Craig Anderson en paix avec lui-même
Sénateurs d'Ottawa lundi, 22 oct. 2018. 17:04 samedi, 14 déc. 2024. 11:36Être en paix avec soi-même. Voilà l’objectif que semble viser le vétéran gardien des Sénateurs, Craig Anderson, qui, à l’aube de ses 38 ans, en est fort possiblement à ses derniers miles dans la Ligue nationale de hockey. Il lui reste encore deux ans à écouler à son entente actuelle au sein de l’équipe.
Anderson était irrité du « soap opera » de la précédente saison, lui qui l’avait manifesté ouvertement lors de la dernière période estivale en citant les différentes raisons de ce constat d’échec.
Transportant la réputation d’être un gardien qui alterne les bonnes et moins bonnes saisons, il faut dire que, mentalement, depuis septembre dernier, le vétéran de plus de 15 saisons au sein de la LNH démontre des signes d’une personne qui est sereine envers elle-même.
Lorsque je l’ai croisé dans le vestiaire des Sénateurs samedi dernier lors de l’entraînement matinal, ce dernier dégageait l’image d’un athlète recentré et en contrôle, autant sur l’aspect physique que psychologique.
De nature calme et réfléchie, Anderson, avec son expérience et son vécu, sert bien la cause de la jeune brigade défensive des Sénateurs jusqu'à présent. L’ancien choix de 3e ronde des Blackhawks de Chicago semble apporter un élément de confiance à son équipe en ce jeune début de saison.
Anderson a connu un camp préparatoire intéressant et jusqu’ici connaît un excellent début de saison, à l’exception d’une sortie passablement difficile face aux Flyers de Philadelphie, le 10 octobre dernier, dans une défaite de 7-4. Or, c’était une contre-performance généralisée, pas seulement la sienne.
Profitant d’un calendrier allégé et de parties espacées favorisant son utilisation sur une base régulière, Anderson est en train, avec sa tenue lors des trois derniers départs, - seulement cinq buts alloués sur un total de 102 tirs en sa direction - d’inspirer ses coéquipiers et semble de plus en plus leur donner confiance. Il est en mesure, jusqu’ici, de réparer certaines erreurs, lui qui présente une fiche de 4-1-1 en six départs cette saison.
Sans rien prendre pour acquis, le principal concerné démontre des signes d’une personne en voie de retrouver le plaisir perdu de la précédente saison. La longue pause des derniers mois lui aura permis, tout comme à plusieurs autres, de passer à travers cette phase de remise en question. Un processus tout à fait normal dans la quête de réponses face à nos différents questionnements.
En prenant bien soin de faire abstraction des facteurs hors de son contrôle, le vétéran de 37 ans ne démontre pas l’attitude d’un gardien qui aimerait aller voir ailleurs, mais d’une personne qui veut et qui adhère actuellement au plan de relance de cette franchise pour les saisons à venir.
Bref, le virage jeunesse, le vent de fraîcheur entourant l’arrivée de plusieurs nouveaux visages et cette dynamique renouvelée sont tous des éléments qui peuvent avoir une influence positive sur les plus âgés.
Guy Boucher : heureux comme un poisson dans l’eau!
Guy Boucher, surnommé « l’homme aux 100 pas derrière le banc », démontre des signes d’un entraîneur énergisé par ce vent de changement chez les Sénateurs d’Ottawa.
Au-delà des résultats inespérés après seulement quelques semaines d’activité, faisant preuve de grande lucidité face aux défis actuels, le langage corporel de Boucher est très révélateur.
La façon dont l’entraîneur québécois se tient après une saison très difficile et parsemée de controverses est remarquable. Son autorité personnelle, son assurance au quotidien dans l’environnement immédiat de l’équipe et son aptitude à foncer droit devant démontrent qu’il est en contrôle.
Actuellement, l’entraîneur des Sénateurs demeure fluide et semble trouver le juste milieu entre la rigueur et la souplesse dans les exigences en lien avec la performance sportive. Il est conscient du processus de développement chez les plus jeunes.
Sans aucun doute, Boucher, un entraîneur de carrière, profite de l’occasion et du moment présent pour dégager le même sentiment de sécurité qu’au printemps 2016 lorsqu’il a été embauché.
Claude Julien : grand partenaire du changement!
Pour certains, le Canadien de Montréal a laissé un point sur la table face aux Sénateurs, en ayant perdu des avances de 2-0 et de 3-1 dans une défaite de 4-3 en prolongation, samedi soir dernier.
Il y a plusieurs éléments qui peuvent expliquer la défaite de la Sainte-Flannelle. La mauvaise gestion du match par certains joueurs en 2e et 3e périodes, la gestion de rondelle discutable et les revirements commis en sont quelques-uns. Il y a aussi Carey Price. Malgré quelques arrêts importants, surtout en 3e période, le gardien du CH a redonné un peu d’oxygène à la formation ottavienne lorsqu’il a accordé un but à Mikkel Boedker en 2e période, dans un angle quasi fermé.
Pour certains autres, la troupe de Guy Boucher aura tout simplement démontré résilience, patience et force de caractère face à l’adversité. Il ne faut pas non plus passer sous silence le rendement de certains joueurs de premier niveau, comme Matt Duchene et Mark Stone qui ont profité de cette rivalité pour jouer leur rôle respectif, soit celui de tracer le chemin des plus jeunes.
Lorsqu’on analyse la situation dans son ensemble, on se rend compte que le match de samedi opposait deux organisations sensiblement aux mêmes objectifs et aux mêmes ambitions. Ottawa et Montréal veulent relancer leur franchise respective sur des bases solides pour les années futures, sans nécessairement réfuter le moment présent.
Malgré la performance de « couleur beige » face à Ottawa, et ayant la réputation de jouer du « old school hockey » dans un passé pas si lointain, Claude Julien mérite une importante considération dans ce changement et ce virage à 180 degrés à Montréal, et ce, après seulement quelques semaines d’activité.
Tout cela, même si d’un point de vue extérieur, le principal concerné ne représente pas le type d’individu à la recherche de reconnaissance.
Julien a été épaulé d’une certaine façon par son directeur général, Marc Bergevin, avec les changements apportés durant l’entre-saison, que ce soit au niveau du personnel de joueurs, des entraineurs adjoints, etc.
Des changements qui ont inévitablement forcé Julien à adopter une position et une vision différentes dans l’approche de la nouvelle Ligue nationale. Il est conscient que la mentalité des jeunes athlètes professionnels d’aujourd’hui est bien différente, surtout dans la façon dont la « game » évolue à vitesse grand V.
Le fait de renoncer à certains éléments qui lui ont permis de connaître du succès et de remporter la Coupe Stanley avec les Bruins de Boston en 2010-2011 n’a certainement pas été facile à faire.
Voilà un élément dont on a possiblement fait mention chez la formation bostonnaise pour expliquer, ou tenter de justifier son congédiement lors de la campagne 2016-2017.