On a le sourire facile à Pittsburgh
Pittsburgh Penguins lundi, 30 mars 2009. 19:39 dimanche, 15 déc. 2024. 08:39
Je serais prêt à parier avec vous que vous seriez incapable de trouver un seul joueur mécontent présentement chez les Penguins de Pittsburgh. Avec le succès vient la bonne humeur et c'est difficile en ce moment de trouver des points négatifs dans l'entourage de l'équipe.
Aujourd'hui, comme on a profité d'une journée de congé dimanche, on a eu droit à un entraînement un peu plus axé sur le patin. Quand on est arrivé à l'aréna, on pouvait lire WORK DAY sur le tableau du vestiaire. Il y avait plusieurs exercices exigeants, mais personne ne s'est plaint. Tous les joueurs avaient le sourire au visage et ont fait ce qui était demandé à fond de train.
C'est plus facile d'aborder une telle journée de travail avec le sourire quand l'équipe gagne, mais c'est aussi vrai que le succès vient avec une bonne attitude.
Avant de passer aux choses sérieuses dans les pratiques, nos entraîneurs nous donnent toujours des exercices de départ, un peu plus relax, pour détendre l'atmosphère. Aujourd'hui, tous les joueurs en uniforme devaient trouver le fond d'un filet défendu en même temps par Marc-André et Mathieu, nos deux gardiens. Parfois, les gauchers doivent jouer de la droite et les droitiers de la gauche dans un petit match d'une dizaine de minutes entre les Noirs et les Blancs.
Il arrive également qu'on tienne des concours d'échappées. L'enjeu : le dernier qui réussit à marquer doit se laisser pousser une moustache. C'est ce qui explique le nouveau look présentement arboré par Matt Cooke!
Si vous avez écouté notre match contre les Rangers en fin de semaine, vous avez peut-être remarqué que moi aussi, je suis revenu à la moustache Fu Manchu. Ça n'a toutefois rien à voir avec un pari perdu ou une punition quelconque! C'est simplement que ce style m'a bien servi dans le passé et je ne sais pas si c'est mental ou s'il y a quelque chose de scientifique derrière tout ça, mais je l'ai ramené et ça a fonctionné! Je devrais donc être quelques jours sans la raser.
L'avantage de la glace
À force d'accumuler les victoires, on se retrouve aujourd'hui dans une situation plus confortable que celle dans laquelle on se trouvait le mois dernier.
Il n'y a pas si longtemps, plusieurs personnes se demandaient si les Penguins allaient participer aux séries. Aujourd'hui, même si cet objectif est loin d'être atteint et que plusieurs équipes nous soufflent encore dans le cou, on peut se permettre de regarder en avant et de viser l'avantage de la glace pour la première ronde. C'est notre objectif, en tout cas.
Ce ne sera évidemment pas facile. On a perdu un gros match contre Philadelphie la semaine dernière et les Flyers ont encore un match en main sur nous. En plus, notre calendrier n'est pas évident d'ici la fin de la saison. On terminera un séjour de huit matchs à la maison mercredi contre les Devils et on partira ensuite sur la route pour trois matchs contre les équipes de la division Sud-Est.
Et est-ce que j'ai besoin de vous rappeler qu'on terminera l'année à Montréal contre le Canadien? J'en parlais justement avec mes parents au téléphone la semaine dernière. Imaginez si une équipe avait l'occasion d'éliminer l'autre lors de ce match... Ça pourrait donner tout un spectacle, mais bon, on n'est pas rendu là encore.
Il y a un cliché que vous avez sûrement entendu souvent dans le monde du sport, celui qui dit qu'il faut prendre ça un match à la fois. Je ne vous raconterai toutefois pas de mensonge, tous les joueurs sont présentement conscients du calendrier qui nous attend d'ici la fin de la saison.
On garde aussi un œil attentif sur ce que font nos rivaux. Pendant nos matchs, on reste évidemment très concentrés sur notre travail, mais on jette un regard de temps en temps sur les pointages des autres matchs à travers la ligue.
Le classement est tellement serré, la course est très intéressante à suivre, même pour nous!
Un art que je tente de maîtriser
Pour revenir à notre match contre les Rangers, j'en ai profité pour marquer mon premier but depuis la mi-mars à Columbus. Ça va quand même bien pour moi dernièrement. Je crois que je remplis bien mon rôle et plus l'année avance, plus je me sens bien. Probablement parce que ça sent les séries...
