COLLABORATION SPÉCIALE

Si l’ancien entraîneur-chef des Sénateurs d’Ottawa Guy Boucher ne cessait de répéter, lors de son passage derrière le banc, que le repos pouvait représenter une arme précieuse selon le contexte, il est difficile de penser que cette longue pause d’inactivité ne représentera pas un des pires ennemis de l’entraineur actuel, DJ. Smith. Sa troupe reprendra l’action ce soir face à l’Avalanche du Colorado et disputera quatre parties en six soirs sur la côte ouest-américaine.

Inactifs de la compétition depuis plus d’une semaine, les Sénateurs risquent d’être un peu perdus, surtout que certains joueurs étaient inactifs depuis presque le début du mois de novembre, en raison du protocole COVID de la Ligue nationale de hockey.

Une réalité qui demandera et exigera une certaine période d’ajustement pour retrouver la fameuse « game shape » et le synchronisme qu’exige ce milieu des plus compétitifs.

Si l’ensemble des protégés de Smith étaient heureux de se retrouver à l’entrainement lors de la dernière fin de semaine, la valise du gros bon sens devrait tout de même suivre dans la gestion des attentes vis-à-vis la performance sportive.

Simplifier la chose devrait faire partie du court terme, question de contrôler ce qu’on peut contrôler. Malgré cette absence de résultats positifs depuis le début de la saison, comme en témoigne cette fiche de 4-10-1 pour la formation ottavienne, qui occupe le 30e rang du classement général, il faut tenter de repartir à neuf.

Une réalité qui nécessitera le souci du détail et qui apportera son lot de défis dans la prochaine semaine. Le personnel hockey risque de marteler le message comme quoi il sera important de maintenir l’accent et le niveau de concentration sur des objectifs bien ciblés, notamment l’importance de retrouver ses repères dans ce sérieux test d’adversité.

Lassi ThomsonThomson : on doit faire preuve de lucidité pour son développement!

Lassi Thomson a su saisir l’opportunité du moment et faire la démonstration de son savoir-faire. Le jeune défenseur de 21 ans d’origine finlandaise (19e choix au total lors de la séance de sélection de 2019) a démontré de très belles choses à ses 3 premiers matchs dans le circuit Bettman.

Utilisé sur une base approximative de 19:00 par partie, avec comme partenaire de jeu le vétéran Thomas Chabot, le défenseur droitier doté d’habilités offensives intéressantes et d’un tir de la pointe au-dessus de la moyenne aura en quelque sorte réussi à faire une bonne 1re impression.

Or, comme le dit le vieil adage, trois parties ne font pas une saison, et une saison ne fait pas nécessairement une carrière dans ce milieu où la constance représente le principal défi. Dans ce contexte, le fait de respecter le processus de développement et de cheminement, surtout à une position aussi névralgique que celle de défenseur, exige patience et doigté de la part de la haute direction, question d’éviter et/ou de répéter certaines erreurs du passé dans le désir de vouloir devancer les échéanciers et de tomber en amour à court terme.

Lorsque certains joueurs qui sont présentement sur la voie d’évitement seront de retour, je pense qu’il serait pertinent et même très bénéfique de retourner le jeune Finlandais dans la Ligue américaine pour qu’il y poursuive son développement. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on considère cette richesse qui se pointe de plus en plus à l’horizon (Jacob Bernard-Dockey, Jake Sanderson, etc.) pour les années futures, là où la notion de la profondeur n’a jamais été aussi importante.

Par contre, il est clair qu’il s’agit d’un exercice très complexe pour les décideurs dans un contexte où faire graduer les jeunes espoirs de façon prématurée (bien que le talent n’ait pas d’âge) n’a jamais été aussi omniprésent. La gestion de ces jeunes surdoués sera un exercice qui demandera de se libérer du regard des autres et faire fit de leurs projections à moyen et à long terme.

Le groupe de jeunes défenseurs qui, dans un futur plus que rapproché, graviteront dans la cour des grands et qui feront inévitablement partie du meilleur circuit de hockey professionnel au monde est très intéressant.

Or, il faut faire attention. La position de défenseur pardonne beaucoup moins que celle d’attaquant. Les risques de dommages collatéraux au niveau de la confiance peuvent se faire sentir rapidement contrairement à un joueur offensif, pour qui il est plus facile de dissimuler certaines erreurs, voire un manque d’expérience.

En fin de compte, une gestion responsable dictera fort possiblement la suite des choses pour le jeune Thomson, qui devrait poursuivre son apprentissage avec les Senators de Belleville (AHL) plus tôt que tard.

Ilya SorokinLigue nationale : l’envers de la médaille pour les Islanders

« Danger » est le mot qui venait à l’esprit de plusieurs observateurs en lever de rideau pour la formation dirigée par Barry Trotz, un des entraîneurs les plus expérimentés et qualifiés du circuit Bettman.

En attente de disputer leur toute première partie dans leur nouvel amphithéâtre, les Islanders de New York, qui ont la réputation d’une formation structurée et disciplinée, ont dû disputer leurs 13 premières parties du calendrier régulier sur les patinoires adverses. Ils auront entamé la campagne avec une fiche de 5-6-2, au sein d’une division considérée comme celle de la mort en début de saison. Cela vient déjà de placer la formation new-yorkaise dans une situation précaire.

Présentant une des pires fiches offensives de la LNH (30e) en ce début de saison, avec une moyenne de 2,21 buts marqués par partie, l’un des plus faibles taux de réussite en avantage numérique (13,1 %), et un rendement défensif de 3,07 buts alloués par partie, disons que les éléments en place ont de quoi inquiéter le duo Lamoriello-Trotz, qui n’est peut-être pas du genre à paniquer rapidement, mais qui se devra de trouver des solutions assez rapidement. Même si la saison est encore jeune, il ne faut pas trop se distancer du peloton de tête.

Le manque de productivité offensive de plusieurs éléments sur le plan individuel risque d’exercer de plus en plus de pression et de fragilité (manque de confiance) sur une formation qui doit aussi composer avec son lot de blessures à court terme et du protocole COVID.

Le buzz d’un nouvel amphithéâtre au goût du jour fortement apprécié et attendu a malheureusement eu pour effet d’octroyer un calendrier déséquilibré dans ce premier mois d’activité, ce qui explique en partie ce sérieux passage à vide chez les Islanders depuis le début de la campagne. À suivre...