Une prise de conscience s’imposait dans le cas d’Anthony Duclair, lui qui, à mes yeux, a accédé de façon beaucoup trop prématurée au sein de la Ligue nationale de hockey avec les Rangers de New York, lors de la saison 2014-2015.

Le jeune homme a d’abord servi de monnaie d’échange aux Coyotes de l’Arizona et ensuite même son de cloche pour quelques autres formations du circuit depuis ses tous débuts dans la cour des grands.

Son parcours dans la LNH n’a pas été de tout repos. Qui ne se souvient pas de la sortie sur la place publique de son ancien entraîneur, John Tortorella, chez les Blue Jackets de Columbus le 19 février dernier? Ce dernier avait mentionné :

 « Il croit qu’il peut faire tout ce qu’il veut sur la patinoire. Tu ne peux pas faire ça dans la Ligue nationale. Nous avons passé beaucoup de temps à essayer de lui enseigner des rudiments du jeu, avec ou sans la rondelle. Parfois, j’ai l’impression qu’il comprend et d’autres fois, non. Je ne sais pas s’il est juste entêté. Il commencer à manquer de temps.»

 « J’aime la portion de l’enseignement et je crois que ça vaut la peine de lui consacrer des énergies puisqu’il a un grand potentiel. Mais il en est à sa quatrième équipe et à un quatrième entraîneur. Tous les entraîneurs ont fini par se plaindre et à le critiquer. Ils l’ont tous rayé de leur formation, ou ils l’ont laissé sur le banc. Il devra finir par comprendre. Il doit être plus constant. »

Sur le fond oui, on pouvait être d’accord avec Tortorella, mais dans le « comment » c’est tout autre! Des propos durs, incisifs et tranchants, mais peut-être nécessaires à ce moment? C’est à se demander si cela n’a pas servi le principal concerné à procéder à cette phase de remise en question, question de suivre son désir de faire partie de l’élite de la LNH.

Sans être parfait, Duclair, présentement, est sur une excellente séquence au niveau de la production offensive. Il démontre des signes d’un professionnel qui semble s’être fixé certains objectifs pour s’accrocher au produit de la LNH, mais aussi pour faire taire une partie de ses dénigreurs.

L’athlète de 24 ans est davantage penché sur un regard critique envers soi-même et sur les mesures à prendre pour améliorer certains aspects de son jeu, soit la constance, et une implication minimum dans son jeu sans la rondelle (du repli défensif à son jeu en territoire défensif) et non seulement sur ses statistiques personnelles. Il aussi dû apprendre à se servir intelligemment de sa vitesse, qui représente son meilleur vendeur.

Lentement, mais sûrement, Duclair, qui sera joueur autonome avec compensation à la fin de la présente saison, semble avoir fait le choix de renoncer à certains éléments de son jeu en lien avec son profil pour gagner de plus en plus la confiance de son entraîneur. Ce qui n’a pas été toujours le cas par le passé.

Une meilleure compréhension de la règle du « donnant-donnant » semble bien servir la cause du principal concerné, tout en donnant davantage d’arguments et de munitions à celui qui le représente le moment venu lors du renouvellement d’une prochaine entente contractuelle, que ce soit à Ottawa ou ailleurs au sein du circuit Bettman.

Dans le contexte actuel, si Duclair semble avoir de plus en plus la confiance de son entraîneur D.J. Smith c’est tout simplement que le « nouveau » Duclair, par ses actions, par son désir de faire certains sacrifices et concessions, a forcé la main de celui-ci. Pour Smith, la règle d’or se situe au niveau de l’imputabilité.

En accordant une plus grande attention à certains défauts, lacunes dans le déroulement de son jeu, l’ailier gauche a le grand mérite de démontrer ce grand signe de maturité dans le désir de changer, et cela, même s’il reste encore beaucoup à accomplir pour gagner la confiance d’un employeur qui sera prêt à lui consentir une entente de plusieurs saisons.

Le Québécois a été acquis dans une transaction que je considère un « vol » de la part du DG des Sénateurs d’Ottawa, Pierre Dorion, à la date limite des transactions en février dernier. Ce dernier avait obtenu deux choix de 2e tour (2020-2021) et Duclair en retour des services de Ryan Dzingel et d’un choix de 7e ronde.

Une transaction qui pourrait donner plusieurs bonnes années de hockey à la formation ottavienne, à condition de bien sélectionner au repêchage.

Anders NilssonAnders Nilsson : sans partir en peur, il force tout de même la main!

Sans penser pour l’instant que les Sénateurs d’Ottawa ont trouvé le digne successeur du vétéran Craig Anderson, de moins en moins utilisé par son entraîneur-chef au cours des deux dernières semaines, disons qu’Anders Nilsson démontre de belles choses.

Présentant un taux d’efficacité de ,930 depuis le début de la saison et offrant de plus en plus de constance dans la qualité de son jeu, Nilsson pique notre curiosité sur sa capacité de savoir si enfin il sera en mesure de répondre aux attentes fixées en lui depuis sa sélection en 3e ronde en 2009 (62e au total) de la part des Islanders de New York.

De stature imposante, avec de belles qualités athlétiques, capable du meilleur comme du pire à l’intérieur d’un match et doté d’une vilaine habitude de donner une certaine surcharge de travail à sa brigade défensive au niveau de sa sélection d’arrêts (retours), Nilsson transporte la réputation d’un gardien de séquence dans le milieu.

Le gardien d’origine suédoise se retrouve possiblement à l’heure actuelle dans ce que l’on peut considérer comme l’ultime chance et opportunité de se retrouver dans la chaise d’un gardien no 1 de la Ligue nationale de hockey.

Opportunité que celui-ci devra saisir avant qu’il ne soit trop tard pour lui. Il devra également se défaire de cette vilaine habitude de détourner son esprit sur l’enjeu plutôt que sur le jeu dans certains moments de forte chaleur.

Le principal défi de Nilsson, comme celui de plusieurs autres, sera de faire preuve de constance et de régularité au niveau de la performance sportive. Chose plus facile à dire qu’à faire pour plusieurs joueurs qui doivent trouver une façon de ne pas s’éloigner du moment présent.

Chose certaine, du haut de ses 6 pieds 6 pouces, Nilsson possède les outils nécessaires pour réussir dans les exigences requises pour un gardien de la LNH.

En contrepartie, a-t-il le coffre nécessaire (carte du mental)? Seul lui connaît la réponse. On espère cependant que les expériences du passé, entre autres avec les Sabres de Buffalo et les Canucks de Vancouver, lui auront servi d’apprentissage dans ce moment crucial pour son futur dans le meilleur circuit de hockey au monde.

Dans les prochaines semaines, voire mois, nous serons en mesure de déterminer si le Suédois, qui transporte l’étiquette d’un bon gardien de but no 2 sera en mesure de s’en défaire.

La balle est tout simplement dans son camp, lui qui vient d’obtenir un 4e départ au cours des cinq dernières sorties des Sénateurs d’Ottawa.