Alors que le vétéran Mats Sundin effectue ses débuts avec les Canucks de Vancouver et que Brendan Shanahan prépare aussi un retour au jeu, les Québécois Jocelyn Thibault et Yanic Perreault s'entraînent ensemble en Estrie en nourrissant l'espoir qu'une formation en difficulté se tournera éventuellement vers l'un d'eux dans le dernier droit de la saison.

« Je n'ai absolument pas mis une croix sur ma carrière », lance sans hésiter l'ancien gardien du Canadien, qui célèbrera son 34e anniversaire de naissance la semaine prochaine.

Depuis le retour du lock-out, Thibault a dû se contenter d'un rôle de réserviste à Pittsburgh et à Buffalo, mais il est persuadé qu'il pourrait encore tenir son bout dans la LNH. « Ce n'est pas une situation facile, mais je me tiens prêt. Après une quinzaine de saisons dans la LNH, je ne veux pas jouer à n'importe quelle condition. J'ai des enfants et la famille est très importante ce qui fait que je suis plus exigeant que d'autres», ajoute t-il.

La LNH ou rien

Plutôt que de s'entraîner avec une poignée de « old timer » près de chez-lui, Thibault aurait pu garder la forme en jouant au sein de certains circuits professionnels de calibre inférieur. Le téléphone a sonné à quelques reprises, mais ces options n'ont jamais été envisagées. Son agent Robert Sauvé reste à l'affut, mais les directives de son client sont très claires.

« Pour moi, à mon âge, c'est la Ligue nationale ou rien du tout. Je trouve ça l'fun de voir Marc Denis avec le Canadien et c'est mérité pour lui, mais je ne serais pas prêt à passer par la Ligue américaine comme lui. Il est un peu plus jeune que moi et je respecte sa démarche, mais mes enfants sont plus vieux et c'est différent », continue celui qui fut repêché en première ronde par les Nordiques en 1993.

Par contre, à 33 ans, Thibault n'est pas prêt à passer ses journées à la maison dans une chaise berçante comme il le dit si bien lui-même en riant. Depuis quelques mois, il prépare son après-carrière et si jamais le coup de fil providentiel n'arrive jamais, il sera tout de même en mesure de se lever chaque matin, presque autant motivé qu'avant à l'idée de se rendre au travail.

Encore dans le hockey

En novembre, Thibault a été embauché par la compagnie Powertek, une entreprise de Sherbrooke qui fabrique des bâtons de hockey et quelques pièces d'équipement. Bien coté au niveau de l'équipement pour le hockey de rue, Powertek attaquera maintenant le marché conventionnel à l'automne en visant surtout les gardiens de but. En Jocelyn Thibault, les dirigeants de l'entreprise ont déniché bien plus qu'un simple porte-parole.

« On part de zéro, le produit est intéressant et on monte ça ensemble. Quand je jouais, j'apportais toujours plusieurs modifications à mon équipement. Quand je voyais les représentants des compagnies, je leur montrais ça et je leur donnais des idées. Maintenant, je les garde pour moi! »

Désirant que l'aventure soit profitable et que son nom soit associé à un produit qui ne décevra pas, Thibault a pris les bouchées doubles et il n'a négligé aucun détail. Il arrive d'ailleurs d'un voyage d'une semaine en Chine où il a rencontré des fournisseurs et visité des manufactures où seront assemblées certains morceaux destinés au marché canadien.

« Quand tu fais quelque chose, aussi bien le faire à 100%. En associant mon nom à Powertek, je tenais à ce qu'on offre des produits de qualité. Je suis allé en Chine parce que je voulais voir et comprendre comment ça marche là-bas. Maintenant, quand je parle à un fournisseur, je suis capable de mettre un visage sur son nom et je sais à qui j'ai affaire même si la personne qui travaille pour nous se retrouve à l'autre bout du monde. C'est vraiment agréable et je plonge là-dedans avec enthousiasme car j'ai trouvé une affaire qui m'allume», explique le sympathique athlète visiblement prêt à troquer ce titre pour celui d'homme d'affaires.