D’un côté, Shea Weber. Le défenseur format géant domine et rend de précieux services à la Sainte-Flanelle depuis son acquisition durant l’entre-saison, et ce, à plusieurs niveaux.

Par sa maturité, son leadership, sa grande capacité à consommer de grosses minutes pendant un match, sans oublier la puissance de son tir de la pointe qui en fait frémir plusieurs, surtout en avantage numérique, Weber représente un défenseur complet.

Sensiblement dans la même catégorie que les Drew Doughty (Los Angeles) et Brent Seabrook (Chicago), Weber peut évoluer et compétitionner contre les meilleurs attaquants du circuit soir après soir, tout en ayant un apport offensif non-négligeable qui contribue grandement au succès de sa formation.

Shea WeberIl va sans dire qu’il est encore très tôt dans la saison et que l’on parle d’un honneur individuel, mais de l’autre côté, à l’autre bout de la 417, Erik Karlsson n’a pas dit son dernier mot dans la course au trophée Norris.

Récipiendaire du trophée Norris en 2012 et 2015, Karlsson est également très dominant cette saison. Bien entendu, le Suédois est surtout reconnu pour la qualité de son jeu offensif, comme en témoigne sa fiche de sept buts, 20 passes (27 points) depuis le début de la saison.

Lentement, mais sûrement, celui qui a devancé l’ancien défenseur de la formation ottavienne Wade Redden en tant que meilleur pointeur chez les défenseurs dans la petite histoire de la franchise, depuis le retour à l’ère moderne, ne cesse de surprendre dans plusieurs autres aspects de son jeu qui méritent une attention particulière.

Beaucoup plus fiable sur l’aspect défensif de son jeu dans son propre territoire, Karlsson possède maintenant un niveau de maturité grandissant. Il semble désormais davantage axé sur le rendement de l’équipe au lieu de se soucier de ses objectifs et réalisations personnels. Il agit maintenant comme un vrai capitaine et exerce une importante influence auprès de ses coéquipiers.

Or, au risque de me répéter, quand est-ce que l’on reconnaîtra ces défenseurs au profil un peu plus défensif, qui par leurs rôles et responsabilités, représentent des valeurs inestimables pour leurs organisations respectives?

Le contexte est loin de vouloir comparer des pommes avec des oranges, mais tout simplement de faire réaliser et reconnaître les différents profils (offensif, stabilisateur et défensif) qui existent au sein de la confrérie des défenseurs.

La reconnaissance est plus que présente chez les attaquants avec la présence du trophée Frank Selke, remis par la Ligue nationale de hockey au meilleur attaquant ayant démontré son engagement dans les deux sens de la patinoire et surtout sur la qualité de son jeu défensif. Donc, nous sommes en droit de nous demander ce qu’attendent les grands décideurs pour procéder de la même façon au niveau de ces grands oubliés qui évoluent à la hauteur de la ligne bleue.

Un éternel débat qui revient en avant-scène bon an mal an, mais qui en raison d’un certain entêtement tarde toujours à voir le jour. Tout ça, dans un contexte où la LNH aurait grande avantage à se moderniser et tout simplement passer à un autre appel.

Le Canadien en plein contrôle dans l’Atlantique

Pendant que la troupe de Michel Therrien semble bien composer avec l’absence de certains de ses éléments clés (blessures), sans nécessairement parler de ballade dans le parc, il est réaliste de penser que le Canadien est en plein contrôle de son propre destin dans la course au 1er rang de la division Atlantique.

Paul ByronSans rien enlever aux opposants de division, la présence de résultats positifs chez le Canadien enlèvera une certaine chaleur des épaules du directeur général Marc Bergevin dans sa quête de renfort pour palier à l’absence des attaquants Alex Galchenyuk et David Desharnais. Le DG pourrait ainsi éviter de se retrouver dans une surenchère potentielle.

Entre-temps, le scénario est tout le contraire dans la division Métropolitaine où une compétition féroce se pointe à l’horizon. Sans nécessairement entrer dans les petits détails, la lutte que se livrent les Penguins, les Rangers, les Blue Jackets, les Flyers et les Capitals laisse très peu de place à l’erreur et aux passages à vide.

Lorsqu’on prend le temps d’analyser le ratio victoires/défaites de plusieurs de ces formations, la situation impressionne contrairement à d’autres associations de la Ligue nationale.

Comme le dirait Jacques Martin, le mot « parité » revient continuellement dans cette division où les séquences victorieuses sont à l’honneur par les temps qui courent.

Des rivalités naturelles et des grandes performances de joueurs de premier niveau en pleine maturité et dans la fleur de l’âge sont au cœur des débats. Tout porte à croire que les deux places de « quatrième as » de l’association de l’Est proviendront de cette section de la mort, soit la division Métropolitaine.

Sans être prophète de malheur, l’élément « blessures » sera un facteur important d’ici la fin de la saison. Aussi, les équipes les mieux nanties devant le filet risquent fort possiblement d’être celles qui en bout de ligne se démarqueront davantage.

Comme les Rangers de New York, par exemple, qui au cours des dernières semaines, profitent des prouesses du gardien auxiliaire Antti Raanta. Ce dernier répond actuellement de façon favorable aux difficultés rencontrées par le vétéran Henrik Lundqvist, qui avec un pourcentage d’efficacité légèrement au-dessus de ,912 tarde à reprendre sa vitesse de croisière.

Une 200e partie pour Jean-Gabriel Pageau

Samedi dernier, face aux Kings de Los Angeles, Chris Neil a reçu un bel honneur, alors qu’on a souligné son 1000e match dans la LNH, une reconnaissance amplement méritée pour celui qui au fil du temps a su s’adapter aux nombreux changements de la « game ».

Jean-Gabriel PageauPendant ce temps, le Québécois Jean-Gabriel Pageau, un peu contre toute attente, disputera sa 200e partie en carrière dans le circuit Bettman samedi soir prochain face aux Devils du New Jersey. Et c’est tout à son honneur.

Joueur autonome avec restrictions à la fin de la présente saison, cet ancien produit de la LHJMQ et choix de 4e ronde des Sénateurs d’Ottawa en 2011, n’a rien perdu de sa ténacité, de sa fougue et de l’acceptation de son rôle. Tout ça, malgré les multiples changements apportés derrière le banc des Sénateurs au cours des dernières années.

Sans être devin, il ne faudrait pas se surprendre, même si ce n’est pas coutume dans la gestion quotidienne des opérations des Sénateurs d’Ottawa, qu’on procède au renouvellement de l’entente contractuelle du Gatinois au cours des prochains mois.

Il s’agit d’un « no brainer » selon plusieurs. Pageau a su encore une fois adapter son style de jeu depuis l’arrivée de Guy Boucher derrière le banc. Il possède maintenant un rôle qui le force à avoir une certaine retenue sur l’aspect offensif du jeu et davantage se concentrer à contenir les meilleurs éléments offensifs de l’équipe adverse.

Ce genre de sacrifice place en avant-plan le mot « équipe » et espérons que le DG Pierre Dorion en prend bonne note dans son évaluation. Cela pourrait peser dans les négociations contractuelles de Pageau, lui qui représente un peu l’ADN de cette franchise.

Fort possiblement à la recherche de stabilité dans la prochaine négociation, Pageau et l’agence qui le représente, Newport Sports Management risquent de refuser de se limiter à un contrat de type transitoire comme son dernier. On cherchera probablement une entente plus longue.

Bref, il s’agit d’un dossier intéressant pour une organisation qui semble avoir accordé une certaine importance à l’aspect francophone dans les dernières années avec certaines acquisitions et choix de repêchage. À suivre...