Chancelants à plusieurs niveau
Sénateurs d'Ottawa lundi, 24 oct. 2016. 22:31 jeudi, 12 déc. 2024. 00:04Malgré une fiche statistiquement respectable de trois victoires et deux défaites, il n’en demeure pas moins qu’au niveau de la performance sportive certains drapeaux semblent déjà se pointer à l’horizon pour la formation de la capitale nationale.
Des trois victoires, seulement une a été enregistrée en temps réglementaire, et cela aux dépens des jeunes et moins expérimentés Coyotes de l’Arizona.
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Les Sénateurs ont donc été chancelants et peu convaincants depuis le début de la saison en raison du manque de constance et de régularité, à l’exception de cette victoire face à la Sainte-Flanelle en période de prolongation suite à du jeu inspiré et un effort collectif.
Il faut cependant reconnaître que les Sénateurs font face à l’arrivée d’un nouveau personnel hockey, de nouvelles structures, et d’une nouvelle approche, où les mots « période d’adaptation », « ajustements », et « compréhension » demandent une certaine période de grâce dans l’évaluation des effectifs en place. Ça prendra du temps avant que le plan du nouvel entraîneur Guy Boucher redonne du lustre à cette franchise qui en a grandement besoin.
Sans être habité par un état de panique, tant sur le plan individuel que collectif, certains éléments interpellent de façon assez importante. Assez pour qu’ils méritent d’être adressés le plus rapidement possible.
Il faudra donc, soit une meilleure prise de conscience de certains éléments clés de la formation, où tout simplement entreprendre des actions concrètes à la recherche de pistes de solution, question de maintenir la tête au-dessus de l’eau avant que la situation s’envenime davantage.
Malgré un début de saison des plus difficiles du vétéran gardien de but Craig Anderson avec une moyenne de 3,66 et un faible pourcentage d’efficacité de ,886 en quatre départs, celui-ci, comme plusieurs autres, devra être meilleur tout simplement et éventuellement il devra performer à la hauteur de son plein potentiel.
Une situation à laquelle Guy Boucher et ses principaux lieutenants devront remédier plus tôt que tard, question d’éviter que les mauvaises habitudes de travail ne s’installent, s’éternisent ou viennent en quelque sorte hanter l’équipe de façon permanente. Une situation qui pourrait devenir plus difficile à corriger au fur et à mesure que la saison progresse.
Les Sénateurs s’apprêtent à effectuer un voyage de trois parties consécutives dans l’Ouest canadien face à des formations comme Vancouver et Edmonton, qui connaissent un début de saison plus qu’intéressant, et face aux Flames de Calgary, qui, eux, connaissent un départ plus que brouillon. Cette randonnée dans l’Ouest, souhaitons-le, pourrait servir de rampe de lancement vers de meilleurs jours pour la formation ottavienne, qui est toujours à la recherche de son identité sous la gouverne de son nouvel entraîneur-chef.
À l’image de la saison dernière!
À l’instar de la saison précédente, des unités spéciales, pas trop spéciales, en ce jeune début de saison représentent une des principales raisons du rendement brouillon des premières semaines d’activités chez les Sénateurs.
Vingt-sixièmes en avantage numérique et 29es en infériorité numérique lors de la saison 2015-2016, le scénario semble se répéter malgré certaines modifications dans l’approche mise en place depuis le début du calendrier régulier.
Si une partie des insuccès rencontrés en infériorité (71,4 %) pointe en direction des difficultés entre les deux poteaux, il faut également parler des mauvaises lectures au niveau du rôle et des responsabilités de chacun au dans la boîte défensive.
Les joueurs utilités en désavantage ont le mandat de briser les lignes de passe, ce qui n’a pas toujours été fait depuis le début de l’année. Le meilleur exemple est celui du but gagnant de Steven Stamkos, samedi soir dernier, alors que ce dernier, à sa façon habituelle, a réussi à se faire oublier (lire isolé) à l’extrême droite du gardien de but Anderson, pourtant une tendance bien connue de ce marqueur de premier niveau.
Avec un faible taux de réussite de 7,1 % avec seulement un but marqué (suite à une mise en jeu gagnée et habilement redirigée par Bobby Ryan à l’embouchure du filet), l’avantage numérique inquiète au plus haut point.
