qui a bénéficié à Staal la saison dernière. Pourtant un deuxième choix au repêchage (derrière le défenseur Erik Johnson par les Blues de St.Louis), ce dernier est passé plus ou moins inaperçu derrière Crosby et Malkin.

"Je pense que, comme Jordan Staal, il va voler sous le radar et être en mesure de faire sa place parmi d'autres bons jeunes joueurs, estime Shero. Je pense que ça va être une bonne chose pour lui."

Et le numéro 7 qu'il a porté avec les Remparts pourrait être sien plus vite que l'on pense chez les Penguins puisque ceux-ci n'ont pas fait d'offre qualificative à Michel Ouellet, un autre Québécois.

Mais pour moment, porter le numéro 7 n'est pas son objectif principal.

"Mon but est de jouer dans la LNH à 18 ans. On va voir ce qui va se passer, mais je veux travailler fort et faire ma place dans cette équipe à 18 ans", a insisté le Montréalais qui a amassé 177 points en 117 matchs avec les Remparts, surtout à l'âge de 16 et 17 ans.