C'est parti pour une autre finale de la Coupe Stanley. À bord du vol commercial qui m'amène vers Chicago, j'ai encore de la difficulté à me faire une idée claire sur l'identité de celui qui soulèvera le précieux trophée la semaine prochaine, ou dans l'autre.

Les Bruins se présentent au United Center comme un rouleau compresseur qui semble avoir appris de leurs déboires du premier tour contre les Leafs qui aurait bien pu leur coûter leur place au soleil. Non seulement sont-ils capables de composer avec l'adversité, mais ils semblent nantis pour affronter la vitesse des Hawks par leur jeu défensif collectif centré autour de l'oubli de soi au profit d'un front commun uni. Ils comptent dans leurs rangs le meilleur marqueur des présentes séries en David Krejci et le gardien montrant les meilleures statistiques en Tuuka Rask. Rask qui a servi toute une leçon aux Penguins avec son calme olympien et son contrôle de tous les instants. Si les BlackHawks veulent le prendre en défaut, ils devront, contrairement à la stratégie des Pens, décocher des tirs bas lorsque Rask s'avance afin de créer des retours avec de l'espace derrière le cerbère; en fonçant vers le filet avec vigueur, ils pourraient déposer quelques rondelles dans le filet et garder le gardien finlandais un peu plus sur les talons. Chicago vient tout juste de se débarrasser d'un gardien sur une bonne séquence et qui est encore plus agressif et athlétique que Rask en Jonathan Quick.

Pour conclure avec Boston, ils sont bien dirigés, très bien même, avec un entraîneur qui prône la stabilité de ses unités, mais une ouverture aux ajustements en ce qui a trait aux confrontations et aux stratégies ponctuelles. Ils sont gros et forts et comptent sur deux leaders de premier niveau en Zdeno Chara et Patrice Bergeron, en santé, que certains médias de Boston ont même qualifié de coeur et d'âme des Bruins.

Parce que j'ai analysé les deux derniers matchs de la série Kings-Blackhawks, je ne suis toutefois pas convaincu que ces derniers représentent une proie aussi vulnérable que les Rangers et les Penguins. Les Hawks aussi sont bien dirigés par un Joel Quenneville qui n'a pas hésité à fouetter Patrick Kane et Jonathan Toes en les unissant au sein d'un "super trio" qui a fourni presque la totalité de l'attaque des deux derniers matchs de la finale de l'Association de l'Ouest, en compagnie de la révélation des séries 2013, Bryan Bickell.

La ligne bleue de Chicago est talentueuse et aguerrie. Keith peut jouer autant de minutes que Chara. Hjalmarsson est constant au possible et Seabrook après des performances ordinaires en début de tournoi printanier, joue mieux. Crawford, qui représentait un point d'interrogation en début de campagne, a gagné en confiance et en maturité si bien qu'il a appris à rebondir après un mauvais but sans se laisser abattre par des erreurs qui se produiront malgré les meilleures intentions du monde. Les Bolland, Handzus et Frolik ont non seulement accepté des rôles différents que ceux auxquels ils ont été habitués plus tôt dans leur carrière, mais ils livrent aussi la marchandise. Et les jeunes Shaw et Saad sont capables suivre le rythme exigeant des éliminatoires contrairement à Seguin, avec surprise, à Boston.

Bref dans une série que j'entrevois âprement disputée et qui ne devrait pas me ramener à la maison avant une douzaine de jours je vois Jonathan Toews soulevé la coupe après une victoire lors du sixième match, le premier de cette série qui sera remportée par l'équipe qui évolue à l'étranger. Et si ça ne se produisait pas ainsi? Je sais que j'aurai un spectacle exceptionnel pour conclure une autre saison qui confirme que les séries dans la LNH, c'est le summum...