Alexandre Alain et Rafaël Harvey-Pinard parviennent à se débrouiller
Rocket de Laval jeudi, 5 nov. 2020. 14:24 jeudi, 5 nov. 2020. 22:27MONTRÉAL – Quelques poids rassemblés à gauche et à droite, grâce à sa copine et à la tante de Joël Teasdale, un vélo stationnaire et l’achat d’un ballon et de tapis d’entraînement. Voici ce dont dispose Rafaël Harvey-Pinard pour se préparer physiquement, ces jours-ci, en vue de la prochaine saison.
C’est une évidence, les jeunes professionnels du hockey, Harvey-Pinard et Alexandre Alain, doivent composer avec un casse-tête considérable. En plus de respecter les contraintes reliées aux zones rouges du Québec – incluant la fermeture des gymnases -, ils doivent se débrouiller avec des moyens limités comparativement aux patineurs de la LNH. Évidemment, il y a aussi l’aspect mental à gérer alors que la prochaine saison de la Ligue américaine de hockey ne devrait pas débuter avec le 5 février 2021.
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Cela dit, Alain et Harvey-Pinard sont reconnus pour avoir une solide tête sur les épaules ayant chacun excellé sur la patinoire et du côté académique. Les deux hockeyeurs tentent donc trouver le meilleur équilibre pour arriver au prochain camp d’entraînement avec un arsenal raffiné.
« Pour le gym, je n’ai pas grand-chose. Le gymnase auquel j’allais à Boisbriand est complètement fermé. Je vais dans la cour arrière de Joël Teasdale, on est allés chercher un peu de matériel par-ci par-là. On s’entraîne quand même fort malgré du matériel limité », a décrit Harvey-Pinard dans une visioconférence en compagnie d’Alain et des médias montréalais.
« On n’a pas beaucoup de matériel, mais on a les choses nécessaires pour ce qu’on doit travailler. C’est vraiment mieux que de ne rien avoir. La première semaine du dernier mois, on n’avait vraiment rien. C’était plus difficile de travailler fort. C’était plus cardio. Maintenant, on peut travailler musculairement et je prends de la masse musculaire », a-t-il ajouté sans vouloir se plaindre.
De son côté, Alain, à 23 ans, a déjà deux saisons dans la Ligue américaine derrière la cravate. Les restrictions de la région de Québec le tiennent plus loin des patinoires présentement, mais il redouble d’effort pour l’entraînement physique.
« Avec mon entraîneur et mon expérience, j’ai plus de matériel chez moi. Je peux continuer ce que je faisais en gymnase. Pour la patinoire, on est vraiment limités à Québec avec la zone rouge. Je patine un peu moins que normalement, mais la saison ne commencera pas tout de suite. Je ne suis pas inquiet que j’aurai accès à la glace prochainement », a confié Alain.
À ce sujet, Harvey-Pinard a trouvé une option intéressante qui lui permet désormais de patiner sous la supervision d’un entraîneur privé. Au départ, c’était à un rythme d’une fois par semaine et il a pu augmenter la cadence à trois séances depuis cette semaine.
« Même si je n’ai pas accès à tout, je suis capable de m’entraîner très fort. Je peux encore embarquer sur la patinoire avec un entraîneur. Je trouve le moyen d’améliorer certains aspects de mon jeu et je vais être prêt pour le camp », a précisé l’ancien meneur des Huskies et des Saguenéens.
« Je vois déjà une progression et je suis vraiment content de pouvoir le faire même en pandémie », a-t-il noté.
Bien sûr, Harvey-Pinard réalise qu’il aura fort à faire pour se tailler une place parmi les attaquants du Rocket cette saison. Le renfort obtenu à Montréal et quelques signatures du Rocket vont resserrer l’étau offensivement.
« Ce sera mon premier camp pour faire partie du Rocket, ce sera un défi. Il y aura une très belle compétition, il y a beaucoup d’attaquants », a convenu le patineur de 21 ans.
