Tout en reconnaissant la tenue du Canadien de Montréal la semaine dernière lors des deux affrontements face aux Sénateurs d’Ottawa, qui s’est servi de l’élément vitesse et qui a joué du hockey d’autorité, on doit avouer que la formation de Guy Boucher a tout simplement été absente. Les Sénateurs se sont éloignés de leur identité première, identité qui leur avait permis de connaître une belle séquence la semaine précédente.

Nous avons vu des Sénateurs incapables de s’ajuster à la pression soutenue sur le porteur du disque exercée par la Sainte-Flanelle. Le temps et l’espace étaient réduits et cela a causé beaucoup de problèmes à Ottawa. La gestion de rondelle était déficiente, ce qui a coûté une multitude de revirements, menant aux défaites de la formation ottavienne.

« Mauvaise performance sur toute la ligne », est peut-être la façon la plus simpliste de résumer et de décortiquer en détail la tenue des Sénateurs face au CH dans cette série aller-retour.

Il s’agit d’une dure réalité, alors qu’Ottawa s’est fait servir deux corrections. Or, en bout de ligne cela pourrait bien servir la cause de la troupe de Guy Boucher à travers l’adversité qu’aura à traverser la formation de la capitale nationale au cours des prochaines semaines.

Est-il nécessaire de rappeler que les Sénateurs, sous toute transparence en début de saison, demeurent une formation jeune et en phase de reconstruction? Cette équipe est en plein processus d’essais-erreurs dans l’adversité du moment, ce qui devrait permettre à plusieurs de grandir et gagner en maturité à moyen et à long terme.

C’est exactement ce que la troupe de Guy Boucher a réussi à faire lors de la dernière fin de semaine. Avec résilience et ténacité, les Sénateurs ont remporté une victoire de 2-1 en prolongation face aux Penguins de Pittsburgh samedi soir, avant de subir une défaite crève-cœur de 2-1 face aux Bruins de Boston, encore en prolongation, le lendemain.

Les Sénateurs auront tout de même récolté trois points sur une possibilité de quatre grâce, entre autres, aux excellentes performances des gardiens de but Craig Anderson et Mike Mckenna et également au brio de certains joueurs qui auront réussi à relever la qualité de leur jeu, à court terme du moins.

« Adversité du moment », c’est exactement ce que les Sénateurs risquent de devoir traverser au cours des prochaines semaines, avec l’absence fort possiblement prolongée de deux vétérans en attaque : Matt Duchene et Bobby Ryan.

Certains joueurs seront appelés à prendre la relève à court terme, en voyant leurs rôles et leurs responsabilités être revus à la hausse. Ils devront tenter de transformer cette adversité en force potentielle, et ce, en faisant preuve de caractère.

Trébucher et s’écraser est une chose, mais c’est de savoir se relever qui compte vraiment. C’est exactement ce à quoi seront confrontés les jeunes Sénateurs au cours des prochaines semaines dans un circuit où le niveau de compétitivité n’a jamais été aussi élevé.

Thomas Chabot : apprendre à gérer les attentes !

Certains ont tendance à oublier que Thomas Chabot en est seulement à sa 2^e saison dans la cour des grands. Adulé et sollicité de toutes parts en raison de son excellent début de saison et de sa production offensive incroyable.

Le défenseur de 21 ans demeure toujours un jeune adulte dans la cour des grands et, en raison de son début de saison des plus intéressants, plusieurs ont tendance à faire abstraction du fait qu’on devra vivre et composer avec les essais et les erreurs du jeune homme.

Chabot, un choix de 1^re ronde en 2015 (15^e au total), possède de grandes qualités au niveau de la mobilité, de son jeu avec la rondelle (surtout à la hauteur de la ligne bleue offensive) et de son sens du jeu en général.

Depuis l’année dernière, on a déjà remarqué qu’il était beaucoup plus efficace dans son propre territoire, avec un meilleur positionnement du corps et une meilleure utilisation de son bâton.

Chabot demeure un être humain avec des sentiments et des émotions. Le fait de gérer les attentes représentera probablement le principal défi quotidien pour celui qui, malgré son jeune âge, attire de plus en plus l’attention de l’adversaire.

Les deux matchs face au Canadien, à l’image de son équipe, ont été difficiles pour Chabot. Il a terminé la série aller-retour avec un différentiel de -5 et il a causé de nombreux revirements, et ce, devant parents et amis et avec une forte attention médiatique à son endroit.

Erreur de parcours ou creux de vague, peu importe. Ces deux matchs devraient nous en apprendre davantage sur la force de caractère du principal concerné, car c’est dans les moments difficiles qu’on apprend davantage.

Il s’agit d’un passage obligatoire qui exige maturité et discipline question de demeurer dans le moment présent. Chabot doit continuer de penser au « jeu » et non à l’« enjeu » dans les moments critiques, là où le « en » peut faire toute la différence dans l’art de gérer la pression et non se laisser gérer par celle-ci.

Flames de Calgary : Des changements de garde salutaires !

Je n’oserais pas dire « envers et contre tous », en raison du talent qui entoure les Flames de Calgary avec les Gaudreau, Monahan, Giordano, Tkachuk, etc., mais je dois avouer, bien objectivement, que la formation albertaine connaît un incroyable début de saison.

L’embauche de Bill Peters, l’ancien des Hurricanes de la Caroline, en remplacement de Glen Gulutzan a été jugée audacieuse par certains. Elle aura finalement été payante. Même chose pour les transactions d’importance réalisées pour greffer Elias Lindholm et Noah Hanifin à la formation ; deux hockeyeurs bien connus de Bill Peters, lui qui les a dirigés en Caroline et on doit avouer que les deux ont un impact considérable sur le rendement actuel de la formation.

Tout ça, pendant que les voisins de l’Alberta, les Oilers d’Edmonton, reprennent de plus en plus du poil de la bête suite au changement de garde derrière le banc, eux qui jouent du hockey plus mature et plus responsable dans les deux sens de la patinoire.

Les Flames sont présentement au 3^e rang du classement général et au 1^er rang de la division pacifique. Ils se trouvent également dans le premier tiers de la LNH au niveau des buts pour et des buts alloués, en plus de compter sur des premiers trios les plus explosifs du circuit et sur une brigade défensive au goût du jour.

L’entrée tardive du gardien de 26 ans David Rittich, signé comme agent libre en 2016, y est également pour quelque chose. Du haut de ses 6 pieds 3 pouces, le gardien joue actuellement son meilleur hockey en carrière, avec une fiche de 8-2-1 et une moyenne de buts alloués de 2,39.

Sans penser pour autant qu’on en soit rendu à la coupe aux lèvres pour cette franchise, on doit reconnaître que les Flames ont gagné en maturité et en expérience, tout en bénéficiant de l’apport d’un noyau de jeunes joueurs très prometteurs.

Le soleil semble finalement se pointer à l’horizon pour cette organisation qui semble s’éloigner de plus en plus du « old school hockey », style pratiqué sous la gestion de l’ancien président des opérations hockey Bryan Burke.

Les Flames se rapprochent et s’adaptent de plus en plus à la nouvelle réalité de la LNH, soit celle de faire confiance aux jeunes et à leurs habilitées individuelles. Une réalité qui ne peut qu’être positive pour les marchés canadiens !