Évidemment, c'est toujours plaisant de contribuer offensivement, mais trois jours avant notre victoire contre New York, on a blanchi les Flames de Calgary 2-0 et même si mon nom n'était pas sur la feuille de pointage, j'étais heureux de mon match. Je suis le genre de joueur qui n'a pas besoin de remplir le filet adverse pour être utile, et ça m'arrive aussi de ramasser des points sans être nécessairement satisfait de ma performance.
Les mises en jeu sont l'un des aspects importants de mon travail et je dois dire qu'avec tout l'effort que je mets pour améliorer cette facette de mon jeu, je suis content de ce que j'accomplis de ce côté-là. Veux, veux pas, si je veux devenir un bon joueur de centre et un spécialiste efficace en défensive, je dois tirer mon épingle du jeu sur les mises en jeu.
À ce niveau, plus je vieillis et plus je gagne en confiance. Je crois que le succès sur les mises en jeu vient avec la maturité et l'expérience. Plus tu en prends, meilleur tu deviens. Je crois qu'il y a eu une belle progression dans mon jeu à ce chapitre et c'est une belle corde à mon arc.
Dans la LNH, un joueur de centre va se préparer pour un match un peu de la même façon qu'un lanceur partant au baseball. C'est-à-dire qu'avant chaque match, je regarde qui seront mes vis-à-vis et, avec l'aide de notre entraîneur adjoint Tom Fitzgerald, je peux les regarder sur vidéo et étudier leurs tendances.
Parmi les équipes qu'on affronte plus régulièrement, je dirais que Bobby Holik, des Devils, et Mike Richards, des Flyers, sont parmi les bons joueurs de centre que j'ai à affronter.
Goddard, un guerrier respecté
Notre plus récent match contre les Rangers a encore une fois été marqué par un combat impliquant Eric Goddard et Colton Orr, un affrontement qui est presque devenu une tradition cette saison. J'en profite pour vous faire savoir à quel point je voue le plus grand des respects à notre homme fort.
Goddard est un vrai tough, un gars d'équipe, un leader. Sincèrement, c'est beau de le voir aller. Il connaît son boulot, il veut se battre, il aime ça. Même s'il joue trois ou quatre minutes par match, il ne se plaindra jamais. Il va arriver à l'aréna avec le feu dans les yeux, heureux de contribuer à sa façon aux succès de l'équipe.
C'est vraiment le fun de le voir aller. Quand je le vois sortir du banc des punitions un peu magané, les mains endolories, je me dis qu'il est un vrai guerrier.
Cooking with Geno
Je ne sais pas si vous le saviez, mais je ne suis plus la seule vedette internet de l'équipe. Sur Youtube, il est possible de visionner une capsule d'Evgeni Malkin qui cuisine avec la nouvelle collaboratrice pour le site officiel du club. Elle est la fille de l'ancien joueur Igor Larionov et elle a été engagée il y a quelques mois pour réaliser ce genre de projet.
Comme vous pourrez le constater, Geno n'est pas le plus habile dans une cuisine. Il a été mon co-chambreur pendant un an, mais comme on mangeait la plupart du temps dans les restaurants, il ne m'a jamais invité à souper et je n'ai jamais eu à subir ça. C'est peut-être mieux comme ça!
C'est le fun par exemple pour les fans d'avoir accès à ce genre de choses. Ça montre les joueurs dans des situations inhabituelles et pour nous, ça fait partie de notre travail pour promouvoir notre sport.
Un débat inutile
C'est une vieille histoire, mais je ne vous avais toujours pas donné mon opinion sur le grand débat qu'a provoqué la célébration d'Alex Ovechkin après son 50e but de la saison contre le Lightning de Tampa Bay.
Personnellement, je trouve que certains médias ont créé une grosse histoire pour rien, une tempête dans un verre d'eau. Je ne suis pas toujours le plus grand fan d'Ovechkin, mais dans ce cas-là, il n'a rien fait de mal. C'est un joueur talentueux qui aime scorer, il s'amuse à faire son travail. Il n'a pas fait ça pour narguer l'adversaire et il faut en rire.
