On doit revoir le statut de Gomez
Hockey mercredi, 27 oct. 2010. 11:47 dimanche, 15 déc. 2024. 01:42
Rarement les faiblesses du plus haut salarié du Canadien, Scott Gomez, n'auront été aussi évidentes que dans le match disputé à un train d'enfer contre Phoenix, lundi soir. Il fallait penser vite et réagir de la même façon durant cette rencontre de haut niveau. Gomez n'a fait ni un ni l'autre.
Ses entrées en territoire adverse ont été laborieuses. À un contre un, je ne me souviens pas qu'il ait déjoué quelqu'un. À sa droite, Brian Gionta n'a pas été alimenté comme il l'était quand ces deux-là étaient à leur mieux. Ça fait une mèche d'ailleurs que c'est comme ça. À sa gauche, quatre joueurs ont bénéficié d'un essai sans parvenir à mériter l'enviable promotion.
Bien sûr, quand on est un centre de carrière, le numéro un de son organisation, c'est toujours souhaitable de pouvoir jouir d'ailiers compatibles avec son style de jeu, mais en revanche, on a aussi la responsabilité de faire bien paraître ses compagnons de trio. On doit les amener à produire. On doit être le pivot de l'attaque massive. Bref, on doit être un joueur d'impact.
Ça ressemble à qui un centre d'un tel calibre? On pense à Vincent Lecavalier, à Sidney Crosby et à Evgeni Malkin, notamment. Or, qu'est-ce que ces trois super vedettes ont en commun? Dans toute la ligue, ce sont les seuls joueurs de centre mieux rémunérés que Gomez. Le premier empoche 10 millions $ par saison et les deux autres neuf millions $ chacun. Gomez s'enrichira de 8 millions $ cette saison.
Des 21 autres centres du circuit qui touchent au moins six millions par saison, Gomez est assurément l'un des moins productifs. L'an dernier, 20 d'entre eux ont marqué plus de buts que lui. Le seul qui en a obtenu moins est Marc Savard (10) qui a manqué 41 matchs. Quinze ont récolté plus de points. Malheureusement pour l'équipe, Gomez est en voie de lui concocter une autre production gênante.
Il n'est pas seulement le quatrième centre le mieux rémunéré du circuit. Il est aussi le cinquième plus haut salarié de la ligue.
Est-ce la faute du Canadien si, à la suite d'une seule bonne saison (33 buts et 84 points il y a cinq ans), on lui a accordé un contrat totalement démesuré?
Bien sûr que non.
Par contre, c'est la faute du Canadien si celui qu'on continue à identifier comme un centre numéro un éteindra sa carrière à Montréal puisqu'il ne pourra jamais être échangé. Gomez n'est qu'une autre des décisions nébuleuses de Bob Gainey.
Qu'a-t-il en vu en Gomez pour courir l'abominable risque de céder un jeune défenseur et premier choix au repêchage, Ryan McDonagh, qu'on nous avait pourtant présenté comme la réincarnation de Larry Robinson, pour s'approprier un joueur déjà surévalué et surpayé?
On a souvent essayé de nous convaincre que Gionta et Mike Cammalleri ne seraient jamais venus à Montréal si on n'avait pas obtenu Gomez au préalable. Permettez-nous d'en douter. Cammalleri a souvent exprimé son bonheur de pouvoir poursuivre sa carrière dans une équipe aussi renommée que le Canadien. Depuis son arrivée, il est l'un de ceux qui a le plus démontré ses connaissances sur l'histoire et sur les exploits passés de l'organisation. Il a même été l'un des rares joueurs à aller au-devant des anciennes gloires de l'équipe lors de certains événements.
Quant à Gionta, qui avait une proposition à prendre ou à laisser de 3.5 millions $ sur la table au New Jersey, il n'a pas eu à réfléchir très longtemps quand Gainey lui a offert 25 millions $ pour une durée de cinq ans.
«Dépêche-toi d'accepter ce contrat avant que le Canadien ne se ravise», lui avait suggéré son ancien patron, Lou Lamoriello.
Tout cela pour dire que Glen Sather, qui a pu utiliser l'argent épargné avec Gomez pour embaucher Marian Gaborik, devrait envoyer chaque année une carte de Noël à Gainey dans un geste témoignant d'une reconnaissance éternelle.
