Prédictions des experts

Qui sera la recrue de l'année?

MONTRÉAL - Depuis le temps qu’on l’attendait, la saison 2021 commence finalement ce soir.

Ce ne sont pas le Canadien et les Leafs qui se croiseront à Toronto qui auront l’honneur de donner le coup d’envoi à une saison remplie d’incertitudes, mais bien les Penguins de Sidney Crosby et les Flyers de Claude Giroux qui s’affronteront dès 17 h 30 à Philadelphie.

Les champions de la coupe Stanley – est-il besoin de rappeler ici que c’est le Lightning de Tampa Bay qui est champion – pourront hisser la deuxième bannière de leur histoire avant leur duel face aux Blackhawks. Un duel inégal on en conviendra j’espère...

Des affrontements opposant les Canucks et les Oilers, à Edmonton, et les Blues qui seront au Colorado face à l’Avalanche, complètent la première soirée d’activités.

Les nouveaux regroupements au sein des quatre divisions, l’ajout des équipes de réserve, les contraintes associées à un plafond salarial qui lient les mains de plusieurs directeurs généraux et surtout le calendrier remodelé pour maximiser chaque voyage afin de minimiser les risques d’éclosions de cas de Covid-19 rendent le jeu des prédictions plus périlleux qu’il ne l’est habituellement.

Et il l’est déjà toujours pas mal puisque les blessures peuvent anéantir les prédictions les plus conservatrices et rendent possibles les prédictions les plus optimistes.

Les probabilités très élevées que la Covid vienne, en prime, faire du trouble dans plusieurs vestiaires pourraient contaminer toutes les analyses savantes menant aux prédictions.

Cela dit, toutes ces nouvelles réalités à prendre en considération rendent aussi ce jeu encore plus intéressant.

Alors on fonce!

Histoire de régler une chose tout de suite, j’anticipe une grande finale qui opposera le Lightning de Tampa Bay et l’Avalanche du Colorado.

Pourquoi l’Avalanche? Ça n’a rien à avoir avec les hommages qui seront enfin rendus aux Nordiques dont on verra le l’ancien logo sur le chandail de l’équipe. Mais cela a tout à voir avec Nathan MacKinnon qui s’arrache, avec Connor McDavid, le titre de meilleur joueur de hockey au monde en ce moment.

MacKinnon s’est fait voler selon moi le titre de joueur le plus utile à son équipe et le trophée Hart qui vient avec lors des deux dernières saisons. S’il joue à la hauteur de son talent, cette injustice sera corrigée cette année et il mènera son club jusqu’à la grande finale.

Mais cette grande finale, c’est le Lightning qui l’a gagnera et qui soulèvera la coupe Stanley pour une deuxième année de suite. Pourquoi? Parce que le Lightning compte sur le meilleur gardien de la LNH en ce moment en Andreï Vasilevskiy. Il compte sur le meilleur défenseur de la LNH en ce moment en Victor Hedman. Il compte sur l’un des meilleurs attaquants de la LNH en Brayden Point.

Le Lightning est privé de Nikita Kucherov. Ça représente une perte énorme. C’est clair. Plusieurs équipes piqueraient illico du nez en absence d’un joueur aussi important. Mais voilà, le Lightning a la profondeur requise pour composer avec cette blessure. Et qui sait? Une fois en séries alors que le plafond salarial ne compte plus, peut-être que Kucherov pourrait confirmer une guérison soudaine.

Mais même sans Kucherov, le Lightning représente à mes yeux la meilleure équipe de la LNH.

En prime, le Lightning, comme l’Avalanche, évolue dans les deux divisions les plus faibles de la nouvelle LNH. Ça les aidera au cours de la saison de 56 matchs. Du moins je crois.

Division Nord

La création d’une division toute canadienne est l’une des rares conséquences positives de la Covid-19.

Étant un fan fini de Joe Thornton depuis son entrée dans la LNH, je suis comblé par les 10 duels prévus entre le Canadien et les Leafs. Mais bon, ce sera aussi l’occasion de se gaver des performances des Matthews, Marner, Tavares et compagnie. Sans oublier les joies de taquiner les collègues de Toronto qui croient que la LNH gravite autour des Leafs et de la Ville Reine.

