OTTAWA - Au-delà du réveil offensif et de la prestation inspirée de Sidney Crosby, c’est le rendement de la brigade défensive - limitée à cinq joueurs - qui a impressionné dans le quatrième match des Penguins de Pittsburgh face aux Sénateurs d’Ottawa.

C’était déjà épatant qu’elle tienne le coup sans Kristopher Letang et Justin Schultz. Mais ce l’est devenu encore plus après la perte de Chad Ruhwedel en fin de première période. Jacques Martin, l’entraîneur des défenseurs, devait donc se fier à Ron Hainsey, Olli Maatta, Trevor Daley, Brian Dumoulin et Ian Cole.

Avec un tel groupe, disons que les Penguins ne sont pas considérés comme l’unité la plus redoutable.

« C’est vrai qu’ils ne reçoivent pas de mérite. Ils font leur travail discrètement, mais ils jouent un rôle clé dans notre succès. Notre brigade défensive n’est pas parfaite sauf que tous les joueurs travaillent très fort. Bien souvent, ils ont eu à se défendre à cinq. Ce sont vraiment nos héros dans l’ombre, ils se font même regarder de haut », a confié l’entraîneur Mike Sullivan avant le départ de l’organisation vers Pittsburgh.

Maatta a donné raison à son entraîneur vendredi avec une récolte d’un but et une implication de près de 25 minutes (24:58) dans la partie. Le Finlandais ne cache pas que son unité veut confondre les sceptiques.

« Oui, absolument. On est un groupe confiant, on sait qu’on est assez bons pour permettre à notre équipe de gagner. On a la chance de miser sur d’excellents attaquants donc on doit se contenter de jouer du hockey simple pour les compléter », a-t-il mentionné.

Le capitaine Sidney Crosby s’est empressé de les vanter après la partie et il l’a fait de nouveau au lendemain de celle-ci.

« C’est beaucoup de leur demander de jouer une si grande portion d’un match avec un joueur en moins. Ils ont non seulement été en mesure de le faire, mais ils ont également contribué avec deux buts, ce qui n’arrive pas si souvent. C’est très utile à cette période de l’année. Ça donne un gros de pouce et ça motive encore plus les gars », a exprimé Crosby.

Bien sûr, les Penguins ont connu une meilleure performance offensive ce qui a limité le temps passé en zone défensive.

« On a fait un meilleur travail là-dessus et ça leur a certainement enlevé un peu de pression sur les épaules », a convenu Crosby.

De manière un peu particulière, la brigade défensive a fini par profiter des nombreuses blessures qui sont venues la frapper. En effet, les défenseurs sont maintenant plus à l'aise de se débrouiller avec des éléments en moins.  

« On a été malchanceux que ça nous arrive si souvent, mais on est plus habitués et on sait comment à jouer avec n’importe quel partenaire », a précisé Maatta qui peut compter sur les conseils de Jacques Martin et Sergei Gonchar pour ajuster son jeu.

Ce dernier s’est justement attiré les éloges de son entraîneur.

« Je pense qu’il a été parmi nos joueurs les plus compétitifs. Il joue avec confiance, il prend de bonnes décisions avec la rondelle. Il appuie l’attaque quand les occasions se présentent sans forcer le tout. C’est dans ce temps-là qu’il est à son meilleur. Sa plus grande qualité est son sens du hockey. Ça lui permet de se rendre aux bons endroits pour nous aider offensivement. Mais c’est avant tout son esprit compétitif que j’apprécie », a détaillé Sullivan.

Pittsburgh a excellé en infériorité numérique

Depuis leur septième match contre les Capitals, les Penguins n’ont pas cédé une fois en 13 occasions en désavantage numérique. Leur brio a été encore plus évident, vendredi soir, alors qu’ils ont menotté et frustré les Sénateurs plus d’une fois sur quatre punitions. 

Les spécialistes des Penguins sont même parvenus à freiner les Sens à plusieurs reprises avant même que ceux-ci ne puissent pénétrer en territoire offensif.

« On a fait un très bon travail pour dégager notre territoire, le rendement sur les mises au jeu a été important et on a même été en mesure d’être agressifs haut sur la patinoire pour provoquer des erreurs de leur part. Parfois, tu parviens à le faire, mais ça ne fonctionne pas toujours », a reconnu Crosby.

« Je pense qu’on est sur la même longueur d’onde, c’est la raison principale de ce succès à mon avis. On a progressé au cours des séries. Les unités spéciales sont si importantes actuellement », a statué Maatta.  

Plutôt invisible lors des trois premiers matchs de cette confrontation, Carl Hagelin a renversé la vapeur dans le quatrième affrontement. Il s’est notamment illustré en infériorité numérique alors qu’il a été le deuxième attaquant le plus utilisé après Matt Cullen.

« On a vraiment mieux fait dans le dernier match par rapport au niveau d’agressivité à déployer. On a trouvé le moyen de dégager quand il le fallait », a déclaré le Suédois de 28 ans.

L’ancien des Rangers et des Ducks était heureux de retrouver une partie de son assurance.  

« Oui, je trouve que j’ai mieux fait. Je sentais que mes jambes étaient plus efficaces. J’espère vraiment poursuivre dans ce sens », a conclu l’auteur d’un point (un but) en huit matchs éliminatoires en 2016-2017 qui avait amassé 16 points en 24 parties dans les séries du printemps passé.