COLLABORATION SPÉCIALE

Sans connaitre tous les arguments des deux clans, que ce soit dans celui de Nick Paul, représenté par la firme Quartex, ou celui du directeur général Pierre Dorion, qui ne cesse de répéter son désir de retenir les services du vétéran ailier gauche, qui peut aussi à l’occasion remplir le rôle de joueur de centre en raison de sa grande polyvalence, il sera intéressant de voir le dénouement de ce dossier.

Paul est un grand bonhomme, doté d’une bonne éthique de travail, d’un excellent bâton (un peu à l’instar de son ancien coéquipier Mark Stone), d’une belle implication physique, et il est surtout un joueur de 200 pieds qui représente un réel atout lorsqu’il est affecté à la couverture des meilleurs éléments adverses; une grande qualité recherchée à travers la ligue.

Au-delà de ses habiletés et qualités comme hockeyeur, et du haut de ses six pieds, trois pouces, Paul représente la définition d’un très bon coéquipier et d’une bonne personne. De plus, il compte déjà six années d’expérience depuis qu’il a été acquis des Stars de Dallas en 2014, lui qui avait été un choix de 4e ronde (111e au total).

Actuellement, Paul bénéficie de la plus grande des confiances de son entraineur-chef D.J. Smith dans la façon qu’il est utilisé, et ce, malgré la traversée du désert qu’il a connu il y a quelques années au niveau de la carte du mental par son manque de confiance en soi et une certaine incapacité de rester dans le moment présent et à l’intérieur du profil de joueur qu’il représente. Au final, il doit accepter une chaise d’un joueur top-9 et non top-6. Or, par ses performances dans le top-9, il contribue largement à la notion de profondeur tant désirée par les autres formations du circuit.

Joueur autonome sans compensation à la fin de la présente saison, avec un contrat d’environ 1,35 million par saison, le sort de celui-ci devrait être connu au plus tard d’ici le 21 mars prochain. On assistera donc soit à un renouvellement de quelques saisons ou bien on procédera à un échange pour fort possiblement une sélection de 2e ou de 3e ronde en lien avec la valeur du marché actuel.

Il s’agit d’un pensez-y-bien pour les hauts responsables de la formation ottavienne en raison de l’effet de rareté que représente Paul au sein de la charte de profondeur de l’équipe. Il a finalement accepté son rôle et sa polyvalence se veut très utile au club.

Au cours des derniers jours, une rumeur circulait selon laquelle le clan Paul aurait refusé une offre évaluée à deux millions de dollars par saison sur une période de trois ans. Si c’est le cas, ce serait tout à fait légitime dans cette première étape de négociation considérant la possibilité d’aller voir dans l’entre-saison pour voir ce que le marché peut lui offrir.

Le marché des comparaisons n’est pas nécessairement orienté uniquement sur les nouvelles ententes monétaires, mais aussi de comparables comme indication de départ dans le rôle exercé par certains joueurs.

Pour le natif de Mississauga, des comparaisons pourraient être tracées avec Barclay Goodrow des Rangers de New York – anciennement du Lightning de Tampa Bay, lui qui a joué un grand rôle dans la dernière conquête de la coupe Stanley. Goodrow a signé une nouvelle entente de 6 ans évaluée à 3,6 millions de dollars par saison. Oui, j’en conviens, c’est peut-être un peu fort comme comparaison pour Paul, mais c’est un exemple.

Sinon, il y a aussi Brendan Tanev du Kraken de Seattle, qui a paraphé une entente de 3,5 millions de dollars sur une période 6 ans, bien que celui-ci démontre plus de hargne et d’agressivité dans son rôle d’agitateur contrairement à Paul.

Puis, il y a possiblement une comparaison plus réaliste soit celle avec Scott Laughton des Flyers de Philadelphie lui qui en est à sa première saison d’un contrat de cinq ans évalué à trois millions de dollars par saison. Ce que Laughton peut mettre et offrir sur la table ressemble de très près à ce qu’apporte Paul chez les Sénateurs.

