Il est très naturel de vouloir dresser un parallèle entre Phillip Danault et Jean-Gabriel Pageau à l’aube de l’affrontement entre les Sénateurs d’Ottawa et les Canadiens de Montréal. Les deux joueurs de centre québécois et anciens produits de la LHJMQ, par leurs qualités et profil de joueur représentent à leur manière des valeurs inestimables pour leur équipe.

 

Sensiblement issus du même moule, Philip Danault (26 ans) et Jean-Gabriel Pageau (27 ans) ont tous deux un degré de compétitivité et une polyvalence incroyable, probablement leurs meilleurs vendeurs. Ils possèdent cette grande capacité à jouer plusieurs rôles au sein de leur équipe, et ce, peu importe la chaise qu’on leur donne, chose qui n’est pas toujours évidente au niveau de l’aspect mental.

 

Voilà deux professionnels qui se sont possiblement servis, à un moment ou un autre de leur carrière, de Patrice Bergeron comme outil de référence et possiblement de Guy Carbonneau (élu au Temple de la renommée cette semaine), question de devenir des joueurs plus complets au sein de la Ligue nationale de hockey.

 

Deux travailleurs acharnés, soucieux des détails et particulièrement responsables dans les deux sens de patinoire, voilà qui sont Danault et Pageau. Sans faire toute la nomenclature des dominantes de chacun d’entre eux, l’acceptation de leur rôle respectif, l’amour de compétitionner sous haute pression et de s’en servir à bon escient au lieu de chercher à l’éviter représentent des éléments non négligeables dans la performance de ceux-ci.

 

Deux joueurs qui, à une étape importante de leur carrière en raison du facteur âge, de leur statut et du rôle à jouer au sein de leur formation, méritent la reconnaissance des organisations qu’ils représentent. Cela est un exercice facile à dire, mais plutôt difficile pour la haute direction qui est davantage axée sur la vision du moyen et du long terme.

 

Analysons rapidement la situation. D’une part, il y a Jean-Gabriel Pageau (Ottawa),  au niveau du différentiel avec un impressionnant +15, tout en ayant récolté 15 points en 20 matchs. Avec une équipe en difficulté comme Ottawa, ce n’est pas rien.

 

Le Gatinois se retrouvera joueurs autonome sans compensation à la fin de la présente saison et voudra certainement protéger ses arrières avec une entente de longue durée. Cela portera le directeur général Pierre Dorion à se questionner sérieusement sur sa charte de profondeur dans la ligne de centre sur le moyen et le long terme (Logan Brown, Colin White et éventuellement le jeune talentueux Josh Norris).

 

Du côté de Dorion, on voudra possiblement tabler sur un pacte de 3-4 ans dans une fourchette de 4 à 4,25 millions de dollars par année, ce qui malheureusement risque fortement d’être insuffisant pour satisfaire le clan Pageau.

 

D’autre part, il y a Phillip Danault, qui lui aussi fait très bien depuis le début de la campagne avec une récolte de 15 points en 20 matchs. Sans grande révélation, ce dernier représente une réelle aubaine dans la gestion de l’enveloppe salariale de la Sainte-Flanelle de par sa contribution plus qu’importante au sein de l’organisation.

 

Danault deviendra, quant à lui, joueur autonome sans compensation un an après Pageau, soit après la campagne 2020-2021. Dans un contexte où les Canadiens ne peuvent pas trop s’éloigner du moment présent – en lien avec les attentes organisationnelles et celles des plus fidèles partisans – il faut tout de même avouer que de laisser Danault disputer sa dernière année contractuelle dans une situation incertaine et lui donner ainsi la tentation d’aller voir ailleurs pourrait représenter un certain manque de reconnaissance envers lui.  Par sa hargne et sa grande détermination, le Québécois a rapporté beaucoup au CH depuis son acquisition et mérite un peu de respect.

 

Le contrat de quatre ans alloué à Paul Byron, à concurrence de 3,4 millions de dollars par saison, pourrait venir rattraper Marc Bergevin dans le détour, dans le jeu des comparaisons lors du moment venu.

 

Comme le dit le vieil adage, on traversera la rivière quand on sera rendu au pont. Cela s’applique avec Gallagher, Danault, Armia et Petry qui bénéficieront tous de l’autonomie complète à la fin de la saison 2020-2021. Sans partir en peur, le facteur temps représentera le principal enjeu dans la liste de priorités du DG du club de hockey Canadien, et parions qu’il en est fortement conscient.

 

Brady Tkachuk et Jesperi Kotkaniemi : le facteur temps!

 

Bien objectivement, sans vouloir capitaliser sur le fait que le jeune Jesperi Kotkaniemi (blessure, confiance en soi fragilisée) se cherche actuellement, et bien entendu, car le temps dictera la suite des choses, je me pose certaines questions dans la sélection du jeune joueur de centre finlandais au lieu de l’attaquant de caractère Brady Tkachuk, qui évolue avec les Sénateurs.Brady Tkachuk

 

Je persiste à croire, tout en reconnaissant que le repêchage ne représente pas une science exacte, que le Canadien, en raison de ce manque de profondeur dans la ligne de centre, a défié la règle de repêcher le meilleur joueur disponible lors de sa sélection de 1er tour en 2018.

 

Or, l’effet de rareté que représente Tkachuk, par son ADN et sa grande passion, par son désir d’oser aller au bout de ses propres convictions, par son style de jeu papier sablé et par son refus de se laisser intimider, aurait dû, selon moi, davantage piquer la curiosité du CH.

 

À Montréal, plusieurs efforts ont été mis en place dans les dernières années pour greffer un centre de premier niveau, soit par l’entremise du marché des joueurs autonomes ou par transaction.

 

Or, ce qui semble inévitable dans le jeu des comparaisons, c’est que le spectre de Brady Tkachuk et de tout ce qu’il peut apporter au cours d’une même partie risque de se faire sentir pour plusieurs saisons à venir à Montréal.

 

Maple Leafs de Toronto : est-il temps de changer la vocalise ?

 

La question du jour: est-ce que le temps est venu pour Kyle Dubas, directeur général des Maple Leafs de Toronto, de changer la vocalise derrière le banc de la formation de la Ville reine?

 

Sans rien enlever aux grandes qualités de Mike Babcock et tout en respectant les exigences du milieu, c’est fort possiblement au niveau du discours et des orientations organisationnelles que le tout semble ne plus fonctionner au sein du vestiaire de la formation torontoise.Mike Babcock

 

Une réalité qui n’est pas étrangère à celle de Mike Yeo, qui a été remplacé par Craig Bérubé la saison dernière à Saint-Louis, et à celle de plusieurs autres entraîneurs de la LNH (Michel Therrien-Dan Bylsma et Mike Johnston-Mike Sullivan à Pittsburgh, etc.). Ce geste se veut une tentative de redresser un navire qui prend l’eau actuellement.

 

Sans souhaiter de malheur à l’entraîneur de carrière que représente Babcock, l’ombre de Sheldon Keefe, entraîneur de la formation des Marlies de Toronto, se pointe de plus en plus à l’horizon. Ce dernier est vu par plusieurs comme le prochain coach à accéder au cercle de la Ligue nationale de hockey.

 

Keefe a été embauché justement par le DG actuel, Kyle Dubas, lors de son entrée en poste en 2015 et il a su mener la franchise des Marlies aux grands honneurs, en remportant la Coupe Calder (Ligue américaine) en 2018.

 

À suivre!