Intangible est le mot parfait pour résumer l’apport considérable du jeune Brady Tkachuk chez les Sénateurs d’Ottawa, qui en est à son année recrue.

 

Choix de première ronde (quatrième au total lors du dernier encan de la LNH), le jeune homme est habité par une force de caractère hors du commun.

 

Il est audacieux et affiche une passion et une obsession de la « game » qui répondent exactement à ce que l’on recherchait du côté des Sénateurs lorsqu’on a choisi de le repêcher. Un choix de nécessité qui risque de répondre à de grands besoins lors des prochaines années.

 

Il faut toutefois être honnête, Tkachuk ne possède pas les habilités offensives et les statistiques personnelles de la recrue des Canucks de Vancouver, Elias Pettersson. Le jeune suédois a une récolte de 60 points, un différentiel de +7 et sept buts gagnants à sa fiche. Il sera fort possiblement le prochain récipiendaire du trophée Calder.

 

Or, même s’il n’est pas un « naturel » sur patins, Tkachuk domine à sa façon; une manière de faire qui n’est pas toujours mesurable, mais qui peut assurément être comparée au papier sablé.

 

Tkachuk aime déranger et il compétitionne continuellement avec l’adversaire, que ce soit en situation d’espace restreint, dans les bagarres à un contre un pour la possession de la rondelle ou la recherche de l’espace libre dans la zone payante. Il fait tout. En plus de cela, il apporte un niveau d’agressivité et d’énergie dans son jeu qui a tendance à devenir contagieux pour certains de ses coéquipiers.

 

L’ailier gauche de 19 ans a le profil d’un attaquant de puissance, surtout en raison de son ADN et du paternel. Cela rend de précieux services au jeune homme qui en est à ses premiers pas au sein de la Ligue nationale de hockey. Il ne semble aucunement intimidé par le produit et il semble être servi par ce que je qualifierais d’une « belle naïveté » dans le feu de l’action.

 

Force est de constater que le jeune attaquant des Sénateurs mérite toute l’attention qu’on lui accorde dernièrement, et ce, malgré le fait que celui-ci évolue avec une formation de bas de classement. Selon moi, au même titre que Rasmus Dahlin (Buffalo) et Elias Pettersson (Vancouver) il devrait se retrouver parmi les finalistes au titre de recrue de l’année.

 

Il a de l’audace à l’état pur et au lieu de cacher cette différence dans sa façon de jouer, il la cultive et la nourrit sur une base quotidienne. Il l’exploite à son maximum et il est prêt à jouer le rôle du mauvais garnement pour construire son identité et défendre ses coéquipiers.

 

Malgré la situation de son équipe au classement, on peut dire que sur le plan individuel Brady Tkachuk, à sa première saison dans la cour des grands, représente un des facteurs positifs et une certaine lueur d’espoir dans cette saison des plus difficiles à Ottawa.

 

Ébranlé par le départ du grand frère Mark Stone !

Brady Tkachuk et Mark Stone

 

Oui, Tkachuk a été un de ceux qui, à court terme, a démontré des signes d’un jeune professionnel ébranlé par le départ de celui qui l’avait  pris sous son aile et qui lui servait de modèle : Mark Stone.

 

Le jeune espoir des Sénateurs a dû faire en quelque sorte un deuil professionnel, qui aura été de courte durée, avant de passer à autre chose.

 

Un exercice plus facile à dire qu’à faire, mais Tkachuk aura surmonté cette épreuve en demeurant concentré sur le moment présent et non sur les aspects hors de son contrôle. Dans un milieu aussi exigeant, où l’adversité peut te former ou te détruire, reconnaissons que pour le principal intéressé, l’adversité semble le rendre encore meilleur et de plus en plus fort.

 

Une défense revampée à la nouvelle réalité d’aujourd’hui !

Erik Brannstrom

 

Pendant que l’organisation des Sénateurs clame haut et fort la patience dans cette phase de reconstruction, disons que la transformation à la hauteur de la ligne bleue est bien amorcée dans cette tentative de revamper le tout au goût du jour.

