MONTRÉAL - Les temps sont durs pour les équipes sportives professionnelles des deux plus grandes villes du Canada. Après un pénible hiver sur la patinoire, la fin de semaine ne sera qu'un dur rappel d'un printemps tout aussi dépourvu d'espoir.

Les équipes de Montréal et de Toronto s'affrontent dans deux sports, samedi. Elles se sont d'abord rencontrées au soccer dans un match de la MLS, puis sur la glace, quand le Canadien et les Maple Leafs mettront un terme à des saisons que plusieurs préféreraient oublier.

Dans un sport comme dans l'autre, les quatre équipes traînent au bas du classement. Elles tenteront de gagner quelques rangs dans leurs ligues et conférences, bien que les équipes de hockey aient désormais peut-être avantage à perdre afin de bénéficier de meilleurs choix au repêchage.

Pour les amateurs du Canadien, la fin de semaine marque heureusement la fin de ce qui pourrait être la pire saison de l'équipe depuis le début de la Deuxième Guerre mondiale.

Tandis que le Canadien termine dernier dans la conférence de l'Est, les Montréalais ont eu peu de raisons de se réjouir cette saison, si ce n'est du fait que le Tricolore soit mieux placé au repêchage qu'il ne l'a été depuis plusieurs saisons.

Pour les partisans des Maple Leafs, toutefois, cette saison en est une qui ressemble malheureusement aux autres.

L'équipe a connu de tristes fins de saisons depuis 1967, l'année pendant laquelle Toronto a remporté la coupe Stanley la dernière fois, quelques semaines avant que les Beatles ne lancent leur album Sgt. Pepper Lonely Hearts Club Band.

La saison a été difficile, et les Maple Leafs ont terminé devant le Canadien, de justesse. Toronto ratera ainsi les séries éliminatoires pour une septième année consécutive.

En début de saison, les attentes étaient pourtant élevées chez les deux équipes. Lorsque le calendrier de la saison a été créé, on devait s'attendre à ce que la dernière fin de semaine donne droit à un match crucial, une bataille entre deux équipes rivales se disputant une place en séries éliminatoires.

Mais les choses ont changé.

«Ça rend triste», a laissé tomber le célèbre animateur Dick Irvin, à propos du fait que les deux équipes terminent leur saison dans un match sans grand enjeu.

«Mon père a été l'entraîneur des deux équipes, c'est étrange de les voir s'effondrer de la sorte.»

Et si le match de hockey de samedi est sans grande importance pour le Canadien et les Maple Leafs, le match de soccer de samedi est quant à lui une confrontation importante, les deux équipes voulant éviter le bas du classement en ce début de saison.

Tandis que l'Impact est en expansion et n'a joué que son sixième match dans la MLS, le Toronto FC — en dernière place malgré ses cinq années d'expérience — n'a pas cette l'excuse du débutant.

Le match a retenu l'attention samedi, car Toronto et Montréal s'affrontaient pour la première fois en saison régulière depuis que l'Impact a joint la MLS. Ainsi, quelque 23 000 personnes se sont rendues au Stade olympique samedi pour voir les deux clubs s'affronter.