« Électrisants » et « impressionnants », voilà les deux mots qui me viennent à l’esprit pour décrire les Sénateurs d’Ottawa en ce jeune début de saison. Ils sont beaux à voir jouer, ils sont bons et ils sont forts.

Non, mais blague à part, ce seront fort possiblement les mots qu’utilisera Guy Boucher en début de semaine pour recentrer sa formation. Une formation qui, il faut le reconnaître, en surprend plusieurs par la qualité de son jeu depuis le début des hostilités, compilant une fiche de 3-0-2.

Les Sénateurs sont revenus de l’Ouest canadien avec une fiche immaculée de trois victoires en autant de matchs, 15 buts marqués, dont cinq en avantage numérique et trois maigres buts alloués à l’adversaire. En plus de tout cela, ils ont maintenu un rendement de 100 % en infériorité depuis le jour 1. Difficile de demander mieux jusqu’à présent.

Même s’il est encore tôt dans la saison et que les Sénateurs bénéficient d’une séquence de cinq parties consécutives à domiciles au cours des deux prochaines semaines, plusieurs indicateurs positifs permettent de croire que la troupe de Guy Boucher est en mode « continuité » suite aux succès de la précédente saison.

Confiante en ses moyens, la troupe ottavienne s’amuse à constamment confondre les sceptiques. Un aspect qui semble grandement motiver l’édition actuelle.

Loin de partir en peur, il n’en demeure pas moins que cette assurance dans le jeu ottavien est de plus en plus grandissante et virale au sein du vestiaire. Certainement une condition essentielle à toute réussite dans ce milieu extrêmement compétitif.

Guy BoucherUne combinaison 11-7 qui sert bien la cause!

Tout semble baigner dans l’huile pour Ottawa en ce moment et rien ne laisse présager un passage à vide imminent. Tout cela, grâce à une notion de la profondeur à la ligne bleue clairement identifiée en lever de rideau.

L’utilisation de onze attaquants et de sept défenseurs, de façon récurrente, semble servir à souhait certains attaquants aux habilités offensives, comme en font foi les résultats des dernières parties.

On parle ici des Mike Hoffman, Kyle Turris et certains autres membres du top-6. Ce type de formation semble offrir davantage de liberté à ces joueurs dotés des habiletés nécessaires pour noircir la feuille de pointage de façon régulière.
Une formule qui, si elle devient permanente, pourrait éventuellement forcer le directeur général Pierre Dorion à revoir sa cible et se tourner davantage vers un attaquant de profondeur. Ainsi, il pourrait retourner éventuellement à un niveau inférieur le jeune Logan Brown, qui n’a rien à gagner au niveau de leur cheminement en demeurant dans l’environnement actuel de l’équipe.

Cody CeciBeaucoup d’offensive malgré l’absence d’Erik Karlsson!

Un des objectifs en début de saison était un apport offensif plus accru en provenance de la ligne bleue. Contrairement à la précédente campagne, cela demeure un des aspects du jeu les plus éloquents et visibles à l’œil nu après seulement cinq parties au compteur.

Et tout ça, malgré l’absence du vétéran d’exception Erik Karlsson et aussi du vétéran Johnny Oduya, qu’il ne faudrait pas sous-estimer en raison de son expérience et de la qualité de son jeu dans la relance de l’attaque.

Boucher doit se réjouir d’avoir vu sa brigade défensive récolter six buts et sept passes (13 points) jusqu’ici. Une production reliée directement aux ajustements apportés à l’ouverture du dernier camp d’entraînement, tant au niveau du livre de jeux que d’une plus grande liberté accordée aux défenseurs aux aptitudes offensives.

Comme le dirait Boucher lui-même, il a fallu apprendre à marcher avant d’apprendre à courir, tout ça, alors que le temps et l’espace sont de plus en plus difficiles à trouver dans la réalité de la Ligue nationale d’aujourd’hui.

