En se fiant aux récentes performances du Canada, le défi semblait particulièrement immense face aux Américains qui étaient toujours parfaits avant d'amorcer le dernier match préliminaire du Championnat mondial de hockey junior, mardi, mais ÉCJ est parvenu à le relever.

Cette victoire de 3-2 en temps réglementaire confère donc aux hommes de Brent Sutter le premier rang du groupe A, et donc l'opportunité d'affronter l'équipe classée au quatrième rang dans le groupe B, soit la Suisse, en quarts de finale. Le vainqueur de ce duel se mesurera à celui du duel entre la République tchèque et la Finlande en demi-finale.

Comme à son habitude, Sutter n'a pas donné beaucoup de détails quant aux prochains adversaires des Canadiens.

« Nous disposons maintenant de 48 heures pour nous préparer pour notre prochain adversaire. Nous devons nous concentrer sur ce match au cours des deux prochains jours, et seulement sur ce match », s'est-il limité à dire.

Les États-Unis terminent quant à eux deuxièmes et affronteront la troisième équipe de l'autre groupe, la Russie.

Barber se reprend

C'est le capitaine des États-Unis Riley Barber qui a ouvert la marque en deuxième période du match alors que la pénalité des Américains prenait tout juste fin. Jacob Slavin et Nic Kerdiles ont obtenu des aides sur ce but. Lors du premier engagement, Barber s'était fait complètement voler par le gardien québécois Zachary Fucale, qui a réussi un arrêt spectaculaire de la mitaine alors qu'il se trouvait seul devant lui.

Nic Petan est ensuite venu égaliser 1-1. En plongeant sur la glace, Anthony Mantha, encore lui, a refilé la rondelle à Petan qui a pu célébrer de belle façon son tout nouveau contrat dans la LNH avec les Jets de Winnipeg.

Quelques instants plus tôt, Jonathan Drouin avait raté une chance en or alors qu'il s'amenait en surnombre avec Charles Hudon à ses côtés. Le no 27 a choisi l’option de lancer, mais son tir a frappé le poteau à la droite du gardien Jon Gillies.

ÉCJ prend les devants

À 3:54 du début du dernier engagement, Connor McDavid a donné les devants aux Canadiens 2-1 en inscrivant son tout premier but du Championnat mondial. Le jeune de 16 ans a récupéré son propre retour pour déjouer le gardien Jon Gillies. Il a été aidé de Bo Horvat et Josh Morrissey sur ce jeu.

Curtis Lazar a ensuite complété une superbe pièce de jeu pour accroître l'avance du Canada à 3-1. Derrick Pouliot a remis à Jonathan Drouin qui s'est moqué de la défensive adverse en contournant Connor Carrick avant de passer la rondelle à Lazar qui n'a pas manqué sa chance.

Les États-Unis sont cependant venus ajouter au suspense avec moins de 3 minutes à écouler en réduisant l'écart 3-2. Croyant avoir bien capté la rondelle dans son gant, Zachary Fucale a plutôt perdu la maîtrise de celle-ci qui a finalement glissé derrière lui. Le but a été crédité à Stefan Matteau (Hudson Fasching, Will Butcher).

Étant donné le retour de Griffin Reinhart à la défensive dans le clan canadien, Chris Bigras est principalement demeuré cloué au banc.

Fucale a pour sa part donné raison à son entraîneur, qui a choisi de l'envoyer dans la mêlée aux dépens de Jake Paterson. L'espoir du Canadien de Montréal a repoussé 24 des 26 tirs dirigés vers lui, effectuant au passage quelques arrêts spectaculaires.

« Ça m'a donné beaucoup d'énergie, a confié le gardien âgé de 18 ans, qui a mérité le titre de joueur du match du côté de la feuille d'érable. C'était très spécial. Ça te galvanise et tu vis en quelque sorte le moment présent. C'était bon pour l'équipe et pour moi. »

« C'est un jeune homme très confiant et il a répondu aux attentes, a confié Sutter. Nous avons besoin de ça. »

Fucale, qui avait disposé de la Slovaquie 5-3 samedi, ne se souvenait pas d'avoir déjà entendu son nom être scandé comme ce fut le cas mardi.

« Peut-être qu'ils étaient quelques milliers de spectateurs à vouloir me déconcentrer, a-t-il dit en riant. Ça arrivait à Québec. C'était un peu plus bruyant ce soir. »

« C'était incroyable, alors qu'on se tenait sur la ligne bleue après la rencontre, d'entendre les partisans scander le nom de Fucale, a ajouté McDavid. J'avais des frissons et ce n'était même pas pour moi, alors je ne peux pas imaginer comment c'était pour lui. »

Les coéquipiers de Fucale ont ri de son franc-parler, même lorsqu'il est seul à l'autre bout de la patinoire pendant une rencontre.

« J'essaie d'être discret, mais peut-être que je parle beaucoup », a-t-il convenu.

« J'adore Zach, a confié l'attaquant et autre espoir du Canadien Charles Hudon. J'ai joué avec lui dans le pee-wee et le bantam (à Boisbriand) et il avait la même attitude. Il frôlait parfois l'arrogance. C'était bon pour lui, et je crois que la foule adorait elle aussi. »

« Fucale a encore été très calme »
Fucale a fait face à la pression
Le grand écart pour priver un but
Fucale sort sa grosse mitaine