Manny Malhotra attend toujours un appel d'un club de la LNH
Hockey jeudi, 7 janv. 2016. 18:01 dimanche, 15 déc. 2024. 05:02MONTRÉAL – Au début décembre, incapable de convaincre une équipe de la Ligue nationale de lui accorder une chance, Manny Malhotra a décidé d’élargir ses horizons et a logé un appel à George McPhee.
Récemment embauché par les Islanders de New York à titre de conseiller spécial au directeur général Garth Snow, McPhee était aussi la personne mandatée par Hockey Canada pour mettre sur pied l’équipe qui représenterait le pays à la Coupe Spengler. Cette avenue intriguait Malhotra, qui avait porté l’Unifolié au Mondial junior en 1998 et au Championnat du monde de 2002.
McPhee a d’abord été forcé de refroidir les ardeurs du vétéran. Le tournoi de la coupe Spengler est une compétition exigeante qui peut requérir de jouer cinq matchs en autant de jours. On ne peut s’y pointer dans une forme approximative et espérer y faire bonne figure. La candidature de Malhotra était intéressante, mais le joueur autonome devait d’abord se mettre à niveau avec ses pairs qui étaient au boulot depuis quelques mois déjà.
Malhotra a trouvé exactement ce qu’il recherchait à Cleveland, où il a atterri après avoir signé un essai de 25 matchs avec les Monsters de Lake Erie, le club-école des Blue Jackets de Columbus. Dès ses premiers jours avec sa nouvelle équipe, il a été accueilli dans la Ligue américaine par l’une de ces séquences de trois matchs en autant de soirs qui sont propres à ce circuit formateur.
« J’ai reçu un appel le mercredi et voyagé sur un vol de nuit le soir même. On a joué jeudi et vendredi, puis on a pris l’autobus en direction de Grand Rapids pour y jouer le samedi avant de revenir à la maison. Pour un baptême de feu, c’en a été tout un! », racontait Malhotra en entrevue à RDS cette semaine.
Malhotra n’a récolté qu’un point à ses huit premiers matchs dans la LAH, mais la qualité de son jeu lui a valu un autre appel de McPhee, qui recherchait un spécialiste défensif pour compléter sa formation. Des missions en désavantage numérique, des mises en jeu importante, un rôle de mentor dans le vestiaire... Maintenant qu’il avait retrouvé ses jambes, le vétéran de 35 ans avait sans aucun doute la tête de l’emploi.
« J’ai hésité un peu avant d’accepter. J’avais l’impression d’avoir de plus en plus de responsabilités [dans la LAH] et comme on avait quand même beaucoup de blessés, je ne voulais pas laisser mes coéquipiers dans le pétrin. Mais tout le monde à qui j’en parlais me disait que je ne pouvais pas passer à côté d’une pareille opportunité. On m’a encouragé à y aller et je ne l’ai pas regretté. C’était une expérience spéciale. »
Le Canada a survolé la compétition à six clubs. Qualifiée directement pour le carré d’as avec des victoires à ses deux premières parties, la formation dirigée par Guy Boucher a battu l’équipe hôtesse de Davos en demi-finale avant de disposer du Lugano HC par un but en finale. Malhotra a été utilisé dans le rôle qui lui avait été promis en compagnie du Franco-Ontarien Daniel Paille et de l’ancien des Red Wings de Detroit Cory Emmerton.
« La chimie entre nous trois a opéré dès le début du tournoi. Évidemment, la production offensive n’y était pas, mais on a excellé dans le rôle qui nous était confié. La plupart de nos présences débutaient en zone défensive, mais on était en mesure de transporter la rondelle à l’autre extrémité de la patinoire, de provoquer des chances et de fatiguer les défenseurs adverses. Je crois qu’on a bien fait et j’ai eu beaucoup de plaisir à jouer avec ces deux gars-là. »
Malhotra a également ramené de la Suisse des bons mots pour Boucher, avec qui il n’avait jamais eu l’occasion de travailler auparavant.
« À mon avis, son style et sa façon de se comporter étaient parfaits pour la situation. On n’a eu qu’un entraînement complet et une séance d’avant-match avant de sauter dans le feu de l’action. Il n’a donc eu que deux jours pour nous permettre d’assimiler les subtilités de son système et de ses stratégies. Il a été très concis et tout était noir ou blanc à propos de ce qui était attendu de chacun de nous. Il a su nous enseigner ce qu’on devait savoir, nous botter le derrière quand il devait le faire et nous laisser profiter du moment quand le contexte était plus relax. J’ai trouvé qu’il avait fait tout un travail. »
Le véritable objectif : la LNH
Qu’il se trouve en Europe ou sur le bord des Grands Lacs, Malhotra ne cache pas que son objectif suprême est de retourner dans la Ligue nationale.
« Tout le monde veut retourner dans cette ligue, dit sans détour celui qui a disputé 58 matchs dans l’uniforme du Canadien la saison dernière. Mon intention, c’est de mettre des matchs derrière ma cravate et montrer que je suis en santé et que je peux encore contribuer à la cause d’un club. »
Libre comme l’air depuis la conclusion de la dernière campagne, Malhotra s’accroche à l’espoir qu’une équipe, n’importe laquelle, fasse appel à ses services dans le dernier droit menant aux séries éliminatoires. Le vétéran de 991 parties de saison régulière dans la LNH, qui a marqué son premier but de la saison dès son retour avec les Monsters, se considère présentement en audition pour les 30 directeurs généraux du circuit Bettman.
« La LAH est une très bonne ligue dans laquelle on ne vous fait jamais de cadeau. Elle est remplie de jeunes qui tentent de s’y faire un nom et les équipes de la LNH observent constamment ce qui s’y passe. Il n’y a pas de soirée de congé, aucun bon moment pour prendre une pause. Il faut répondre présent à chaque match. Cette simple pensée m’aide à rester alerte. »
L’expérience de la Coupe Spengler a exposé Malhotra à une option qu’il n’avait jamais vraiment pris la peine d’envisager auparavant. En parlant avec son coéquipier Matthew Lombardi, qui a quitté la LNH pour jouer à Genève il y a trois ans, Malhotra a découvert que la Suisse offrait une alternative attrayante aux vétérans qui ne sont pas encore au bout du rouleau.
« Ma femme et moi en avons discuté, admet-il. Je sais que la Suisse offre une qualité de vie sans pareil et que la Ligue nationale A offre un calibre très compétitif. Mais présentement, toute ma concentration est ici. »