MONTRÉAL – L’année dernière, Équipe Canada junior avait eu une bonne frousse contre la Slovaquie. Dans les câbles après deux périodes, il lui avait fallu marquer trois buts dans les six dernières minutes du match pour éviter de justesse la catastrophe.

Un an plus tard, le suspense fut complètement inexistant, à un point tel qu’après dix minutes de jeu, l’issue des retrouvailles étaient scellées.

En lever du rideau de l’édition 2015 du Championnat du monde de hockey junior, le Canada n’a reçu aucune opposition digne de ce nom et a déclassé la Slovaquie par un pointage final de 8-0.

Après le deuxième but du match de Robby Fabbri, qui portait la marque à 3-0 à 9:09 de la première période, il était déjà assez clair que le Canada ne serait pas plus inquiété à sa première sortie officielle qu’il ne l’avait été au cours de son parcours préparatoire.

« Tout le monde est nerveux pour le premier match d’un tournoi, mais quand tu as la chance d’enlever ces papillons-là dès le début, comme on l’a fait, ça procure beaucoup de confiance », a apprécié l’entraîneur de la formation canadienne, Benoît Groulx.

Quand Brayden Point a envoyé le pauvre gardien Denis Godla aux douches à mi-chemin en deuxième période, l’équipe hôtesse avait plus de buts au tableau indicateur (5) que les visiteurs n’avaient dirigé de tirs (4) sur Zachary Fucale.

« Une fois qu’on a mis le match hors de portée, j’ai aimé la façon dont on a réagi jusqu’à la fin. Ce n’est pas nécessairement facile de jouer avec une telle avance, mais nos joueurs ont su garder leur concentration », a observé Groulx.

Fucale, qui protège le filet canadien pour une deuxième année consécutive, a finalement bloqué les 12 lancers dirigés vers lui pour signer son premier jeu blanc chez les moins de 20 ans. Son plus bel arrêt est survenu pendant un avantage numérique slovaque en début de troisième période, lorsqu’il a bloqué avec son bâton un tir de Peter Cehlarik après que deux joueurs canadiens se soient commis vers l’espoir du Canadien Martin Reway.

« Zach a été bon, a vanté Groulx. Quand on menait 1-0, il y a eu une mêlée devant son filet et il a été mis à l’épreuve, mais il a fermé la porte. L’histoire du match aurait pu être fort différente s’il ne l’avait pas fait. Il a été confronté à deux ou trois chances de qualité ce soir. »

D’un même souffle, Groulx a toutefois confirmé que l’adjoint de Fucale, Eric Comrie, serait envoyé dans la mêlée samedi contre l’Allemagne.

Fabbri, qui était vu comme l’ailier droit potentiel de Connor McDavid au sein du deuxième trio avant que Curtis Lazar ne joigne les rangs d’Équipe Canada, a terminé la rencontre avec quatre points. Son joueur de centre Nic Petan a fourni un but et deux aides.

« Les points, c’est une chose, mais c’était surtout bien de voir l’équipe être dominante du début à la fin. On a gardé la tête froide et on ne s’est jamais éloigné de notre plan de match », a estimé Fabbri, élu le joueur du match dans le clan canadien.

« Un match comme ça peut donner l’impression que c’était facile, mais je vous jure qu’on a tout donné ce soir. On n’a pas levé le pied de l’accélérateur et j’ai trouvé qu’on avait fourni un effort complet pendant 60 minutes », a souligné Petan.

Anthony Duclair, Nick Paul, Brayden Point, Max Domi et Jake Virtanen ont pris en charge le reste de la production offensive des vainqueurs, qui ont dirigé un total de 34 lancers sur Godla et son remplaçant David Okolicany. McDavid en a obtenu six à lui seul, un sommet parmi les siens, mais il a été tenu en échec sur le reste de la feuille de pointage.

Du côté canadien, les seules inquiétudes auront concerné l’état de santé de deux joueurs rentrés amochés au banc en deuxième période. Samuel Morin a semblé mal encaisser une mise en échec conjointe de deux rivaux tandis que McDavid a grimacé pendant plusieurs minutes après avoir bloqué un lancer à un endroit laissé sans protection par ses épaulières.

Les deux sont finalement demeurés dans le match.

Fabbri, source d’énergie

Fabbri, un espoir des Blues de St Louis qui s’aligne avec le Storm de Guelph, a lancé le festival offensif à la cinquième minute de la rencontre. Discrètement descendu sur l’aile droite, il a reçu une passe de Sam Reinhart, qui venait de recevoir le disque de Duclair, et n’a laissé aucune chance à Godla avec un tir sur réception à bout portant.

« On voulait connaître un bon départ. C’était notre premier vrai match devant nos partisans, alors on voulait s’assurer de les avoir derrière nous. On a eu un gros but de Fabbri en partant et après ça on a tout de suite pu sentir l’énergie sur notre banc », a commenté Duclair.

L'attaquant des Rangers a lui-même doublé l’avance des siens un peu plus de trois minutes plus tard. Oublié dans l’enclave, il a observé Domi se taper tout le boulot le long de la rampe, a placé sa palette sur la glace et n’a eu qu’à attendre que la rondelle ne le trouve. Sa petite feinte du revers pour déjouer Godla a complété le portrait de façon sublime.

Fabbri a remis ça 52 secondes plus tard, cette fois sur une passe de Petan. Le Canada venait de se doter d’une avance de trois buts grâce à seulement cinq lancers, une équation qui a incité l’entraîneur slovaque Ernest Bokros à utiliser son temps d’arrêt.

Paul portait presque le poids d’un adversaire sur ses épaules quand il a accentué l’avance canadienne à 6:56 du deuxième tiers. Les Slovaques ont tout essayé, impossible de le déloger de l’enclave pendant que Jake Virtanen contournait rapidement le filet pour lui refiler la rondelle. La pousser par-dessus un gardien étendu de tout son long fut un jeu d’enfant.

Point a touché la cible à l’aide d’un violent lancer sur réception, préparé par Petan, à la mi-match. À peine cinq minutes plus tard, Domi accueillait Okolicany dans le match avec un tir dans la lucarne alors qu’il avait deux défenseurs devant lui.

Petan a visé au même endroit, mais de beaucoup plus près, pour enfiler le septième but du match. Sorti du coin de patinoire, il s’est avancé sans embûche vers le gardien avant de passer le disque par-dessus son épaule.

Sonné par une solide mise en échec en deuxième période, Virtanen s’est fait plaisir en fin de rencontre en complétant un jeu de Point.

Toute une première impression
Les débuts d'une grande aventure