Tout cela porte à croire que dépendamment de la durée de l’entente, les montants pour en arriver à une conclusion se situeraient fort possiblement entre 3 et 3,25 millions de dollars par saison. Cela demeure très représentatif, dans mon livre à moi, pour de ce type de joueurs considéré interchangeable pour plusieurs autres franchises, mais pas nécessairement pour les Sénateurs, eux qui ont grandement besoin d’encadrer les plus jeunes pour les prochaines saisons.

Alors, quel est le juste prix ciblé par Dorion et les Sénateurs? Seul le temps nous le dira!

Martin St-LouisCanadiens : tout simplement une question de jeu de mots!

Il serait faux de prétendre que l’embauche de Martin St-Louis à titre de nouvel entraineur-chef du Club de hockey canadien n’a pas fait réagir la confrérie des entraîneurs, que ce soit au niveau professionnel ou au niveau inférieur.

La planète hockey a été prise par surprise par cette embauche, que certains considèrent comme « peu sérieuse » de la part du CH. Or, lorsqu’on se rappelle les discours précédents du duo Jeff Gorton et Kent Hugues, qui affirmaient publiquement la possibilité d’aller « à l’extérieur de la boîte » dans le profil recherché, l’expérience (ou le peu d’expérience) du métier, il ne faut pas trop s’en surprendre.

Une nomination audacieuse, oui, une nomination questionnable, oui, mais une nomination qui respecte les propos des deux têtes dirigeantes depuis leur entrée en poste. Or, pour ce faire, le duo Gorton-Hughes a dû se libérer du regard des autres et se fier à leur instinct. Chose certaine, seul le facteur temps sera maitre et roi dans l’analyse de cette embauche.

St-Louis a gagné partout où il est passé, ou presque. Ancien joueur de premier niveau dans la Ligue nationale de hockey, doté d’une compilation d’honneurs autant sur le plan individuel que collectif, il possède l’ADN d’un compétiteur, ce qui n’est pas à sous-estimer.

Il est tout à fait normal et légitime que le nouveau pilote du Tricolore ait choisi d’utiliser le mot « concept » pour expliquer sa vision tant individuelle et collective.

Par contre, bien objectivement, à mes yeux cela n’a représenté qu’un simple jeu de mots, pour bien vendre son message, au lieu d’utiliser les mots ou expressions suivantes :

  • Lancement de la rondelle profondément (« Dump »)
  • Transfert du point d’attaque
  • Placement de la rondelle derrière le défenseur
  • Placement de la rondelle dans l’espace libre
  • Attaquant défensif ou de profondeur, ou joueur qui joue sur « 200 pieds ».
  • Démarquage et espace libre.

Le contraire aurait été très surprenant de la part de St-Louis, qui comme joueur a toujours cherché à ne pas être dénaturé. Il a toujours fait preuve de créativité, ce qui a nécessité certaines concessions de la plupart de ses anciens entraineurs.

Que ce soient les mots « concept », « structure », « système » ou « schéma ("blue print") », la forte majorité des hommes de hockey à succès d’aujourd’hui reconnaissent l’importance de faire certaines concessions par rapport au passé en raison de la nouvelle génération de joueurs. Or, une chose ne changera jamais, et cela se situe au niveau de l’application et de la rigueur, afin de s’assurer que les choses soient bien faites. Même s’il y aura de la place pour la créativité dans le style de St-Louis, il y a quand même certains endroits, par exemple en territoire défensif, où il faudra respecter un peu plus le plan de match à la lettre.

Une chose est sûre, c’est que St-Louis transpire la confiance en ses propres moyens, et il a appris à naviguer sur cette fine ligne entre l’arrogance et la confiance, là où le mot « caractère » prend un certain sens dans l’esprit de ce compétiteur dans l’âme qui a disputé plus de 1000 matchs dans la LNH et qui a enregistré plus de 1000 points.

Cette confiance lui aura permis de faire sa place dans ce monde des plus compétitifs en raison de son caractère et de sa grande capacité de faire face à l’adversité et aux différents obstacles de sa carrière de professionnelle. Je lui souhaite la meilleure des chances dans cette aventure assez complexe!