Les Leafs seront encore très forts offensivement.

Mais ils seront encore vulnérables à la défensive sans oublier que «Freddy the Goalie» est sensationnel certains soirs, mais beaucoup moins plusieurs autres soirs.

Les Leafs seront bons. Mais pas assez pour devancer le Canadien au classement ou en séries si jamais ces deux équipes se croisent à nouveau.

Je l’ai écrit dans plusieurs chroniques depuis le début du camp : le Canadien a enfin un club compétitif. Un club équilibré. Un club capable de gagner certains soirs en raison de son attaque et certains autres en raison de sa défensive grandement solidifiée. Il devra aussi gagner de temps en temps en raison des performances de Carey Price ou de Jake Allen qui viendra en relève régulièrement.

Mais le Canadien n’a plus à s’en remettre exclusivement aux arrêts de Price pour gagner. La réalité du Tricolore des dernières années était : sans Price, point de salut! Ce n’est plus vrai.

Du moins ça ne le devrait pas.

Je m’attends à ce que le Canadien commence l’année plus lentement qu’il ne l’a fait lors des dernières saisons. Ce qui en inquiétera peut-être plusieurs en raison du fait que la campagne ne s’étendra que sur 56 matchs.

Mais une fois la complicité bien établie entre les nouveaux joueurs et ceux auxquels ils ont été greffés, une fois Claude Julien bien en contrôle de son équipe et des combinaisons qu’il modifiera sans doute un brin ou deux lors des 10-15 premiers matchs, le Canadien atteindra une vitesse de croisière qui lui permettra de se hisser très haut au classement.

En première place?

La division canadienne sera très serrée. À mes yeux, le Canadien, les Leafs et les Flames de Calgary ont pratiquement les mêmes chances de terminer au premier rang. Et les Oilers d’Edmonton ne seront pas loin derrière.

Mais parce que les Flames représentent à un mes yeux un club qui n’attendait que l’arrivée d’un vrai gardien de la LNH pour se mettre à jouer du gros hockey, je crois que l’arrivée de Jacob Markström propulsera Calgary en première place.

Les Canucks forment le club de l’avenir. Mais pas encore du présent. La fenêtre d’opportunité est en voie se fermer au nez des Jets. Quant aux Sénateurs, Pierre Dorion fait du très bon boulot pour rebâtir une équipe que son propriétaire a détruite, mais il y a des limites à recommencer à zéro à chaque quatre ou cinq ans.

Mes prédictions dans la division canadienne :

Calgary

Montréal

Toronto

Edmonton

Vancouver

Winnipeg

Ottawa

Ça donnerait un affrontement entre le Canadien et les Leafs et un duel tout albertain en première ronde des séries. Avouez que ce serait pas mal?

Étant convaincu que le Canadien a les outils pour se renforcer au fil de la saison, c’est en séries qu’il atteindra son apogée et c’est pour cette raison que je prends même la chance de lui réserver une place au sein du carré d’as.

On verra!

Division Est

Si le niveau de compétition dans la division canadienne sera élevé, la division Est, à mon avis, est la meilleure de la LNH. C’est dans l’Est que la compétition sera la plus relevée. C’est là où le classement sera le plus serré, donc le plus difficile à établir.

Ça fait deux ans de suite que je me fais rabrouer par les Islanders de New York. Ils pourraient bien me ficher une baffe encore cette année, car je ne suis pas convaincu qu’ils seront en mesure de répéter les exploits des deux dernières saisons.

Les Capitals, les Bruins et les Penguins comptent encore sur des joueurs de premier plan. Sur des grandes vedettes. Mais à tort ou à raison – sans doute à tort quand je compare mes prédictions à celles de mes collègues – je me demande si ces deux équipes ne sont pas rendues sur le versant descendant de leurs meilleures années.

Les Bruins ont toujours un excellent duo de gardiens. Les Caps et les Penguins sont moins bien nantis à ce chapitre.

Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est la transition entre les années Ovechkin-Backstrom-Carlson, les années Crosby-Malkin-Letang, les années Bergeron-Marchand-Chara et les années futures de ces organisations.

