LAVAL – En 15 matchs cette saison, le Rocket de Laval a signé deux victoires d’affilée à seulement deux reprises. Même s’il est, en général, satisfait de son début de campagne, l’attaquant Jean-Sébastien Dea veut remédier à la situation. 

Bien sûr, le droitier de 27 ans s’est lancé dans l’aventure du Rocket en désirant avant tout obtenir une autre chance dans la LNH. Mais en attendant d’y parvenir, il espère mener le Rocket (7-7-1) au niveau recherché. 

« Je suis content, mais c’est sûr que je suis capable d’en donner plus encore. J’essaie d’aider l’équipe à aller chercher plus de victoires. On n'a pas une mauvaise fiche, mais on aurait voulu gagner quelques matchs de plus », a noté Dea durant un entretien avec le RDS.ca après l’entraînement de mercredi. 

Les blessures subies par l'équipe à quelques stations de métro de Laval ont forcé le Canadien à se tourner régulièrement vers le Rocket pour combler des postes. 

« On a une équipe compétitive, il y a beaucoup de va-et-vient et de bons joueurs donc ça crée une saine compétition interne. C’est juste positif pour que je continue de travailler fort. Je ne suis même pas inquiet que ça va bien se passer », a indiqué l’attaquant qui s’implique davantage auprès des jeunes qu’auparavant dans sa carrière. 

L’entraîneur-chef Jean-François Houle a reconnu que Dea représente une belle valeur dans sa formation. 

« Il cadre bien dans notre équipe. C’est un vétéran qui peut aider les jeunes, il peut jouer au centre et à l’aile, il est bon sur les mises en jeu et en avantage numérique aussi; il est assez polyvalent. Des joueurs d’expérience comme lui, on n’en trouve pas partout donc c’est important d’en avoir et c’est un joueur qui doit produire pour nous », a décrit Houle au sujet de celui qui a récolté cinq buts et quatre aides en 15 parties. 

« C'est un très bon meneur, il n’a pas peur de parler aux jeunes, il a une influence dans le vestiaire », a ajouté l’entraîneur. 

Le premier de ses 33 matchs dans la LNH remonte à 2016-2017 avec les Penguins de Pittsburgh. En 2018-2019, il avait eu l’occasion de disputer 23 parties dans le circuit Bettman, mais il a dû se contenter de miettes avec les Sabres de Buffalo lors des deux dernières saisons. 

« Je pense que j’ai eu un bon camp avec le Canadien. Malheureusement, j’aurais aimé qu’on me confie plus qu’une partie préparatoire, je pense que j’avais encore plus de choses à démontrer, mais je comprends que c’est un business. Les dirigeants avaient des décisions à prendre et des jeunes à évaluer. Je sais comment ça fonctionne, ça fait des années que je suis dans la Ligue américaine. La saison est longue et ça peut changer vite. Avec une blessure ou deux, tu peux être rappelé. Je veux juste continuer de progresser parce qu’il y a toujours des choses que je peux mieux faire après huit ans (dans le hockey professionnel) », a réagi Dea. 

Moins gêné avec les entraîneurs

Même si la Ligue américaine demeure un circuit utile pour le développement, Dea est âgé de 27 ans et il affiche près 400 matchs à son compteur dans ce circuit. On a voulu savoir si les entraîneurs passent encore beaucoup de temps à raffiner le jeu d’un vétéran comme lui ou s’il doit davantage se débrouiller. 

« Souvent, au début de ta carrière, tu es un petit peu plus timide d’aller voir l’entraîneur. Mais maintenant, j’aime avoir l’initiative d’aller le voir et lui poser des questions sur ce que je peux faire de mieux. C’est important aussi d’avoir une bonne relation avec tes entraîneurs pour que ça fonctionne des deux côtés. S’ils ont quelque chose à te dire, ils peuvent le faire et s’il y a des choses qui ne font pas ton affaire, c’est important d’avoir le courage d’en parler », a témoigné Dea avec pertinence. 

« Tu peux créer une bonne chimie dans un groupe quand les joueurs ont de bonnes relations avec les entraîneurs. Autant que parfois ça peut être dur autant que des fois c’est plus positif », a-t-il enchaîné. 

On a relayé la question à Houle qui a confirmé que les vétérans doivent, à l'occasion, les solliciter. 

« C’est important aussi que ça vienne d’eux un petit peu. On a plusieurs joueurs à gérer et ça peut nous arriver de penser que les plus vieux sont corrects. Il vient me voir souvent et je l’apprécie parce que c’est bon d’avoir des conversations avec tous tes joueurs », a répondu l’entraîneur. 

« Au centre, il y a lui et (Laurent) Dauphin qui jouent bien présentement. Des rappels peuvent survenir n’importe quand et il ne faut pas qu’ils ratent leur chance quand elle se présente. Ce n’est pas toujours évident de les garder prêts comme ça, mais ça fait partie de la Ligue américaine », a observé Houle. 

Voilà un autre département dans lequel les adjoints comme Kelly Buchberger (Bucky) et Martin Laperrière (Lappy) peuvent contribuer. Dea nous a offert son bref résumé de leur personnalité. 

« Bucky, c’est sûr que c’est le gars un peu plus intense, plus loud. C’est bon d’avoir cette énergie, il a beaucoup d’expérience dans la Ligue nationale et sa présence dans la chambre se fait sentir, c’est positif. Lappy, c’est le gars un peu plus funny, il s’amuse avec les gars et ça crée une bonne dynamique même avec Marco (Marciano) qui a fait un super boulot avec les gardiens. Selon moi, Bucky devra apprendre un peu de français, il n’aura pas le choix », a lancé Dea en riant. 

Sinon, il y a toujours la famille et les amis pour remonter le moral. De manière indiscutable, le fait de jouer dans sa région natale améliore l’expérience de la Ligue américaine. 

« C’est le fun de pouvoir être avec mon frère et ma famille au quotidien. C’est niaiseux, mais juste un mardi soir, tu peux aller souper au restaurant avec la famille ou des amis. Ça fait quasiment autour de huit ans que je n’avais pas vraiment eu la chance de faire ça. Quand tu as une moins bonne journée, c’est agréable de les avoir près de moi pour changer l’atmosphère qui peut devenir parfois un peu négative. Je suis vraiment content d’avoir la chance de jouer dans cette organisation et on verra ce qui arrivera », a conclu Dea. 

Une semaine axée sur le développement

Houle et ses adjoints ont profité de l’une des semaines plus calmes du calendrier pour tenir des exercices de développement, lundi et mardi, sur la patinoire et en gymnase. Les défenseurs et les attaquants ont été séparés pour viser des enseignements plus spécifiques et le groupe a été réuni mercredi dans une belle intensité. 

Vendredi, à Laval, et samedi, à Belleville, le Rocket disputera une série aller-retour contre les Senators. 

Mercredi, Houle a mis l’accent sur les sorties de zone et le repli défensif. Il souhaite également que son équipe concède un peu moins de buts. Son dernier souhait serait d’éviter de connaître de mauvais départs. Il salue la force de caractère de sa troupe pour effectuer des remontées, mais ça devient taxant.