Aussi, il ne faut pas oublier que les initiatives de supporter davantage l’attaque sur une 2e vague en entrée de territoire et une plus grande audace en territoire ennemi représentent déjà deux éléments d’un chaînon important dans les résultats actuels.

Sur le plan individuel, celui qui retient davantage l’attention dans le champ-arrière, et ce, pour l’ensemble de son jeu, est sans aucun doute le vétéran de 23 ans, Cody Ceci, lui qui en est à sa 5e année au sein du circuit Bettman.

Restreint à des responsabilités beaucoup plus axées sur le jeu défensif depuis l’entrée de Boucher en 2016-2017, et ayant comme mission de neutraliser davantage les meilleurs éléments dans le camp adverse, ce choix de 1re ronde (15e au total en 2012) se veut actuellement un des piliers de l’équipe à la hauteur de la ligne bleue.

Ceci est un peu victime de sa grande polyvalence (qualités offensives et défensives), tout comme l’a été Antoine Vermette lors de son association avec les Sénateurs à une certaine époque. Or, son éclosion offensive semble arriver au bon moment de sa jeune carrière, lui qui deviendra joueur autonome avec compensation à la fin de la présente saison.

Natif de la région, auteur de 17 buts et 43 passes avec les 67’s d’Ottawa en 2011-2012, et capitaine de sa formation au niveau junior, Ceci a le potentiel de gruger de grosses minutes à la défensive (lire entre 24-26 minutes par partie). Lentement, mais sûrement, il représente une valeur inestimable pour la franchise et presque indispensable pour les années futures.

Voilà une réalité qui nous porte à croire que le principal concerné pourrait toucher une augmentation substantielle lors de sa prochaine négociation contractuelle, et ce, même en prenant en considération les restrictions liées à son statut existant.

Claude JulienLe Canadien se retrouve dans un cercle vicieux!

Comment écrire une chronique hebdomadaire, sans parler du Canadien. Voilà pourquoi je voulais ajouter mon grain de sel ! À l’aube d’un voyage sur la côte Ouest américaine, je ne suis pas surpris de voir le Canadien de Montréal être passablement brouillon depuis le début du calendrier régulier, malgré une performance honnête face aux Leafs de Toronto samedi soir dernier.

L’équipe souffre grandement d’une absence de relance en raison de sa brigade défensive composée de défenseurs au profil « défensif »; un aspect qui a bien servi la cause avant l’entrée de la dernière convention collective, mais pas nécessairement dans la « game » d’aujourd’hui.

Ce talon d’Achille, n’a que pour effet de placer Claude Julien et son personnel hockey dans une position des plus vulnérables. Dans un contexte où la vitesse des pieds, la vitesse des mains, mais surtout la vitesse de la prise décisionnelle n’ont jamais été aussi importantes et rapides, le CH fait du surplace.

La LNH est maintenant une ligue où la mobilité sur patins et le niveau d’agilité avec la rondelle sont des facteurs non négociables dans la composante d’une brigade défensive.

Voilà pourquoi je disais que le Canadien se retrouve dans un cercle vicieux. Pourquoi? Eh bien, car la situation demande aux attaquants de se replier plus profondément dans leur propre territoire, question de mieux encadrer et supporter leurs défenseurs.

Or, cela a aussi pour effet de sacrifier un peu d’attaque dans certaines circonstances, en raison de ce type d’engagement profondément dans le territoire défensif.

Un effet boule de neige auquel le directeur général Marc Bergevin devra rapidement trouver une solution, avant que la situation ne s’envenime et ne devienne de plus en plus compliquée.

De greffer un attaquant pouvant contribuer à améliorer le rendement offensif serait peut-être une bonne chose. Or, même si cela se produit, il faudrait tout de même que la rondelle se retrouve sur les bonnes palettes, ce qui n’est pas toujours évident.

Et si une partie de la solution se retrouvait à l’autre bout de la 417...