Les Pastrnak et Kuznetzov sont capables d’assumer les transitions à Boston et Washington. Je sais. Mais quand même. Ces transitions se déroulent rarement sans heurts.

Et à Pittsburgh, est-ce que Jake Guentzel et Bryan Rust, aussi bons soient-ils, peuvent pousser dans le dos de Crosby et Malkin? Je ne crois pas. Comme je ne crois pas que Kapanen pourra y arriver.

D’où mon scepticisme.

À Philadelphie, Alain Vigneault a amorcé la remontée des Flyers l’an dernier. Il poursuivra cette année ce qu’il a commencé. Mais là aussi, est-ce que Claude Giroux et Jakub Voracek peuvent encore assumer les rôles qu’ils remplissent depuis un bon moment?

Est-ce que ce club est maintenant celui de Sean Couturier?

Carter Hart arrivera-t-il à gagner sur la route?

Ces réponses dicteront la place au classement final des Flyers.

Si plusieurs équipes de l’Est sont en transitions, les Rangers sont en voie de la compléter.

Peut-être que j’affiche ici un optimisme débordant à l’endroit des Blue Shirts, mais le fait qu’Henrik Lundqvist ait quitté l’organisation permettra à cette équipe de progresser ensemble au lieu de se concentrer à sauver l’image de ce gardien qui a tenu ce club à bout de jambières très longtemps.

La défensive est suspecte. J’en conviens. Mais l’arrivée de Jacques Martin devrait permettre aux jeunes défenseurs de l’organisation d’apprendre à jouer du bon hockey dans leur zone.

Et il y a Igor Shesterkin devant le filet. Il a été sensationnel l’an dernier dès son arrivée. C’est peut-être à cause de ses performances, de celles d’Artemi Panarin et de son jeune centre Dylan Strome, de l’arrivée d’Alex Lafrenière que je vois trop grand quand je regarde les Rangers.

Mais si Shesterkin offre des performances qui lui permettront d’être dans la course au trophée Calder – il est encore éligible à 25 ans – et que Panarin continue d’être l’un des meilleurs joueurs de la LNH à cinq contre cinq, je suis prêt à assumer ma prédiction d’une première place dans l’Est aux Rangers.

Mais bon : c’est très risqué!

On reparlera des Sabres l’an prochain et des Devils un jour peut-être.

New York (Rangers)

Philadelphie

Boston

Washington

New York (Islanders)

Pittsburgh

Buffalo

New Jersey

Division Ouest

Une course à trois équipes que l’Avalanche devrait gagner. Les Blues et les Golden Knight batailleront âprement pour les deuxième et troisième rangs. Le drame pour ces deux équipes, elles s’épuiseront l’une contre l’autre en première ronde alors que l’Avalanche l’aura plus facile.

Ce qui les aidera à se rendre au carré d’as.

Colorado

St.Louis

Las Vegas

San Jose

Arizona

Minnesota

Los Angeles

Anaheim

Division Centrale

J’ai déjà écrit tout le bien que je pense du Lightning. La principale opposition viendra de la Caroline qui est en voie de devenir une très bonne équipe.

La défensive des Canes est bonne depuis un bon moment. L’attaque devrait exploser cette année.

J’ai bien hâte de voir ce que ce club qui aurait eu grand intérêt à mettre la main sur un vrai bon gardien numéro un – David Ayres n’était pas disponible – à mes yeux fera cette année.

Rick Bowness devra prouver que sa présence et celle des Stars en finale de la coupe Stanley n’était pas seulement le fruit d’un coup de chance et des arrêts d’Anton Khudobin.

Les Panthers m’ont fait dans les mains l’an dernier. Peut-être qu’un brin de rancœur m’amène à être deux brins pessimistes à leur endroit.

On verra.

À Columbus, le diable semble pris avant même le début de la saison et les premières crises de vedettes de Max Domi. Ça n’augure rien de bon!

Pour les autres, ce sera difficile, voire très difficile.

Tampa Bay

Caroline

Dallas

Columbus

Floride

Nashville

Chicago

Detroit

À vous de faire vos prédictions.

Bonne saison et bons matchs!