Les chaises pliantes dépoussiérées sont retournées dans de placard en attendant soit la procession de la fête Dieu (!!!), le défilé de la St-Jean, ou encore la parade des gais. C'est matière de goût.

Personnellement, j'ai remisé ma casquette du Canadien pour la belle saison. Je me l'étais procurée dans une boutique spécialisée du centre ville en septembre dernier, pour être à la mode. Dans le vent. Bref, pour faire comme tout le monde et ne pas passer pour un en retard. 25$ en vente… Une aubaine, considérant le prix payé par plusieurs partisans au cours des dernières semaines. Ils auraient dû y penser avant. Mais en fin de compte, le jeu en valait bien la chandelle.

L'un de mes amis m'a raconté qu'il avait payé 300$, au cours de l'hiver, pour un chandail du Canadien et ce, sans nom au dossard. Le marchand lui a expliqué que les magasins de produits dérivés du Tricolore avaient été échaudés l'été dernier, quand Bob Gainey a fait le grand ménage et qu'une dizaine de joueurs, au moins, avaient changé d'adresse. Les "vendeurs du Temple" sont alors restés pris avec des tonnes de chandails portant les noms de Kovalev et autres disparus sur les bras. Ils ont eu leur leçon. Fini les noms des joueurs au dos des chandails, à moins que vous en fassiez la demande et que acceptiez de payer le prix. Mon chum, économe sur les bords, a pensé qu'il économiserait s'il choisissait un nom plus court, comme Moen et Gill, quatre lettres, ou Price, Halak ou Moore, cinq lettres à coudre. Il figurait que ça lui couterait meilleur marché que Cammalleri ou Metropolit, 10 lettres. Il a aussi compris pourquoi Latendresse, 11 lettres, avait pu être échangé. "Non" dit le marchand. "C'est 100$. Prix fixe".

"Made in Vietman"

C'est en remarquant plusieurs joueurs du Tricolore portant l'une de ces magnifiques casquettes, lors des interviews à la TV après les matchs ou les entraînements à Brossard que j'avais décidé de m'en procurer une. On ne peut pas dire que le programme de marketing du Canadien ne pogne pas. Plusieurs m'ont fait des compliments durant l'hiver. "Elle vous va merveilleusement bien. Surtout avec vos lunettes bleues. Je suis certaine qu'elle va de paire également avec votre char" de me faire remarquer une connaissance de longue date. Trop gentille, mais je ne conduis plus depuis belle lurette. Et puis, je ne suis pas comme l'ancien lutteur Lionel Giroux, mieux connu comme "Little" Beaver. Le petit nain changeait de chars chaque fois que le cendrier de sa nouvelle voiture se trouvait hors de sa portée.

En remisant mon précieux souvenir jusqu'à l'an prochain, je l'ai admiré une dernière fois pour y apercevoir sur le côté gauche l'inscription suivante et en anglais exclusivement: "Canadiens. Established in 1909". L'examinant plus minutieusement à l'intérieur, j'y vois l'inscription de la NHL, qui approuve le produit à 100% puis l'information suivante: "Made in Vietnam". Je l'ai lancée dans le tiroir. Jusqu'à l'an prochain. "Wait till next year" comme disait souvent les partisans des Dodgers jadis, après leur élimination par les Yankees en Séries mondiales.

En parlant des Yankees, j'ai porté leur casquette longtemps, un cadeau du gérant Joe Torre, lors de la dernière visite des Newyorkais au Stade olympique pour un match interligues contre les Expos dans les années "90. Je la portais avec orgueil, d'autant pus que Torre, que j'avais connu du temps que je couvrais les Expos et que Joe jouait pour les Braves et les Cardinals, me l'avait autographiée. Comme elle avait fait la vie, un jour j'ai décidé de la rafraichir en l'envoyant en retraite fermée dans la lessiveuse automatique. Vous l'aurez deviné, elle n'en ait jamais revenue.

Je vois encore aujourd'hui, du monde porter la casquette des Expos. Beaucoup plus que l'ancienne calotte des Nordiques. Par contre, les Nordiques, eux, ont plus de chances de ressusciter que les Expos. Les Expos sont morts de leur belle mort. Je me souviens de 1968 quand les Expos avaient dévoilé leur casquette révolutionnaire tricolore Bleu, Blanc, Rouge, avec, en avant, le logo qui signifiait Expos Baseball et dont les lettres E à gauche et B à droite, qui formaient, en fin de compte, un M pour Montréal. Si on examinait de près ce logo, on pouvait lire, entre les lignes, que le E ressemblait plutôt à un C et que le tout signifiait Charles Bronfman, le nom du premier propriétaire de l'équipe montréalaise. Je vous dis ca comme ca. En passant.

Et la tuque à Théo

En 2003, lors du premier match de la LNH disputé à l'extérieur à Edmonton et par un froid sibérien entre les Oilers et le Canadien, le gardien José Théodore avait fait un hit, en jouant avec une tuque aux couleurs du Tricolore. En somme, José n'avait rien inventé. Jacques Plante avait déjà joué avec une tuque chez les juniors, même si les matchs avaient lieu à l'intérieur. Puis avant lui, il y avait eu Georges Vézina. Plante n'a jamais porté sa tuque avec le Canadien, l'entraîneur Dick Irvin lui ayant défendu.

Dans les années "70, Marc Cloutier, alors directeur du marketing chez les Expos, avait suggéré au président du club, John McHale, de tenir une soirée de la tuque. McHale avait failli renverser son cognac. Une soirée de la tuque au baseball? Invraisemblable. L'ancien maire de Ste-Agathe-des-Monts avait réussi à vendre sa salade et le stade était rempli pour l'occasion. Et on a vu des milliers de partisans des Expos portant fièrement la tuque des Expos, l'hiver durant à Montréal et en province.

Le mot de la fin

Suite à la nomination de Steve Yzerman comme directeur général du Lightning de Tampa Bay, l'ancien patron de cette équipe, Phil Esposito, a tenu à y mettre son grain de sel. Autrement dit, se mêler de ce qui ne le regardait pas. À son dire, Vincent Lecavalier (Vinny) a sensiblement ralenti depuis qu'il a signé son contrat de 85 millions pour onze ans. "Ce n'est pas lui qui a exigé une tel contrat. Cette fortune lui a tout simplement été offerte. Sur un plateau d'argent. Il ne pouvait dire non. C'est vrai que sa production de buts a sensiblement diminuée depuis quatre ans. Mais que voulez-vous. Vinny joue en Ferrari et ses deux compagnons de ligne, en Jeep" de dire Phil..

Quelle "Grande Gueule"