Alors que le bilan de mi-saison approche, je n’oserais pas aller jusqu’à dire que la formation ottavienne bénéficie du meilleur des deux mondes à l’heure actuelle, mais disons qu’elle est en meilleure position que l’an dernier, lorsqu’on avait assisté aux départs de Mark Stone (Vegas), Matt Duchene (Columbus) et Ryan Dzingel (Columbus).

À pareille date l’an dernier, les Sénateurs d’Ottawa suscitaient l’attention des formations désireuses d’améliorer leur sort dans la 2e portion du calendrier régulier, soit pour demeurer compétitives en fonction de la danse du printemps ou de tout simplement obtenir le renfort tant désiré pour justement accéder aux séries éliminatoires.

Cette année, les Sens ne sont pas dans la même position. Pierre Dorion qui a maintenant une belle banque de choix au repêchage pour les prochaines années se trouve aujourd’hui et d’ici la date limite des transactions avec un travail qui risque d’être différent de l’an dernier.

Quelques éléments de l’équipe pourraient être potentiellement intéressants à offrir sur le marché en raison de leur statut d’agent libre sans restriction et de la notion de profondeur tant désirée chez certaines équipes. La tâche du directeur général s’annonce donc aussi intéressante même si assez différente de la dernière année. Une chose ne change pas, il y aura encore des choix difficiles à faire.

Dans les deux dernières années, il y a eu des transactions à l’apparence douteuses pour certains observateurs de la scène. Or, aujourd’hui, après un certain recul, ces transactions se présentent comme plus intéressantes qu’anticipées.

Architecte et grand responsable de la relance de la franchise vers de jours meilleurs, Pierre Dorion devra résister à la tentation de dévier du plan stratégique de cette fourchette de 3-5 ans. Cela représentera son principal défi. Pour l’instant tout va bien, car rien ne laisse transparaitre et présager l’effet contraire.

En phase de reconstruction et non de rafistolage, l’édition actuelle, un peu contre toute attente, a trouvé une façon d’être compétitive et de rivaliser contre la plupart des formations du circuit depuis le début de la présente saison.

Dominants à domicile et moins convaincants et plus fragiles sur les patinoires adverses, les Sénateurs ont tout de même récolté 37 points en 39 parties avant le match de lundi soir face aux Penguins de Pittsburgh.

Maintenir le cap sur le plan du développement des jeunes, tout en respectant le processus et le cheminement de l’athlète qui diffèrent d’un individu à l’autre, voilà ce qui semble être la référence du DG des Sénateurs.

Rien ne semble vouloir pointer dans une autre direction que le mot « patience » dans l’encadrement des jeunes joueurs, dans ce processus qui leur apprendra comment devenir un vrai professionnel dans tous les sens du mot.

Le mot « constance » risque de représenter le principal défi de chaque joueur voulant se retrouver dans la cour des grands.

Senators de Belleville : objectif de développer une culture gagnante !

Accepter de faire grandir les jeunes joueurs de l’organisation dans des rôles plus importants dans la Ligue américaine et en Europe semble être la recette du succès préconisé par Dorion pour le bien-être futur de la concession.

Avec un parcours et un développement laborieux, voire difficile entre les années 2015 à 2018, et ce, pour un ensemble de facteurs, les Sénateurs ont fait le choix, pour progresser, de renoncer à devancer les échéanciers de certains jeunes qui cognaient à la porte de la LNH.Drake Batherson

Au cours des deux dernières saisons à Belleville, sous le règne de Troy Mann, on a assisté à l’instauration d’une culture gagnante de plus en plus présente dans l’environnement quotidien des joueurs. Cela représente le plan clairement établi dans la relance de la franchise vers de jours meilleurs.

Dans le contexte actuel, il aurait été facile pour Dorion, dans l’espoir de sauver son « job », de céder à la tentation de faire graduer certains éléments de l’équipe qui ne demandent que cela.  On pense ici à Drake Batherson (meilleur pointeur actuellement dans la Ligue américaine), Josh Norris, Vitaly Abramov, Rudolfs Balcers, Alex Formenton, etc. Même si certains d’entre eux ont eu l’occasion de se faire valoir lors de quelques matchs dans le circuit Bettman, il était plutôt question d’abreuver leur soif de la LNH à court terme, sans jamais compromettre leur développement à long terme.

Pour construire le futur sur de bases solides, Dorion a dû se libérer du regard des autres et se concentrer à suivre le « plan organisationnel » clairement défini. Il a ainsi fait preuve d’une belle sagesse qui mérite d’être reconnue dans un certain sens.

Canadiens de Montréal : Coincés entre l’arbre et l’écorce !

Malgré leurs deux défaites des derniers jours, le CH se trouve dans une position très similaire à l’an dernier, alors que l’équipe est toujours dans une lutte pour une place en séries éliminatoires, place qui est loin d’être acquise dans cette ligue où le mot « parité » prend tout son sens.

Voilà une réalité qui pourrait apporter beaucoup de chaleur sur les épaules des hauts dirigeants de la Sainte-Flanelle au cours des prochaines semaines en lien avec le marché des transactions.

Coincés entre l’arbre et l’écorce (présence ou non aux prochaines séries éliminatoires), les Canadiens devront décider sur quel pied danser, alors que certaines formations du circuit vont tenter de s’informer sur la disponibilité de certains jeunes actifs de l’organisation.

Malgré les difficultés rencontrées devant leurs propres partisans depuis le début de la présente saison (8-8-3), la troupe de Claude Julien, sans banaliser ses adversaires des prochaines semaines, disputera 13 de ses 18 prochaines parties à domicile à compter du 2 janvier prochain, mais avec trois séquences de deux parties en 2 soirs.

Disons que l’« urgence du moment » devra être plus qu’omniprésent pour maintenir l’équipe au plus fort de la lutte pour une place à la danse du printemps.

Ce segment du calendrier risque fortement de définir la suite des choses d’ici la date limite des transactions sur les réelles intentions de Marc Bergevin d’effectuer les gestes nécessaires ou non dans la quête de renfort.

Le Tricolore démontre depuis jour 1 de la saison en cours plusieurs lacunes. On parle ici, notamment, d’un manque flagrant de profondeur à la ligne bleue, d’un manque de constance de certains joueurs et d’une surutilisation dangereuse du vétéran gardien de but Carey Price – comme on l’a vu au cours de la fin de semaine.

De grands questionnements se pointent ainsi de plus en plus à l’horizon pour les dirigeants du Canadien de Montréal sur les orientations et décisions des prochaines semaines.

Une réalité qui demandera et exigera pour le principal concerné, Marc Bergevin, de se libérer du regard des autres et de foncer vers la meilleure avenue à prendre, selon lui, pour le club de hockey canadien.