Malgré la grande résilience et la belle détermination affichées au cours des derniers mois, la troupe de Dave Cameron aura vu son parcours prendre fin au premier tour des séries éliminatoires.

À la suite de ce parcours des plus intéressants depuis février dernier, et en raison de cette belle réalisation et des résultats obtenus, aucun doute que la formation ottavienne vient de créer des attentes plus élevées aux yeux de ses fidèles partisans.

Des attentes qui font penser étrangement à celles du printemps 2013, où les Sénateurs avaient réussi à créer un certain « buzz » dans la capitale nationale.

Beaux, fins, forts, adulés de toutes parts et fort possiblement victimes d’un état d’esprit où ils avaient l’impression que le tout serait plus facile la saison suivante, l’excès de confiance et l’effort sélectif auront ramené les Sénateurs sur terre.

Ça leur aura rappelé de façon assez abrupte que dans un circuit aussi compétitif, ou la parité est omniprésente, que ce fut une grave erreur de penser de la sorte.

La saison 2015 devrait servir de référence à ceux qui ont fait partie de la descente aux enfers subie lors de la campagne 2013-14.

De penser un seul instant que ce sera plus facile la saison prochaine serait une fois de plus une grave erreur et démontrerait un manque de maturité de la part de certains.

D’ici septembre prochain, beaucoup de boulot attend les décideurs de cette franchise afin de s’assurer que les prochaines années soient meilleures et que les années de vache maigre demeurent dans le passé.

Entre-temps, plusieurs questions demeurent. Un processus qui prendra plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant d’obtenir toutes les réponses à nos questions.

On a qu’à penser au statut de Bryan Murray au poste de directeur général. En raison de la maladie qui l’afflige, sera-t-il en mesure de poursuivre sur une base quotidienne, lui qui a manifesté lors du post mortem un grand désir de poursuivre? Sinon, qui lui succédera à ce poste extrêmement demandant et exigeant en raison des responsabilités qui y sont liées?

Quant à Dave Cameron, ce dernier est lié contractuellement pour la prochaine saison. En raison du travail effectué vis-à-vis son mandat depuis sa nomination à titre d’entraîneur-chef - et à juste titre - il a forcé les décideurs de l’organisation à lui offrir d’une nouvelle entente contractuelle, offre que le principal intéressé prendra le temps d’évaluer aux cours des derniers jours.

Statut devant le filet

Quelles seront les décisions entourant la situation devant le filet? Est-ce que le rendement et la qualité du jeu offert par Andrew Hammond dans les deux derniers mois du calendrier régulier, qui aura permis à sa formation d’accéder à la danse du printemps, aura été suffisant?

Il semble que oui, car du côté de Bryan Murray on a jugé bon de confirmer qu’une offre contractuelle sera soumis à celui-ci. Est-ce qu’elle fera l’affaire? Ça c’est une autre question.

Par ailleurs, il deviendra agent libre sans compensation le 1e juillet prochain. Si oui, qui sera sacrifié? À mon humble avis, il ne faudrait pas se surprendre de voir, malgré son potentiel, Robin Lehner être échangé à une autre formation, si preneur il y a, question de lui permettre de connaître un nouveau départ. Ça pourrait également lui donner l’opportunité de relancer sa carrière ailleurs malgré son jeune âge.

À preuve du contraire, le rendement d’Anderson en relève d’Andrew Hammond, au-delà de son entente contractuelle, encore valide pour les trois prochaines années, aura été tout simplement un petit rappel à l’ordre à ses détracteurs. En pleine possession de ses moyens et avec son expérience, il demeure un gardien de confiance et de premier niveau au sein du circuit Bettman.

Plusieurs contrats à renouveler

Étant une équipe à budget limité (30e cette saison dans la Ligue nationale), il sera intéressant de voir la stratégie organisationnelle concernant le renouvellement contractuel de plusieurs jeunes joueurs de l’édition actuelle. Certains bénéficient du statut de joueur autonome, mais avec restriction.

Quel sera l’ordre des priorités de l’organisation? Quelle sera la stratégie en ce qui a trait aux ententes contractuelles, à court, moyen ou long terme dans les dossiers de Mika Zibanejad, Mark Stone, Mike Hoffman, Jean-Gabriel Pageau et Alex Chiasson en attaque?

Malgré le fait que les quatre premiers semblent être des incontournables, est-ce qu’il y aura assez de dollars pour satisfaire tout ce beau monde? La question se pose, surtout en raison des restrictions budgétaires imposées au directeur-général.

Quelle sera la décision entourant le vétéran Erik Condra, qualifié de joueur interchangeable dans le milieu de la LNH, mais ô combien important dans l’environnement d’une aussi jeune équipe. En contrepartie, en raison du nombre de joueurs déjà sous contrat, j’ai l’impression que Condra risque fort d’évoluer ailleurs qu’à Ottawa la saison prochaine.

Un peu dommage, considérant que par son attitude, son éthique de travail et son habileté à agir en tant que joueur d’équipe, Condra aura appris à s’oublier comme personne et chaque formation a besoin de joueurs de sa trempe.

Beaucoup d’argent qui dort

La solution risque fort possiblement de se retrouver à l’interne pour Bryan Murray et de son personnel hockey. En raison de la compétition au sein de la formation, le rôle et les responsabilités de certains ont passablement diminué au fil du temps.

Les vétérans David Legwand, Colin Greening (photo), Chris Phillips et Chris Neil, ainsi que le jeune défenseur Jared Cowen (avec une certaine réserve dans son cas), deviennent tous des joueurs susceptibles, dans le contexte actuel, d’être victimes d’un changement d’air ou tout simplement de voir leur contrat être racheté par la formation de la capitale nationale.

Si Phillips semble conscient que son rôle au sein des Sénateurs ne sera plus jamais le même, lui qui sera plutôt appelé à agir à titre de grand frère pour les plus jeunes défenseurs de l’organisation, le scénario semble être un peu différent du côté de Chris Neil.

L’homme fort des Sens accepterait-il de se retrouver dans ce genre de contexte? Dossier à suivre au cours des prochains mois vis-à-vis son futur avec l’organisation des Sénateurs.

Chose certaine, tous les joueurs mentionnés ci-haut, par leur situation contractuelle, hypothèquent environ 14 millions de dollars sur la masse salariale de l’équipe la saison prochaine.

Bref, si plusieurs vont profiter des prochaines semaines pour refaire le plein d’énergie, et de reprendre le travail en salle d’entraînement, pour les hommes de hockey des Sénateurs, il est déjà temps de retourner à la table à dessin et tenter de projeter ce qui sera le mieux pour les années à venir.