La semaine dernière, Bouchard a évoqué l’une de ses phrases fétiches selon laquelle « un autre joueur est en train de faire des push up pendant que tu ne t’entraînes pas » pour motiver ses troupes.
« Au niveau professionnel, c’est à nous de faire les efforts pour arriver prêts. Que Joël dise ça ou non, on est assez intelligents pour savoir qu’on doit s’entraîner. On ne peut pas prendre une année off et revenir au jeu en faisant comme si de rien n’était. Peut-être que ç’a pu en shaker certains, mais on est assez vieux et intelligents pour savoir qu’on doit arriver prêts », a témoigné Alain.
« Peut-être que c’était un petit message, mais la majorité des joueurs qui veulent percer savent qu’ils doivent s’entraîner. Ça n’a pas vraiment été un message pour moi. Je m’étais fait ce message à moi-même avant. Je suis vraiment déterminé à prouver ce que je peux faire et je profite de ce temps-là pour m’améliorer », a renchéri Harvey-Pinard qui a suivi la recommandation de Bouchard, au début septembre, de quitter le Saguenay pour venir à Blainville.
L'Europe, une option pour eux ?
Une autre avenue aurait pu être celle de l’Europe. Quelques joueurs appartenant à des organisations de la LNH ont été attirés par cette option. Alain préfère toutefois rester à Québec malgré le départ de son coéquipier, Josh Broook, en Allemagne.
« Je n’ai pas nécessairement envisagé ça pour le moment. À Québec, on a beaucoup de ressources même si ce n’est pas l’idéal avec la zone rouge. Il y a moment de se développer autrement qu’en allant en Europe. Pour l’instant, j’ai cette voie en tête. J’aime mieux rester dans mon coin, mais c’est sûr que je ne ferme pas la porte non plus », a déclaré Alain.
L’important demeure de réaliser que la pandémie leur accorde une période de temps considérable pour corriger quelques lacunes ou repousser leurs limites physiques. Dans un sens, il y a moyen de tirer du positif de cette galère inattendue. C’est encore plus vrai si le temps d’évaluation est restreint au camp d’entraînement.
Cela dit, ils doivent doser leurs efforts pour puisque la prochaine saison de la Ligue américaine ne devrait pas démarrer avant le 5 février, une petite éternité dans le monde du sport professionnel.
« Cette date est vraiment provisoire et notre entraînement est entamé depuis plusieurs mois. Il faut essayer de peaker pour le 5 février, mais c’est tellement encore provisoire qu’on doit surtout maintenir notre niveau et renforcir des facettes de notre entraînement. Quand on se rapprochera de cette date, on aura plus de certitude », a prévenu Alain.
« C’est le plus difficile de la situation actuelle, les dates ont été repoussées. Il faut travailler sur une base constante et attendre avant d’atteindre le gros pic. S’entraîner deux mois à 200%, ce n’est pas nécessairement bon pour le corps, ça prend du repos. C’est la stratégie », a confirmé Harvey-Pinard qui n'a que brièvement songé à regarder vers l'Europe.
Les deux hockeyeurs admettent que ce n’est pas reposant mentalement. Alain utilise d’ailleurs son parcours académique pour s’aérer l’esprit. C’est ainsi qu’Alain a augmenté de deux à quatre les cours qu’il suit cette session.
« On peut toujours trouver du positif malgré tout. La pandémie me donne beaucoup de temps libres. Ça me permet de rester dans un bon état mental et d’avoir un plan de match tous les jours », a commenté Alain qui se passionne pour le domaine de la santé en plus de suivre des cours en entrepreneuriat.
Quant à Harvey-Pinard, il a complété son diplôme collégial cet été et il a tenté de démarrer des cours à l’Université McGill pour devenir physiothérapeute, mais le processus a été trop serré pour que ça fonctionne. Il effectue donc des démarches pour suivre des cours en finances, en tant qu’étudiant-libre, via la TÉLUQ cet hiver.