Lorenzo Canonica a démontré une belle évolution avec les Cataractes
Mondial Junior mardi, 28 déc. 2021. 01:43 mercredi, 11 déc. 2024. 22:39EDMONTON – « C’était très, très difficile... Chaque jour, on ne savait pas ce qui arriverait. » Maintenant que la Suisse a pu entamer son Championnat mondial junior, Lorenzo Canonica, l’attaquant des Cataractes de Shawinigan, est capable de parler des derniers jours sans s’enrager.
Déjà que la Suisse se retrouve dans le puissant groupe B dominé par la Suède, les États-Unis et la Russie, la formation helvète a dû composer avec une quarantaine en sol canadien à la suite de résultats positifs à la COVID-19. En plus de cette attente, la Suisse n’a pas été en mesure de disputer de match préparatoire et elle a, surtout, perdu son joueur le plus incisif, Simon Knak.
Cette séquence de misère s’est terminée, lundi soir, alors que la Suisse a pu entamer sa compétition face à la Russie. C’est plutôt rare qu’un revers de 4 à 2 ait un effet de soulagement.
« Ça faisait tellement du bien de jouer. Dans les circonstances, on a eu un assez bon match contre un adversaire de haut niveau », a reconnu Canonica en entrevue avec le RDS.ca.
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À sa deuxième participation au CMJ, le rôle de Canonica était déjà plus imposant, mais la perte de Knak élève les attentes à son endroit.
« On a beaucoup appris l’an dernier (4 défaites) donc ce sera mon rôle de partager le tout aux autres », a admis celui qui croit que sa troupe peut embêter quelques puissances.
Canonica se permet d’afficher cette confiance car il est arrivé en Alberta alors qu’il jouait du hockey très inspiré avec les Cataractes. Son entraîneur Daniel Renaud est épaté par la transformation accomplie dans son jeu.
« Dans ses six dernières semaines avec nous, son jeu a tellement progressé, c’est incroyable. Autant qu’il génère des chances de marquer, il est fiable défensivement aussi. On a joué contre Sherbrooke et je lui avais confié la mission de stopper le trio de (Xavier) Parent, (Joshua) Roy et (Julien) Anctil. Il a vraiment accepté ce défi et il a sans doute été le joueur du match », a vanté Renaud alors que Canonica a amassé 5 buts et 14 aides en 15 matchs depuis le 6 novembre.
« Au début de la saison, je n’étais pas trop satisfait, mais j’ai gagné en confiance et ça aide de jouer avec des coéquipiers comme (Xavier) Bourgault et (Mavrik) Bourque. Tout est plus facile et je peux apprendre d’eux », a réagi le Suisse de 18 ans qui n’a pas été repêché cet été.
Renaud a repris les commandes des Cataractes cette saison et il a rapidement constaté que Canonica devait apprendre à se diriger au cœur de la zone offensive pour que sa production augmente.
« Même quand il est allé au camp des Kings à Los Angeles, c’est le rapport qu’on a reçu. Ils ont aimé ses habiletés techniques et il détient beaucoup de potentiel, mais il devait modifier cet aspect. Le fait que les Kings lui ont dit, c’est sûr que ça produit un impact et on a travaillé sur cette dimension tous les jours », a précisé Renaud.
Le patineur originaire de Lugano a adoré son expérience avec les Kings. Pour un jeune homme qui n’a pas craint de quitter la Suisse pour accéder à la LNH, c’était une belle récompense dans son parcours.
« C’était tellement plaisant et j’ai pu beaucoup apprendre en faisant le camp des recrues et une portion du camp d’entraînement. Je me suis entraîné avec des joueurs comme Anze Kopitar et (Phillip) Danault. On s’entend aussi que Los Angeles est une ville magnifique », a exprimé le gaucher de cinq pieds onze pouces et 187 livres.
Renaud n’écarte pas l’idée que son protégé soit repêché à l’été 2022. Il s’appuie sur l’évolution dans son jeu, mais aussi sur son attitude irréprochable pour devenir un hockeyeur professionnel.
« Son jeu au CMJ et sa deuxième moitié de saison auront une influence là-dessus, mais je considère, sans aucun doute, qu’il a un avenir professionnel au hockey », a noté l’entraîneur.
Avec 4 langues à son actif, il devra assimiler le langage de la LNH
Ce projet allume Canonica au point qu’il est presque surpris quand on lui demande si ce fut difficile de quitter son pays.
« Ce ne l’était pas tant parce que je voulais vraiment le faire. La seule chose, c’est que je vois moins mes parents avec la COVID-19, mais ils ont pu venir me voir une fois cette saison », a mentionné celui qui adore chasser avec son père en plus de suivre des sports comme la Formule Un et la MotoGP.
La langue maternelle de Canonica est l’italien, mais il maîtrise aussi très bien l’anglais. Il parvient à s’exprimer en français et finalement en allemand ! Renaud s’amuse toutefois à raconter qu’il a compris que la langue française avait ses particularités au Québec.
« C’est vrai que c’est un peu difficile avec toutes les expressions québécoises », a convenu, en souriant, Canonica qui adore l’appui des partisans à Shawinigan.
Les prochains mois nous apprendront s’il parviendra à assimiler le langage de la LNH. Cela dit, cette discussion sur Zoom a confirmé que c’est inutile de s’inquiéter pour son avenir.