Personnellement, ce n'est pas vraiment mon style de célébrer de la sorte... pour la simple et bonne raison qu'à chaque fois que je compte un but, je suis surpris! Mais j'en ai fait, moi aussi, des niaiseries, et il ne fait pas toujours prendre ça au premier degré.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Aujourd'hui, comme on a profité d'une journée de congé dimanche, on a eu droit à un entraînement un peu plus axé sur le patin. Quand on est arrivé à l'aréna, on pouvait lire WORK DAY sur le tableau du vestiaire. Il y avait plusieurs exercices exigeants, mais personne ne s'est plaint. Tous les joueurs avaient le sourire au visage et ont fait ce qui était demandé à fond de train.
C'est plus facile d'aborder une telle journée de travail avec le sourire quand l'équipe gagne, mais c'est aussi vrai que le succès vient avec une bonne attitude.
Avant de passer aux choses sérieuses dans les pratiques, nos entraîneurs nous donnent toujours des exercices de départ, un peu plus relax, pour détendre l'atmosphère. Aujourd'hui, tous les joueurs en uniforme devaient trouver le fond d'un filet défendu en même temps par Marc-André et Mathieu, nos deux gardiens. Parfois, les gauchers doivent jouer de la droite et les droitiers de la gauche dans un petit match d'une dizaine de minutes entre les Noirs et les Blancs.
Il arrive également qu'on tienne des concours d'échappées. L'enjeu : le dernier qui réussit à marquer doit se laisser pousser une moustache. C'est ce qui explique le nouveau look présentement arboré par Matt Cooke!
Si vous avez écouté notre match contre les Rangers en fin de semaine, vous avez peut-être remarqué que moi aussi, je suis revenu à la moustache Fu Manchu. Ça n'a toutefois rien à voir avec un pari perdu ou une punition quelconque! C'est simplement que ce style m'a bien servi dans le passé et je ne sais pas si c'est mental ou s'il y a quelque chose de scientifique derrière tout ça, mais je l'ai ramené et ça a fonctionné! Je devrais donc être quelques jours sans la raser.
L'avantage de la glace
À force d'accumuler les victoires, on se retrouve aujourd'hui dans une situation plus confortable que celle dans laquelle on se trouvait le mois dernier.
Il n'y a pas si longtemps, plusieurs personnes se demandaient si les Penguins allaient participer aux séries. Aujourd'hui, même si cet objectif est loin d'être atteint et que plusieurs équipes nous soufflent encore dans le cou, on peut se permettre de regarder en avant et de viser l'avantage de la glace pour la première ronde. C'est notre objectif, en tout cas.
Ce ne sera évidemment pas facile. On a perdu un gros match contre Philadelphie la semaine dernière et les Flyers ont encore un match en main sur nous. En plus, notre calendrier n'est pas évident d'ici la fin de la saison. On terminera un séjour de huit matchs à la maison mercredi contre les Devils et on partira ensuite sur la route pour trois matchs contre les équipes de la division Sud-Est.
Et est-ce que j'ai besoin de vous rappeler qu'on terminera l'année à Montréal contre le Canadien? J'en parlais justement avec mes parents au téléphone la semaine dernière. Imaginez si une équipe avait l'occasion d'éliminer l'autre lors de ce match... Ça pourrait donner tout un spectacle, mais bon, on n'est pas rendu là encore.
Il y a un cliché que vous avez sûrement entendu souvent dans le monde du sport, celui qui dit qu'il faut prendre ça un match à la fois. Je ne vous raconterai toutefois pas de mensonge, tous les joueurs sont présentement conscients du calendrier qui nous attend d'ici la fin de la saison.
On garde aussi un œil attentif sur ce que font nos rivaux. Pendant nos matchs, on reste évidemment très concentrés sur notre travail, mais on jette un regard de temps en temps sur les pointages des autres matchs à travers la ligue.
Le classement est tellement serré, la course est très intéressante à suivre, même pour nous!
Un art que je tente de maîtriser
Pour revenir à notre match contre les Rangers, j'en ai profité pour marquer mon premier but depuis la mi-mars à Columbus. Ça va quand même bien pour moi dernièrement. Je crois que je remplis bien mon rôle et plus l'année avance, plus je me sens bien. Probablement parce que ça sent les séries...