Des gants blancs
Vous me direz que le début de saison du Canadien est intéressant, que l'équipe annonce de belles choses et que Carey Price est en train de démontrer pourquoi la direction de l'équipe l'a toujours vu très gros dans sa soupe.
Pourquoi alors s'attarder sur la situation de Gomez, demanderez-vous?
Parce qu'on ne devrait jamais oublier pourquoi il est là. Au jeu des comparaisons, il est souvent victime d'un salaire qui n'a jamais été à la hauteur de ses performances. Toutefois, on a fait son acquisition pour qu'il soit un joueur d'impact, pour qu'il fasse une différence quand les choses vont mal et pour qu'il projette le Canadien encore plus vers l'avant quand tout va bien. Ce qu'il ne fait pas.
Gomez a 31 ans. Ses meilleures années sont évidemment derrière lui. Compte tenu qu'une seule de ses quatre dernières saisons a excédé 60 points, vous conviendrez que la présente campagne n'annonce pas de records personnels de sa part. Dans les circonstances, le jour n'est pas loin où son statut de centre numéro un devra être revu.
Comment peut-on logiquement continuer à le considérer comme tel sans commettre une injustice flagrante à l'endroit de Tomas Plekanec, plus jeune, plus rapide, plus dynamique et plus UTILE.
Cela dit, on peut comprendre Pierre Gauthier et Jacques Martin d'agir avec une prudence extrême dans son cas. Quand tu es en présence d'un vétéran en qui l'entreprise a misé assez gros pour hypothéquer lourdement sa masse salariale durant cinq ans, il faut user d'une grande psychologie pour lui faire comprendre que le temps de certaines expériences est arrivé.
C'est un joueur avec lequel on met des gants blancs. Il faut ménager sa susceptibilité dans la recherche de solutions pour relancer son trio afin de ne pas créer l'impression qu'on le montre du doigt ou qu'on a perdu confiance en lui.
Benoît Pouliot connaissait un début de saison plus dynamique et plus agressif quand on l'a délogé de ce trio. Cette décision a subtilement laissé supposer que c'était lui, le problème. Dans les faits, on a plutôt protégé le vieux en blâmant le jeune.
Ça, c'est le truc d'un entraîneur chevronné qui ferait n'importe quoi pour ne pas irriter un pilier qui pourrait lui en donner tellement plus.
Ses entrées en territoire adverse ont été laborieuses. À un contre un, je ne me souviens pas qu'il ait déjoué quelqu'un. À sa droite, Brian Gionta n'a pas été alimenté comme il l'était quand ces deux-là étaient à leur mieux. Ça fait une mèche d'ailleurs que c'est comme ça. À sa gauche, quatre joueurs ont bénéficié d'un essai sans parvenir à mériter l'enviable promotion.
Bien sûr, quand on est un centre de carrière, le numéro un de son organisation, c'est toujours souhaitable de pouvoir jouir d'ailiers compatibles avec son style de jeu, mais en revanche, on a aussi la responsabilité de faire bien paraître ses compagnons de trio. On doit les amener à produire. On doit être le pivot de l'attaque massive. Bref, on doit être un joueur d'impact.
Ça ressemble à qui un centre d'un tel calibre? On pense à Vincent Lecavalier, à Sidney Crosby et à Evgeni Malkin, notamment. Or, qu'est-ce que ces trois super vedettes ont en commun? Dans toute la ligue, ce sont les seuls joueurs de centre mieux rémunérés que Gomez. Le premier empoche 10 millions $ par saison et les deux autres neuf millions $ chacun. Gomez s'enrichira de 8 millions $ cette saison.
Des 21 autres centres du circuit qui touchent au moins six millions par saison, Gomez est assurément l'un des moins productifs. L'an dernier, 20 d'entre eux ont marqué plus de buts que lui. Le seul qui en a obtenu moins est Marc Savard (10) qui a manqué 41 matchs. Quinze ont récolté plus de points. Malheureusement pour l'équipe, Gomez est en voie de lui concocter une autre production gênante.
Il n'est pas seulement le quatrième centre le mieux rémunéré du circuit. Il est aussi le cinquième plus haut salarié de la ligue.
