Thomas Chabot : une ligne à ne pas franchir
Sénateurs d'Ottawa lundi, 22 mars 2021. 11:24 dimanche, 15 déc. 2024. 02:49RDS2 et RDS Direct présenteront le match entre les Flames et les Sénateurs dès 19 h.
« Ne pas répéter les mêmes erreurs du passé », voilà l’expression qui me vient à l’esprit, lorsque je regarde la situation de Thomas Chabot. Elle me rappelle beaucoup celle de l’ancien défenseur étoile des Sénateurs, Erik Karlsson, aujourd’hui membre des Sharks de San Jose.
Il faut reconnaître que Karlsson n’était pas un joueur facile à diriger, ce qui fait en sorte qu’on lui a laissé trop de place au fil du temps et trop de liberté dans la quantité-minute au lieu de la qualité-minute.
La seule exception a été lors de la première saison derrière le banc de l’ex-entraîneur-chef Guy Boucher, qui avait réussi à faire comprendre au Suédois, à court terme du moins, qu’il pouvait arriver à atteindre l’objectif de performance sportive avec de plus courtes présences avec autant de temps d’utilisation.
Lorsqu’on regarde Chabot, on voit plusieurs similitudes avec Karlsson. Lors des trois dernières sorties en moins de quatre jours, dont une séquence de 2 en 2 de la formation ottavienne, le jeune défenseur s’est retrouvé dans un contexte de surutilisation par ses entraîneurs.
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Son temps d’utilisation de dimanche dernier face aux Maple Leafs a frôlé les 30 minutes (29:48), tandis que 24 heures plus tard il a joué 31:11 et le mercredi suivant 34:50, chaque fois contre les Canucks – lors de deux matchs qui se sont soldés en prolongation.
Or, ce qui est encore plus inquiétant, c’est la durée moyenne des présences, qui dépassait les 45-50 secondes optimales. Chabot effectuait des présences moyennes de plus d’une minute (1:05/1:08).
On devra rapidement apporter des ajustements importants à cette situation, si on ne veut pas surexposer Chabot et le mettre dans une situation précaire. On peut comprendre les entraîneurs des Sénateurs, qui certains soirs, avec la soif de victoire se font complices de cette surutilisation. Or, il faut être très prudent. On ne veut surtout pas développer de mauvaises habitudes chez Chabot pour les années futures, mauvaises habitudes qui deviendraient alors difficiles à corriger par la suite.
Le défenseur de 24 ans a de lourdes responsabilités, car soir après soir il est affecté à la couverture des meilleurs éléments adverses en situation de cinq contre cinq. Que ce soit contre les Draisaitl et McDavid, ou les Matthews et Marner, ou les Horvat et Boeser, Chabot a de grands souliers à chausser.
Chose certaine, le Beauceron d’origine est actuellement « LE » meilleur défenseur des Sénateurs d’Ottawa, et il le sera demain et après-demain, et nul doute qu’il deviendra éventuellement un des meilleurs défenseurs du circuit Bettman.
Sa capacité à relancer l’attaque, son sens du jeu, sa prise d’informations, son niveau d’habiletés offensives et ses qualités à s’amener sur une 2e vague d’attaque, que ce soit par son transport de la rondelle ou sa facilité à trouver les lignes de tir, font de lui un défenseur d’exception lorsqu’il est question de défenseurs de type « quart-arrière ».
Malgré certaines faiblesses défensives dans son propre territoire, certaines difficultés à remporter ses batailles à un contre un en espace restreint et ses limites en situation de marquage devant le filet, le choix de première ronde des Sénateurs en 2015 (18e au total) est tellement dominant dans la phase offensive que pour l’instant on lui pardonne.
De par sa nature, Chabot est ce type de personne qui a confiance en ses moyens et cela se reflète dans son jeu. À l’inverse, cette même confiance peut parfois le placer en situation de vulnérabilité dans certains jeux à haut risque, ce qui vient avec ce type de profil.
Bref, tout ça pour dire qu’il faut être très prudent et faire attention à ne pas surutiliser Chabot sur une base quotidienne. Cela nous ramènerait dans un passé pas si lointain, ce qui nous rappelle encore une fois qu’il faut apprendre de nos erreurs et éviter de les répéter!
Le Canadien demeure en contrôle de sa propre destinée
Quoi que l’on en dise et que l’on en pense, le Canadien de Montréal est en contrôle de sa propre destinée tant et aussi longtemps qu’il performera à la hauteur de son talent et qu’il fera preuve de constance. Cela passera par la présence de résultats positifs à domicile, considérant le calendrier de la Sainte-Flanelle d’ici la fin de la saison.
Les plus positifs diront que le CH a subi huit défaites en temps réglementaires cette saison. Les plus pessimistes parleront de seulement 14 victoires en 31 parties de saison régulière. Puis, les plus réalistes s’attarderont au fait que le Canadien présente un pourcentage de victoire de ,597 et qu’il a encore plusieurs parties en main sur plusieurs formations de sa section.
Il y a eu certaines zones de turbulences au cours des dernières semaines, c’est sûr. Cela fait en sorte que la troupe de Dominique Ducharme semble avoir généré une certaine peur de faire des erreurs et cela se transpose dans le feu de l’action.
Hypothéqué par la blessure de Ben Chiarot en défensive, le CH possède une grande fragilité à la hauteur de la ligne bleue, ce qui est aussi vrai pour plusieurs formations du circuit Bettman. Pour connaître du succès et aller loin en séries éliminatoires, la notion de la profondeur demeure un facteur non négligeable.
Le Canadien peut tout de même se réjouir d’avoir finalement réussi à chasser ses propres démons avec cette victoire en tirs de barrage face aux Canucks de Vancouver samedi soir dernier. Or, ce soupir de soulagement est loin de leur amener la coupe aux lèvres.
Ducharme et ses protégés devront trouver le moyen de régler les prochains matchs en temps réglementaire s’ils veulent se libérer de cette pression que leur amène la période de surtemps.
Soirée de trois buts pour Derick Brassard
Mon petit clin d’œil du jour va au Gatinois (Hullois) Derick Brassard, qui a inscrit son premier tour du chapeau en carrière en saison régulière samedi soir dernier dans une victoire des Coyotes de l’Arizona face aux Ducks d’Anaheim.
Disputant son 883e match en carrière dans le meilleur circuit de hockey au monde, Brassard aura prouvé une fois de plus qu’il a encore cette passion pour la « game », et ça personne ne pourra lui reprocher d’en manquer.
Une bonne folie qui espérons-le va lui permettre d’atteindre le plateau des 1000 matchs en carrière dans la LNH; un fait d’armes important pour ceux qui gravitent dans ce milieu des plus compétitifs.
Acceptant un nouveau rôle et de nouvelles responsabilités, à un salaire moindre, le vétéran de 33 ans prouve qu’il a encore sa place dans ce circuit, lui qui a été un choix de première ronde (6e au total) des Blue Jackets de Columbus en 2006.
Sa carrière a été parsemée de hauts et de bas, mais Brassard a toujours joué par amour pour la « game » et cela ne changera pas.