 

On a eu droit à un premier échantillon d’Erik Brannstrom (acquis dans l’échange de Mark Stone) jeudi soir dernier. Par la qualité de son jeu, le jeune défenseur a réussi en une seule soirée à démontrer son savoir-faire, alors qu’il possède des outils très intéressants dans son coffre.

 

Sans être nécessairement trop exposé, le jeune défenseur de 19 ans d’origine suédoise n’a pas essayé de forcer son talent, il a tout simplement fait ce qu’il sait bien faire  : une excellente relance de l’attaque et une lecture de jeu hors du commun.

 

Un défenseur de type quart-arrière, Brannstrom a démontré beaucoup d’assurance dans certains de ses choix de jeu. Il a même frisé une certaine arrogance (positive) à ses premiers pas dans la LNH.

 

Sachant fort bien qu’un match ne fait pas une saison et qu’une saison ne fait pas nécessairement une carrière, il a été facile tout de même de reconnaître que beaucoup d’indicateurs positifs ont été vus quant au potentiel du jeune homme. Il a livré une solide performance lors de sa première sortie devant ses propres partisans.

 

Il ne faut pas oublier que dans avenir rapproché les Thomas Chabot, Christian Wolanin, Christian Jaros, Maxime Lajoie et Erik Brannstrom feront partie de l’équation défensive à Ottawa. Ces joueurs sont tous des défenseurs ayant certaines qualités offensives. Cela témoigne bien de cette orientation des années future que tente d’instaurer le directeur général Pierre Dorion.

 

Marc Crawford est-il en train de mêler les cartes?

 

Est-ce que Marc Crawford pourrait être le prochain entraîneur des Sénateurs ? Car il faut tout de même reconnaître que la manière dont se comporte la formation ottavienne, depuis un certain temps, dans sa façon de compétitionner face à l’adversaire impressionne grandement.

 

Malgré ce court échantillon, le mot  imputabilité  prend de plus en plus de place dans le discours de cet entraîneur de carrière qui en a vu d’autres, autant dans ses bons coups que dans ses moins bons au fil des années. C’est ce que l’on appelle de l’expérience, qu’elle soit bonne ou mauvaise, l’important est d’apprendre de celle-ci.

 

Crawford a su instaurer du jeu simplifié depuis son entrée en poste, tout en demandant davantage de résilience et de rigueur dans l’exécution et l’application du plan de match.

Marc Crawford

 

Pour Crawford, l’opportunité de diriger actuellement lui offre une d’audition (vitrine) fort possiblement non anticipée à ce stage de sa carrière. Or, il démontre des signes que la flamme est encore très présente pour lui. Il a également eu l’excellente de ramener l’ex-Sénateur Chris Kelly à ses côtés question de se doter d’une bouffé d’air frais dans les relations joueur-entraîneur – Kelly étant tout récemment retraité de la LNH.

 

Voilà une situation qui porte à croire qu’il ne faudrait pas soustraire Crawford trop rapidement de l’équation lors du moment venu et lorsqu’il sera question de trouver un successeur à Guy Boucher à titre d’entraîneur-chef.

 

Séries éliminatoires : Loin d’être un système parfait !

 

À quelques semaines du début des prochaines séries éliminatoires, il faut dire qu’encore une fois le débat sur l’éternelle formule utilisée revient à la surface. Le système actuel ne favorise pas nécessairement une réunion finale des meilleures formations du circuit dans ce parcours des plus exigeants.

 

Sans penser pour autant que la formule idéale existe, tout circuit professionnel a grandement intérêt à ce que les meilleures formations et les plus performantes soient récompensées à leur juste valeur.

 

On dit que les inquiétudes du voyagement demeurent une des plus grandes préoccupations, en plus de tenter d’instaurer des rivalités, voilà ce qu’on ne cesse de nous marteler pour justifier ce modèle d’affaires.

 

On parle de plus en plus d’un retour vers l’ancien système à l’intérieur de la même conférence, mais avec la possibilité d’un croisement entre associations en finale de conférence. Cela pourrait représenter une des solutions à considérer – même si audacieuse pour certains – et envisageable pour les années futures.