Évidemment, c'est toujours plaisant de contribuer offensivement, mais trois jours avant notre victoire contre New York, on a blanchi les Flames de Calgary 2-0 et même si mon nom n'était pas sur la feuille de pointage, j'étais heureux de mon match. Je suis le genre de joueur qui n'a pas besoin de remplir le filet adverse pour être utile, et ça m'arrive aussi de ramasser des points sans être nécessairement satisfait de ma performance.
Les mises en jeu sont l'un des aspects importants de mon travail et je dois dire qu'avec tout l'effort que je mets pour améliorer cette facette de mon jeu, je suis content de ce que j'accomplis de ce côté-là. Veux, veux pas, si je veux devenir un bon joueur de centre et un spécialiste efficace en défensive, je dois tirer mon épingle du jeu sur les mises en jeu.
À ce niveau, plus je vieillis et plus je gagne en confiance. Je crois que le succès sur les mises en jeu vient avec la maturité et l'expérience. Plus tu en prends, meilleur tu deviens. Je crois qu'il y a eu une belle progression dans mon jeu à ce chapitre et c'est une belle corde à mon arc.
Dans la LNH, un joueur de centre va se préparer pour un match un peu de la même façon qu'un lanceur partant au baseball. C'est-à-dire qu'avant chaque match, je regarde qui seront mes vis-à-vis et, avec l'aide de notre entraîneur adjoint Tom Fitzgerald, je peux les regarder sur vidéo et étudier leurs tendances.
Parmi les équipes qu'on affronte plus régulièrement, je dirais que Bobby Holik, des Devils, et Mike Richards, des Flyers, sont parmi les bons joueurs de centre que j'ai à affronter.
Goddard, un guerrier respecté
Notre plus récent match contre les Rangers a encore une fois été marqué par un combat impliquant Eric Goddard et Colton Orr, un affrontement qui est presque devenu une tradition cette saison. J'en profite pour vous faire savoir à quel point je voue le plus grand des respects à notre homme fort.
Goddard est un vrai tough, un gars d'équipe, un leader. Sincèrement, c'est beau de le voir aller. Il connaît son boulot, il veut se battre, il aime ça. Même s'il joue trois ou quatre minutes par match, il ne se plaindra jamais. Il va arriver à l'aréna avec le feu dans les yeux, heureux de contribuer à sa façon aux succès de l'équipe.
C'est vraiment le fun de le voir aller. Quand je le vois sortir du banc des punitions un peu magané, les mains endolories, je me dis qu'il est un vrai guerrier.
Cooking with Geno
Je ne sais pas si vous le saviez, mais je ne suis plus la seule vedette internet de l'équipe. Sur Youtube, il est possible de visionner une capsule d'Evgeni Malkin qui cuisine avec la nouvelle collaboratrice pour le site officiel du club. Elle est la fille de l'ancien joueur Igor Larionov et elle a été engagée il y a quelques mois pour réaliser ce genre de projet.
Comme vous pourrez le constater, Geno n'est pas le plus habile dans une cuisine. Il a été mon co-chambreur pendant un an, mais comme on mangeait la plupart du temps dans les restaurants, il ne m'a jamais invité à souper et je n'ai jamais eu à subir ça. C'est peut-être mieux comme ça!
C'est le fun par exemple pour les fans d'avoir accès à ce genre de choses. Ça montre les joueurs dans des situations inhabituelles et pour nous, ça fait partie de notre travail pour promouvoir notre sport.
Un débat inutile
C'est une vieille histoire, mais je ne vous avais toujours pas donné mon opinion sur le grand débat qu'a provoqué la célébration d'Alex Ovechkin après son 50e but de la saison contre le Lightning de Tampa Bay.
Personnellement, je trouve que certains médias ont créé une grosse histoire pour rien, une tempête dans un verre d'eau. Je ne suis pas toujours le plus grand fan d'Ovechkin, mais dans ce cas-là, il n'a rien fait de mal. C'est un joueur talentueux qui aime scorer, il s'amuse à faire son travail. Il n'a pas fait ça pour narguer l'adversaire et il faut en rire.
Personnellement, ce n'est pas vraiment mon style de célébrer de la sorte... pour la simple et bonne raison qu'à chaque fois que je compte un but, je suis surpris! Mais j'en ai fait, moi aussi, des niaiseries, et il ne fait pas toujours prendre ça au premier degré.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.