Une bonne cohorte de défenseurs
LNH mercredi, 30 oct. 2013. 17:16 vendredi, 13 déc. 2024. 22:47Jouer à la ligne bleue dans la Ligue nationale représente tout un défi, parfois même pour les vétérans. Mais cette saison, une poignée de jeunes défenseurs qui n'ont pas encore 20 ans y ont fait leurs débuts et semblent vouloir y demeurer pour un bon bout de temps.
Pourtant, la théorie veut qu'un défenseur prendra plus de temps à se développer qu'un attaquant.
« Les défenseurs font des blagues là-dessus, que vous pouvez mettre votre cerveau "à off" et jouer à l'avant », a raconté l'entraîneur-chef des Penguins de Pittsburgh, Dan Bylsma.
Dans certains cas, comme pour le quatrième choix au total du dernier repêchage, Seth Jones, des Predators de Nashville, on s'y attendait. Mais plusieurs autres, comme Morgan Rielly, des Maple Leafs de Toronto, ou Hampus Lindholm, des Ducks d'Anaheim, ont démontré qu'ils avaient aussi leur place chez les pros.
« On semble être une bonne cohorte, a déclaré Rielly. C'est difficile de faire le saut, mais nous avons été en mesure de le faire. C'est plutôt bien. »
Et ce n'est pas une coïncidence. En comptant Mathew Dumba du Wild du Minnesota, Jacob Trouba des Jets de Winnipeg, ainsi que Rasmus Ristolainen et Nikita Zadorov des Sabres de Buffalo, six défenseurs adolescents ont joué au moins cinq rencontres cette saison.
L'entraîneur-chef des Preds, Barry Trotz, a sa propre théorie à ce sujet.
« Il y a plusieurs jeunes défenseurs dans le circuit parce qu'ils peuvent patiner. Ça, c'est la raison principale. Et les bons défenseurs ont de très bons sens du jeu et d'anticipation. C'est ce dont ils ont besoin. Plusieurs jeunes peuvent patiner, mais ils n'ont pas le sens du hockey qui doit aller de pair avec les aptitudes physiques. »
Peut-être que c'est justement ce sens du hockey qui a rendu la vie difficile à certains dirigeants. Jones était déjà étiqueté « Ligue nationale » dès le repêchage de juin. Trouba, dont le nom figure présentement sur la liste des blessés, faisait partie des plans des Jets après le camp d'entraînement.
Mais Rielly et Maatta ont déjà franchi la barrière fatidique des neuf matchs, celle qui fait en sorte que les clubs « brûlent » une année de contrat professionnel avec ses jeunes joueurs. Le directeur général des Penguins, Ray Shero, estime que Maatta bénéficiera d'un meilleur développement en poursuivant à Pittsburgh qu'en retournant avec les Knights de London.
« Il nous donne une meilleure chance de l'emporter », a dit Shero.
C'est la même chose pour Rielly, qui a été assez bon au camp pour commencer la saison à Toronto, où il a profité de la blessure au genou de Mark Fraser pour faire sa place au sein de la formation. Le gardien James Reimer a louangé sa maturité.
« À mes yeux, il ne joue pas comme une recrue. Il commet des erreurs, c'est certain, mais on dirait qu'il ne panique jamais ou qu'il n'est pas certain de lui-même. [...] Quand il est sur la glace, il a confiance en ses moyens et fait de bons choix de jeux. »
Le développement : la clé
Il est tout de même inhabituel de voir de si jeunes joueurs obtenir autant de temps de glace. Trotz croit que la tendance se poursuivra en raison du développement accru dont bénéficient ces joueurs avant même de se retrouver chez les professionnels.
« Je pense que c'est en raison de l'évolution des jeunes joueurs. Ils ont davantage accès aux techniques d'entraînement utilisées par les pros, a-t-il noté. Je crois qu'il y a de meilleur athlètes qu'avant parce qu'il y en a davantage. Il y a plus d'Américains qui jouent au hockey, plus de Canadiens, plus d'Européens. Le sport poursuit sa croissance. »
Ce n'est pas tout le monde qui connaît instantanément du succès. Les Islanders de New York se sont rendu compte que Griffin Reinhart aurait besoin d'une année supplémentaire de développement et les Capitals de Washington ont cédé Connor Carrick à la Ligue américaine après un bref passage au début de la saison.
Le Wild doit encore décider s'il gardera Dumba ou s'il le retournera à Red Deer, dans la Ligue de l'Ouest. Avec neuf matchs de joués, le temps des décisions arrive à grands pas, mais l'entraîneur-chef Mike Yeo a voulu être patient avec lui.
« À chaque match, vous êtes sous les feux de la rampe, a expliqué Yeo. Il y aura des hauts et des bas pour un jeune joueur et nous n'allons pas réagir outre mesure quand il joue très bien ou quand les choses se passent moins bien. »