ANAHEIM, États-Unis - Bruce Boudreau n'a même pas eu le temps de se mettre à son aise dans sa chaise longue. Trois jours après que les Capitals de Washington l'eurent congédié, le très volubile entraîneur était aux abords d'une autre patinoire à l'autre bout du continent, de retour auprès d'une autre équipe de la LNH.

Boudreau a pris les commandes des Ducks d'Anaheim jeudi, dirigeant sa première séance d'entraînement dans son nouveau costume orange-et-noir avec le même enthousiasme qui lui a valu les faveurs des partisans des Caps. L'entraîneur surnommé «Gabby» parle déjà des chances des Ducks de récupérer leur piètre saison.

«Si je ne croyais pas que cette équipe a le potentiel nécessaire pour réaliser quelque chose de spécial, je crois que je serais demeuré à la maison et que j'aurais passé mon tour», a confié Boudreau après l'entraînement. «Mais je ne crois pas que ces opportunités se présentent souvent, surtout avec le talent qui se trouve ici.»

Si Boudreau a livré un premier discours en mettant l'emphase sur sa confiance dans le talent de ses joueurs, les Ducks tentaient toujours de surmonter le choc engendré par le départ inattendu de Randy Carlyle, le seul entraîneur de la LNH à avoir dirigé le joueur par excellence Corey Perry, le capitaine Ryan Getzlaf, le marqueur naturel Bobby Ryan et le gardien Jonas Hiller.

Le directeur général Bob Murray a congédié Carlyle en fin de soirée mercredi après que les Ducks eurent mis un terme à leur série de sept revers en disposant du Canadien de Montréal 4-1. Les Ducks ont entamé la saison avec une décevante fiche de 7-13-4, stagnant au 14e échelon de l'Association de l'Ouest sans la moindre trace de confiance.

«J'ai été surpris, a reconnu Teemu Selanne, qui s'est lié d'amitié avec Carlyle lors de la conquête de la coupe Stanley des Ducks en 2007. Je pensais que certains gars allaient partir avant lui. C'est un univers très exigeant. Je suis très déçu que nous n'ayons pu faire mieux.»

Boudreau n'a jamais chômé pendant plus que quelques semaines depuis qu'il est devenu un adulte, et il ne souhaitait pas que ça commence maintenant. L'entraîneur de l'année dans la LNH en 2008 a atteint le plateau des 200 victoires plus rapidement que tout autre entraîneur dans l'histoire de la ligue, menant les Capitals à quatre titres dans la section sud-est consécutifs et au trophée des Présidents en 2010. Un long passage à vide et les piètres performances des Caps en séries éliminatoires ont toutefois eu raison de sa ténacité.

Il a passé juste assez de temps à la maison pour ennuyer sa femme, étant incapable de demeurer assis même sur sa chaise favorite. Il étudiait la possibilité de faire un voyage à Toronto afin de participer à des émissions de télévision lorsqu'il a reçu l'appel de Murray mardi. Ce dernier avait décidé de congédier Carlyle, l'ex-coéquipier de Boudreau avec les Maple Leafs de Toronto et le club de Dallas dans la Ligue de hockey centrale (CHL) durant les années 1970.

«J'ai parlé à ma femme, et je lui ai dit : 'Je crois qu'on devrait sauter sur cette offre', a raconté Boudreau. 'Je sais que ça ne fait qu'une journée, mais je pense que c'est le genre d'opportunité qui ne se représentera pas'. Alors j'ai sauté sur l'offre, j'ai pris l'avion hier (mercredi), et me voici.»