Est-ce la faute du Canadien si, à la suite d'une seule bonne saison (33 buts et 84 points il y a cinq ans), on lui a accordé un contrat totalement démesuré?
Bien sûr que non.
Par contre, c'est la faute du Canadien si celui qu'on continue à identifier comme un centre numéro un éteindra sa carrière à Montréal puisqu'il ne pourra jamais être échangé. Gomez n'est qu'une autre des décisions nébuleuses de Bob Gainey.
Qu'a-t-il en vu en Gomez pour courir l'abominable risque de céder un jeune défenseur et premier choix au repêchage, Ryan McDonagh, qu'on nous avait pourtant présenté comme la réincarnation de Larry Robinson, pour s'approprier un joueur déjà surévalué et surpayé?
On a souvent essayé de nous convaincre que Gionta et Mike Cammalleri ne seraient jamais venus à Montréal si on n'avait pas obtenu Gomez au préalable. Permettez-nous d'en douter. Cammalleri a souvent exprimé son bonheur de pouvoir poursuivre sa carrière dans une équipe aussi renommée que le Canadien. Depuis son arrivée, il est l'un de ceux qui a le plus démontré ses connaissances sur l'histoire et sur les exploits passés de l'organisation. Il a même été l'un des rares joueurs à aller au-devant des anciennes gloires de l'équipe lors de certains événements.
Quant à Gionta, qui avait une proposition à prendre ou à laisser de 3.5 millions $ sur la table au New Jersey, il n'a pas eu à réfléchir très longtemps quand Gainey lui a offert 25 millions $ pour une durée de cinq ans.
«Dépêche-toi d'accepter ce contrat avant que le Canadien ne se ravise», lui avait suggéré son ancien patron, Lou Lamoriello.
Tout cela pour dire que Glen Sather, qui a pu utiliser l'argent épargné avec Gomez pour embaucher Marian Gaborik, devrait envoyer chaque année une carte de Noël à Gainey dans un geste témoignant d'une reconnaissance éternelle.
Des gants blancs
Vous me direz que le début de saison du Canadien est intéressant, que l'équipe annonce de belles choses et que Carey Price est en train de démontrer pourquoi la direction de l'équipe l'a toujours vu très gros dans sa soupe.
Pourquoi alors s'attarder sur la situation de Gomez, demanderez-vous?
Parce qu'on ne devrait jamais oublier pourquoi il est là. Au jeu des comparaisons, il est souvent victime d'un salaire qui n'a jamais été à la hauteur de ses performances. Toutefois, on a fait son acquisition pour qu'il soit un joueur d'impact, pour qu'il fasse une différence quand les choses vont mal et pour qu'il projette le Canadien encore plus vers l'avant quand tout va bien. Ce qu'il ne fait pas.
Gomez a 31 ans. Ses meilleures années sont évidemment derrière lui. Compte tenu qu'une seule de ses quatre dernières saisons a excédé 60 points, vous conviendrez que la présente campagne n'annonce pas de records personnels de sa part. Dans les circonstances, le jour n'est pas loin où son statut de centre numéro un devra être revu.
Comment peut-on logiquement continuer à le considérer comme tel sans commettre une injustice flagrante à l'endroit de Tomas Plekanec, plus jeune, plus rapide, plus dynamique et plus UTILE.
Cela dit, on peut comprendre Pierre Gauthier et Jacques Martin d'agir avec une prudence extrême dans son cas. Quand tu es en présence d'un vétéran en qui l'entreprise a misé assez gros pour hypothéquer lourdement sa masse salariale durant cinq ans, il faut user d'une grande psychologie pour lui faire comprendre que le temps de certaines expériences est arrivé.
C'est un joueur avec lequel on met des gants blancs. Il faut ménager sa susceptibilité dans la recherche de solutions pour relancer son trio afin de ne pas créer l'impression qu'on le montre du doigt ou qu'on a perdu confiance en lui.
Benoît Pouliot connaissait un début de saison plus dynamique et plus agressif quand on l'a délogé de ce trio. Cette décision a subtilement laissé supposer que c'était lui, le problème. Dans les faits, on a plutôt protégé le vieux en blâmant le jeune.
Ça, c'est le truc d'un entraîneur chevronné qui ferait n'importe quoi pour ne pas irriter un pilier qui pourrait lui en donner tellement plus.