Michel Therrien n'a pas fait beaucoup de promesses lorsqu'il s'est amené avec le Canadien de Montréal. Il ne fut jamais question d'un certain nombre de victoires ou d'une position quelconque au classement. Il n'a pas fait beaucoup de vagues non plus, refusant de se lancer dans de grandes analyses savantes sur ce qui n'allait pas avec l'équipe. Il s'est abstenu de blâmer untel ou de louanger un autre.

Therrien n'a pris qu'un engagement: celui d'être intraitable sur l'éthique de travail de ses joueurs! "Ceux qui donneront des demi-mesures n'auront pas leur place avec le Canadien", avait-il dit. Après quelques bonnes séances d'entraînement, où la sueur a déferlé sur le front de certains qui n'avaient pas tout à fait la forme, on a rapidement senti que la volonté de l'entraîneur s'installait parmi ses joueurs.

Si bien, qu'on entend maintenant de plus en plus de commentaires élogieux à ce sujet. Pas plus tard que dimanche, après la victoire contre Buffalo, les analystes des Sabres ont salué l'acharnement et la vivacité démontrée par le Canadien. Ils ont parlé en long et en large de la vitesse de l'équipe et de son refus de baisser les bras. "A défaut de grandes vedettes, le Canadien constitue une équipe qui peut grandement déranger l'adversaire" a dit l'ancien des Sabres, Mike Robitaille.

Avec une fiche de 10-6-1-1 depuis le 1er janvier, le Canadien a complètement changé l'allure de sa saison. On ne peut plus parler que d'un soubresaut ici et là. Il s'agit d'une séquence de 18 matchs qui révèle une tout nouvelle réalité. L'équipe joue mieux, globalement, mais surtout, elle travaille sans relâche. Elle mérite un "A" pour l'effort, rien de moins!

Lombardi a dépassé les bornes

Que les Sharks de San Jose en appellent de la suspension à Owen Nolan n'est pas nécessairement étonnant en soi. Son absence pour un total de 11 matchs, à ce stade de la saison, constitue une gifle dont l'équipe aurait pu se passer, surtout dans le contexte de la blessure à Vincent Damphousse. Pourquoi donc ne pas essayer le tout pour le tout et tenter de faire alléger le verdict?

Ce qui est inacceptable, cependant, dans ce processus d'appel, ce sont les motifs invoqués par Dean Lombardi. Le DG des Sharks s'est lancé dans un long plaidoyer de souffre-douleur en affirmant, avec tout le sérieux du monde, qu'il était victime d'une conspiration entre Colin Campbell et Gary Bettman, tout simplement parce que le commissaire "n'aimait pas" Lombardi.

Voyons donc! Comment est-ce que cela pourrait être possible? La vérité, c'est que Nolan a frappé Grant Marshall de façon on ne peut plus condamnable. Son geste était aussi violent que gratuit et il fut perpétré délibérément. Tout cela devant le grand public qui assistait au match ainsi que devant les caméras de la télévision! Il fallait une sanction sévère et juste et le verdict de la LNH va exactement en ce sens. Verdit qui a reçu, du reste, un appui public unanime jusqu'ici. Alors?

Alors, M. Lombardi aurait intérêt à se taire et à plutôt concentrer ses énergies sur le caractère bouillant de son joueur étoile. Et il aurait intérêt à s'asseoir au plus tôt avec Gary Bettman, question d'éviter des représailles encore plus grande…

Le mauvais numéro de Savard

André Savard nous a fait bien rire à bord de l'avion qui ramenait le Canadien de Buffalo dimanche soir.

"Dis donc, André, quel numéro portais-tu quand tu jouais avec les Sabres", lui demanda votre humble chroniqueur. "Je portais le numéro 12, le mauvais numéro", dit-il. "Comment ça, le mauvais numéro?"

"C'est bien simple, Gilbert Perreault portait le 11. Alors à chaque fois que les joueurs étaient présentés de façon officielle, pour toute sorte de raisons, Gilbert recevait une ovation interminable. Et à chaque fois, immanquablement, quand on me présentait à mon tour, je n'entendais absolument rien. Il n'y avait que l'écho qui provenait des gradins, un son terrible pour les oreilles. Je ne savais jamais si je devais aller sur la patinoire ou si je devais rester en place. Cela a duré 7 ans! Je n'en pouvais plus à la fin", ajouta-t-il en riant.