Tranquillement, la poussière commence à retomber à Pittsburgh quelques jours après le congédiement de Michel Therrien.

Ce n'est jamais facile de subir un tel changement surtout que Michel nous a menés en finale de la coupe Stanley la saison dernière et qu'il est un excellent entraîneur. Les joueurs croyaient encore en lui et la situation s'améliorait avec le retour de quelques blessés dont Sergei Gonchar.

Mais c'est évident que la défaite de 6 à 2 à Toronto a fait mal. On ne peut plus se permettre de perdre de telles parties avec un recul de six points sur la huitième place. Par contre, en tant que joueur, tu ne te dis jamais après une partie que ton entraîneur va écoper.

D'un autre côté, je dois avouer que je suis surpris sans l'être vraiment, car il fallait faire un changement. L'organisation ne pouvait pas laisser aller les choses et ce sera toujours impossible d'échanger 20 joueurs.

Ceci dit, les rumeurs selon lesquelles des joueurs auraient eu ras-le-bol des méthodes de Michel sont fausses. Ce ne sont pas les joueurs qui l'ont congédié et je n'ai jamais vu une querelle entre un joueur et Michel. Je ne crois pas que mes coéquipiers souhaitaient son départ. Nous avons a gagné avec lui comme entraîneur et nous aurions pu y arriver encore.

J'ai appris le congédiement de Michel alors que je soupais à Long Island avec mon bon ami Bruno Gervais des Islanders de New York. J'ai reçu un message texte d'un membre de l'organisation pour nous informer de la décision.

Ce sera toujours surprenant d'entendre une telle nouvelle, mais il faut apprendre à vivre avec les échanges et les congédiements pour réussir à traverser chaque épreuve. J'ai pu en discuter avec Bruno qui a vécu le congédiement de Ted Nolan avec les Islanders cet été.

Bien sûr, ce sera tout un changement pour moi puisque j'en étais à ma cinquième saison sous ses ordres en comptant mon passage à Wilkes/Barre dans la Ligue américaine. Il connaissait ses joueurs, il savait ce que j'apportais et quels joueurs utiliser dans chaque situation.

Avec l'arrivée d'un nouvel entraîneur, ça revient à tous les joueurs de démontrer leur potentiel ce qui force chacun à donner son meilleur.

Durant la réunion d'équipe que nous avons tenue le soir du congédiement, notre directeur général Ray Shero a insisté sur le changement. Ses propos expliquaient que ce sont nous, les joueurs, qui se sont placé dans cette situation. Il a noté que notre équipe jouait avec un peu moins de confiance et de passion. Bref, nous ne sommes pas les mêmes Penguins et il faut retrouver notre identité.

Toute une bagarre nous attend jusqu'à la fin de la saison et on prévoit une course intéressante.

Le plan de Dan Bylsma

Notre nouvel entraîneur Dan Bylsma nous a plongés dans ce qui semblait être un mini camp d'entraînement mercredi. Au cours de nos premières séances d'entraînement sous sa direction, nous avons travaillé sur des ajustements et des changements même si c'est difficile de changer un système à la mi-février.

Ce fut une journée très exigeante : nous étions à l'aréna dès 9h et nous avons resté sur la glace près de deux heures ce qui est plutôt anormal à ce temps-ci de l'année. Mais il fallait travailler certains aspects et les joueurs sont même demeurés sur la patinoire au terme de l'entraînement et nous avons eu du plaisir.

Je crois que vous allez remarquer une différence. Bylsma souhaite que nous soyons plus agressifs et que nous prenions des risques bien calculés. Nous allons imposer plus de pression, déployer beaucoup de vitesse et tenter de contrôler davantage la rondelle.

Nous avons travaillé sur ces aspects et ça semble fonctionner. Les joueurs croient en ses idées et j'ai bien hâte de voir ce que ça donnera lors des prochains matchs.

Je pourrais vous décrire notre nouveau coach comme un entraîneur qui connaît beaucoup le hockey. Il amène énormément de passion et il a joué pendant près de 10 ans dans la LNH.

Évidemment, on espère obtenir notre première victoire jeudi contre le Canadien. Nous n'avons plus de temps à perdre et il faut gagner maintenant. Les joueurs sont conscients du défi qui se dresse devant nous. Nous avons quasiment besoin d'un dossier de 17-7 lors de nos 24 dernières rencontres pour accumuler les points nécessaires vers une participation aux séries.

Notre coéquipier Matt Cooke a réussi une mission semblable la saison dernière dans l'uniforme des Capitals de Washington. Les Caps ont remporté 11 de leurs 12 dernières parties pour poursuivre leur saison. Voilà l'une des raisons pour lesquelles nous pouvons y arriver surtout que nous affronterons les Panthers de la Floride trois fois d'ici la fin du calendrier.

La date limite des transactions approche à grands pas et le nom de notre équipe revient souvent dans les rumeurs. Cependant, on est capable de gagner avec l'équipe que nous possédons. On détient les éléments nécessaires, mais on ne refusera pas une transaction. Personne n'est à l'abri, à l'exception de Sidney (Crosby) évidemment! (rires) On ne peut jamais prédire ce qui arrivera alors on verra bien…

*Propos recueillis par Éric Leblanc