Noah Warren peut-il être repêché avant Tristan Luneau et Maveric Lamoureux?
LNH lundi, 20 juin 2022. 07:00 dimanche, 15 déc. 2024. 16:04MONTRÉAL – Luneau, Lamoureux, Warren. Ou bien Lamoureux, Warren, Luneau. Ou même Warren, Luneau, Lamoureux. C’est rare de voir trois grands et talentueux défenseurs de la LHJMQ faire saliver les recruteurs de la LNH. À l’approche du repêchage, certains prétendent que Noah Warren pourrait brouiller les cartes.
Depuis longtemps, Luneau est perçu comme le joyau de ce groupe, mais l’espoir des Olympiques de Gatineau a été opéré l’été dernier ce qui a hypothéqué une grande partie de saison de repêchage.
Ce contexte a forcé les dépisteurs à réfléchir à la hiérarchie à privilégier au repêchage et on en a sondé quatre pour tenter de départager ces trois amis.
« Là, c’est Warren qui brouille les cartes présentement. Pour le volet athlétique, c’est super intéressant. Mais c’est sûr que Luneau est seul devant les deux autres pour son sens du hockey et sa compréhension du jeu », a évoqué un recruteur d’une équipe de l’Ouest.
Luneau, qui mesure six pieds deux pouces, a également gagné des points en exposant un arsenal plus complet.
« Tristan s’est appliqué à démontrer qu’il n’était pas juste un gars qui faisait des jeux offensifs et c’est tout à son honneur. Après tout, il y a un seul défenseur par équipe de la LNH qui contrôle le jeu de puissance. Si tu n’es pas ce joueur, es-tu capable de faire autre chose? Selon moi, il a été en mesure de le prouver cette année », a ajouté l’un de ses confrères.
Le bémol de sa blessure revient toutefois rapidement sur le tapis.
« Son patin n’a pas beaucoup progressé depuis l’année passée. Comme tous les autres recruteurs, on prend des chances. Je pense donc que ce sera l’équipe qui trouvera que son patin n’est pas un problème qui va finir par le prendre en premier. Il faudra qu’il ajoute de la puissance et de l’explosivité dans son jeu, mais il est très intelligent », a statué une source d’un club de l’Est.
« Pour moi, Luneau est devant les deux autres par un petit avantage. Les gars qui ont le meilleur sens du hockey sont ceux qui se développent le mieux », a-t-il ajouté.
Mais il ne faudrait pas oublier que plusieurs équipes se délectent à regarder des athlètes avec des charpentes comme celles de Lamoureux (six pieds sept pouces) et Warren (six pieds six pouces).
« C’est assez proche. Mais, personnellement, j’ai Warren devant les autres. J’aime vraiment sa progression cette année. J’avais beaucoup de misère avec sa prise de décisions, mais je trouve qu’il a très bien progressé », a visé le quatrième recruteur.
Quant à Lamoureux, il a eu beaucoup de succès lors des tests physiques et des entrevues à Buffalo.
« Tu n’as pas besoin d’un dépisteur de la LNH pour te dire qu’il sait bien patiner et se déplacer. Mais, de l’extérieur, j’aurais aimé voir, un joueur plus acharné pendant toute la saison », a évalué l’une de nos sources.
L’horizon pour Lamoureux se dessine plus à long terme. Son poids pourrait grimper de 30 livres d’ici quelques années si bien qu'il est moins costaud que Warren présentement.
D’ailleurs, Warren a mieux exploité cet ascendant cette saison. Mais on devrait peut-être plutôt dire qu’il pouvait enfin le faire.
« Je trouve que ça s’est fait naturellement, je me suis dit que je devais commencer à jouer plus physique. Il y a aussi le fait que, dans le Midget AAA, je devais me retenir un peu sinon... Tous les gars étaient plus petits », a décrit le défenseur de la région de Montréal.
« Il a l’air d’aimer ça et je pense que ce sera tannant de jouer contre lui. Il est vraiment massif, il commence à comprendre comment ça peut marcher », a noté un recruteur.
La partie la plus plaisante du travail
Louis Robitaille, l’entraîneur de Warren avec les Olympiques, se réjouit de l’évolution de ce beau projet.
« C’est le fun d’entendre ça parce qu’on a vraiment prôné, l’an passé avec Noah, la qualité au lieu de la quantité. [...] On voulait enlever du côté flashy pour avoir beaucoup plus d’efficacité », a expliqué Robitaille.
« Avant de le repêcher, comme dans le film Draft Day et la scène avec Vontae Mack, je l’avais appelé pour m’assurer de ce qu’il voulait apporter à notre équipe. Il m’avait dit qu’il voulait être un défenseur difficile à affronter, extrêmement mobile et qui peut générer de l’attaque par sa simplicité. Il fallait qu’il le reconnaisse », a indiqué Robitaille qui serait doué pour reproduire certaines scènes de Kevin Costner.
La prochaine étape était d’affûter les grandes armes de son jeu.
« Quand tu arrives bantam ou midget AAA à six pieds six pouces et que tu patines comme le vent, c’est plus facile de générer de l’attaque. Donc oui, tu veux jouer sur le jeu de puissance, mais on n’a pas dérogé du plan par rapport à ce qu’il allait devenir. Cette année, il a joué en moyenne plus de 20 minutes par match », a souligné Robitaille.
Pour toutes ces raisons, Robitaille n’est pas tant surpris de l’intérêt grandissant des dépisteurs.
« Comparativement à Tristan, les attentes étaient plus basses pour Noah donc les recruteurs sont plus enclins à le trouver beau et bon. C’est correct et voir la progression des jeunes, c’est le plus plaisant dans notre travail », a-t-il noté.
« Mais, pour moi, Noah n’est pas en compétition avec les deux autres. Chaque équipe qui repêchera l’un de ces trois défenseurs aura un athlète avec des forces différentes, mais une personne extraordinaire », a conclu Robitaille.