-8 mars 1937 : décès de Howie Morenz.

-11 mars 1937 : funérailles civiques d'Howie Morenz.
-17 mars 1955 : Émeute au Forum causée par la suspension de Maurice Richard.
-11 mars 1998 : Maurice Richard atteint du cancer.
-11 mars 2006 : décès de Bernard Geoffrion.

Ce sont là des dates mémorables qui ont marqué le côté triste du centenaire du Canadien.


Le 24 janvier 1937, Morenz inscrit son 272e but contre Mike Karakas, des Blackhawks de Chicago, et son 472e point, un record qui devait être éclipsé plus tard par Nels Stewart. Malheureusement, les partisans du Canadien devaient applaudir leur idole pour la dernière fois. Quatre jours plus tard, le 28 janvier, Howie Morenz était mis en échec par le gros Earl Siebert des Blackhawks et subissait une multiple fracture de la jambe gauche. Le défenseur de Chicago était tombé sur Howie, alors que ce dernier était impuissant sur la glace, le patin pris dans la bande.

Morenz fut hospitalisé à St-Luc, mais il recevait tellement de visiteurs de toutes les classes de la société, que la direction crut bon à un certain moment de prendre des mesures spéciales, afin que l'étage où était située la chambre du célèbre patient n'ait pas toujours l'air d'un party du Nouvel An. Le mélange de médicaments et d'alcool aura finalement été fatal pour l'étoile du Canadien, dont la jambe était toujours immobilisée en traction au moment de son décès annoncé le 8 mars.

Sa mort avait été attribuée à une embolie cérébrale, selon certains, et à une crise cardiaque, selon d'autres. On a même rapporté, dans le temps, que Howie avait fait une vilaine chute en tentant de quitter son lit, ce qui n'avait pas amélioré la situation, loin de là. La vraie raison de sa mort n'a jamais été éclaircie et est toujours restée nébuleuse au cours des années. La dépouille mortelle fut exposée en chapelle ardente au centre de la patinoire du Forum, où plus de 50 000 personnes ont défilé devant son cercueil quatre heures avant son service funèbre, le 11 mars 1937. Les funérailles ont été célébrées par le révérend Malcolm Campbell (aucune relation avec Clarence) et ce sont des coéquipiers de la victime, Pit Lépine, Armand Mondou, Paul Haynes, George Brown, et Georges Mantha qui ont escorté le cercueil jusqu'au cimetière du Mont-Royal, lieu de l'enterrement. Événement triste, mais inoubliable dans l'histoire des Glorieux.

Émeute du Forum et attaque contre Campbell

Le 17 mars est reconnu universellement comme la fête nationale des Irlandais, mais depuis 1955, elle est reliée à l'émeute du Forum, provoquée par la suspension imposée par le président de la Ligue nationale Clarence Campbell, au Rocket, pour s'être attaqué à un juge de ligne lors d'un match tumultueux disputé quelques jours plus tôt au Garden de Boston. Campbell s'était attiré les foudres des partisans du Canadien pour avoir suspendu Richard, non seulement pour le reste de la saison régulière, mais aussi pour tous les matchs des séries éliminatoires. Ouf!

À la suite d'une altercation avec Hal Laycoe, défenseur des Bruins, le "Rocket" avait été coupé à la tête par un coup de bâton de son rival. Il avait naturellement voulu se venger, mais retenu par le juge de lignes, Cliff Thompson, Maurice avait finalement réussi à se libérer, pour asséner un coup de poing à l'officiel. Cette décision de Campbell, suggérée par les propriétaires des cinq autres équipes de la Ligue, souleva l'ire des partisans du Tricolore puisqu'elle coûta le championnat des compteurs à l'idole d'un peuple en plus du championnat de la ligue et de la coupe Stanley au Canadien.

Le 17 mars, lors d'un match contre Detroit, le Forum fut le théâtre des scènes les plus disgracieuses de son histoire. Campbell, qui avait défié les autorités compétentes en prenant place à son siège régulier à l'extrémité sud
de l'amphithéâtre, fut attaqué et giflé par un amateur et après qu'une bombe lacrymogène eut éclaté près du banc du président, Campbell et son escorte se sont sauvés par la porte du garage et le match fut interrompu. La victoire a été accordée par défaut au club visiteur, qui menait déjà 4-1 à la fin de la période initiale.

Le lendemain, le Rocket s'adressa à la population, l'invitant au calme, mais il a toujours soutenu jusqu'à sa mort, qu'il avait été mal appuyé par le Canadien dans cette histoire, que Campbell s'était soumis aux directives des gouverneurs du circuit et qu'il avait été victime d'une flagrante injustice.

Le 11 mars 1998. Maurice, de retour de Floride, apprenait qu'il souffrait d'un cancer de l'estomac qui devait l'emporter deux ans plus tard, soit en mai 2000. La nouvelle de sa maladie fut étouffée par les médias, -chose rare de nos jours- jusqu'à ce que "The Gazette" la sorte en primeur. La province fut consternée. Avant la mort du Rocket, Ronald Corey avait eu le temps de convaincre les autorités de la LNH d'instituer le trophée Maurice Richard attribué chaque saison au meilleur buteur du circuit. Chapeau Ronald. Le Rocket sera ainsi honoré éternellement.

Un peu trop tard

Le 11 mars 2006, Bernard "Boum Boum" Geoffrion surprit tout le monde en rendant l'âme à Atlanta en Georgie, où il habitait depuis une trentaine d'années, le matin même du jour ou les autorités du Canadien devaient retirer officiellement son chandail (5) au plafond du Centre Bell. La même date des funérailles de son beau-père, Howie Morenz, le 11 mars 1937. N'écoutant que son courage, son épouse Marlene Morenz-Geoffrion et ses enfants firent acte de présence en soirée au Centre Bell comme l'aurait souhaité Bernard.

Quel triste souvenir.