Considérant la présence de l’un des meilleurs défenseurs offensifs de sa profession en, Erik Karlsson, les Sénateurs donnent trop dans la dentelle, avec trop de jeux télégraphiés ou tout simplement trop de joueurs au même profil sur la première vague.
Une première unité qui la plupart du temps maximise davantage le travail en périphérie au lieu de se simplifier la tâche en assurant une meilleure présence physique au filet, question de gêner davantage le travail du gardien de but adverse. Bref, beaucoup de questions, mais peu de réponses obtenues à ce jour malheureusement.
Une situation qui pourrait inévitablement forcer la main de Boucher. Il pourrait devoir être dans l’obligation de mieux répartir les éléments utilisés sur deux différentes unités, question de développer ce que l’on appelle une saine compétition à l’interne et de récompenser les plus méritants.
Du sable dans l’engrenage chez certains gros canons!
Entre-temps, pour connaître de bons résultats comme équipe, il va de soi que les meilleurs éléments doivent être les meilleurs. C’est donc dire que les résultats sont directement associés aux performances individuelles. Et justement, certains joueurs inquiètent.
Par exemple, Mike Hoffman, qui est toujours à la recherche de son premier filet. Aussi, le jeune vétéran Mark Stone, qui malheureusement ne fait pas exception à la règle, lui qui a pourtant connu des campagnes intéressantes de 64 points en 2014-2015, dont 26 buts, et une saison 2015-2016 de 23 buts et 61 points en 75 parties.
Le principal concerné connaît actuellement un départ que l’on peut considérer boiteux. Moins impliqué dans la lourde circulation, moins présent dans la zone payante, signes de frustration évidents lors de mises en échec à son endroit.
Tout ça semble lui faire perdre rapidement son niveau de concentration et d’attention sur ce qu’il fait de si bien lorsqu’il est au sommet de sa forme. Il ne faut cependant pas oublier qu’en septembre dernier, Stone avait ressenti des symptômes de commotion cérébrale, un type de blessure qui demande temps, tant sur le plan physique que psychologique dans le processus de guérison et de réhabilitation.
Voilà une situation qui pourrait expliquer en partie ce lent départ pour ce choix de 6e ronde lors de la séance de sélection de 2010 des Wheat Kings de Brandon. Bref, un dossier à suivre pour celui que l’on considère tout de même comme un marqueur potentiel de 25-30 buts par saison.
Dans la colonne des plus!
Dans la colonne des plus, il faut souligner le travail des joueurs des 3e et 4e trios, qui répondent de façon favorable, tant au niveau du rôle et des responsabilités, qu’au niveau de la contribution offensive.
Autre positif, le duo de défenseurs composé d’Erik Karlsson et Marc Méthot, qui présente un différentiel cumulatif combiné de plus-13. Une situation qui a de quoi satisfaire, surtout considérant le grand nombre de buts alloués à l’adversaire en ce début de saison.
Confrontés soir après soir aux meilleurs éléments du camp adverse, Karlsson et Méthot démontrent de la constance et de la régularité, ce qui a de quoi rassurer leur entraîneur dans le contexte actuel des choses.
D’un côté, Méthot (plus-7), plus effacé, mais plus efficace dans l’art de simplifier chaque prise de décision, tant sur le plan offensif que sur l’aspect défensif du jeu.
De l’autre, Karlsson, qui depuis le début de la saison, en raison de présences raccourcies de plus ou moins 19 secondes en moyenne par rapport à l’an passé, semble être beaucoup moins vulnérable dans sa couverture défensive. Il a également fait ses devoirs au niveau de son rôle et de ses responsabilités dans son propre territoire, probablement en grande partie raison d’une moins grande fatigue accumulée, ce qui a tendance à le rendre plus alerte dans ses actions.
La preuve que tout n’est pas nécessairement noir chez la formation de la capitale nationale, mais qui dans un contexte où la victoire et la performance sportive font foi de tout, devra s’améliorer, et ce, rapidement si elle veut connaître du succès dans le circuit le plus compétitif au monde.
À suivre!