Je doute qu'un autre changement d'entraîneur chez les Sénateurs permette de redresser la situation au point de participer aux séries cette saison.

Avec ses déclarations, on n'a pas senti que le propriétaire avait endossé sa direction et c'est pourquoi, je ne serais pas surpris qu'un grand ménage survienne. Puis, quand on constate que les joueurs jouent sans passion et sans aucune intensité, ça sent le changement.

Il y aurait plus de changements à faire chez les joueurs qu'au niveau de la direction mais l'équipe est coincée avec des contrats blindés à long terme. Les joueurs n'ont maintenant plus peur de perdre leur poste.

Des erreurs ont été commises un peu partout dans l'organisation. C'est également dommage de voir une équipe canadienne traverser des moments aussi pénibles et il faut surtout éviter que les amateurs désertent l'équipe.

La situation est malheureuse pour Craig Hartsburg, un bon bonhomme, qui a obtenu une deuxième chance méritée comme entraîneur. Au moment d'écrire ces lignes, il est toujours en poste mais quand le propriétaire déclare qu'il n'a pris aucune décision, ça sent le changement.

Si le propriétaire décide qu'il faut des changements, personne n'aura son mot à dire. Même pas le directeur général Bryan Murray. Tout est une question de VICTOIRE et si Eugene Melnyk sent que son club ne participera pas aux séries, il pourrait être tenté d'agir.

Si Hartsburg part, son patron immédiat, Bryan Murray pourrait lever les feutres aussi. D'ailleurs, la situation est devenue incontrôlable pour Murray. Les rumeurs vont déjà bon train depuis qu'on a vu Pat Quinn avec Melnyk à la suite de conquête de l'or par les juniors canadiens, lundi.

Ce serait quelque peu ironique de voir Quinn à la barre des Sénateurs, lui qui dirigeait il n'y a pas si longtemps les ennemis jurés de Toronto. Il n'est pas aimé du public d'Ottawa mais il est très respecté car il est tout un homme de hockey.

Les Sénateurs ne sont plus la même équipe depuis le départ de John Muckler, l'ancien directeur général. La nouvelle direction a fait des choix, elle a notamment préféré Wade Redden à Zdeno Chara. Puis, dans le filet, on n'arrive pas à trouver un gardien numéro un qui sera solide tous les soirs.

Michel Therrien

À Pittsburgh aussi la direction a des contrats blindés avec Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Jordan Staal et Marc-André Fleury notamment. J'espère qu'on ne fera pas payer la note à Michel Therrien, celui qui a conduit l'équipe à la finale de la coupe Stanley, pour les insuccès du club.

Les Penguins ont besoin de gagner mais les meilleurs joueurs ne performent pas à la hauteur depuis un certain temps. Il y a des rumeurs qui laissent entendre que Therrien avait perdu sa chambre mais est-ce vrai? Je souhaite que non. Michel a déjà fait des déclarations par le passé, notamment au sujet de sa brigade défensive. Les joueurs avaient bien répondu par la suite, parce que s'ils ne répondent pas, l'entraîneur n'a plus aucune chance. La façon dont une équipe perd en dit parfois long. Jeudi, l'équipe a laissé filer une avance de 3-0 contre Nashville, qui n'est pourtant pas la formation la plus talentueuse.

Ce n'est pas une équipe dépourvue de talent. Les Penguins misent sur Crosby et Malkin, qui sont parmi les cinq meilleurs du circuit. Ils ont aussi un bon gardien avec Fleury, qui a prouvé qu'il pouvait jouer sous pression.

Sidney Crosby est frustré, on le sent. Il faut qu'il cesse toutefois de s'en mettre trop sur les épaules. Il est un gagnant et il a de la difficulté à accepter la situation. Il doit se concentrer sur son jeu et surtout, oublier les bagarres. Si la saison prenait fin aujourd'hui, les Penguins seraient exclus des séries. Heureusement, la saison est encore longue et les chances de participer aux séries sont bonnes.

*propos recueillis par Robert Latendresse