Nous passerons les prochains jours dans nos valises puisque d'ici le 10 novembre, nous n'allons jouer qu'une seule fois à la maison. Les voyages ont l'avantage de cimenter l'esprit d'équipe.

On ne pourra même pas profiter de ce long séjour à l'étranger pour initier nos recrues pour la simple et unique raison que nous n'avons pas de recrues dans la formation.

Au moment d'écrire ces lignes, nous sommes à Denver en prévision du match de jeudi contre l'Avalanche. J'aurai l'occasion de vous parler plus bas d'une journée sur la route dans la vie d'un joueur des Penguins.

Critiquer Crosby

Certains l'ont critiqué et je me demande pourquoi. Mon coéquipier Sidney Crosby a amassé un but et trois passes mardi dans notre victoire de 4-2 sur le Wild au Minnesota. Selon moi, on ne peut rien reprocher à Sidney cette saison. Il est actuellement sur une séquence de onze parties de suite avec au moins un point. Si c'est ce que vous appelez un lent début de saison...

S'il y a des gens qui se plaignent du rendement de Crosby, c'est parce qu'ils ne voient pas tous les matchs des Penguins. Je peux vous dire que même s'il ne récolte pas huit points par partie, il est toujours le plus dominant. Les gens ne font que s'arrêter aux statistiques. Il faut le voir sur la glace pour réaliser qu'il n'y a pas que les statistiques pour analyser le travail d'un joueur.

Sidney est un joueur d'équipe pour qui les statistiques passent après les succès des Penguins. C'est un leader qui fait passer les intérêts de l'équipe avant les siens.


Plus de peur que de mal

Contre les Maple Leafs de Toronto jeudi dernier, j'ai été contraint de quitter la rencontre après avoir lourdement chuté et donné contre la bande lors d'un dégagement. Je tentais d'être le premier sur la rondelle quand je suis tombé. Disons que c'était 1-0 pour la bande.

J'ai quitté la partie parce que j'avais des problèmes de vision. J'ai toutefois repris l'entraînement dès vendredi, en plus de subir des tests pour déterminer si je souffrais d'une commotion cérébrale. Heureusement, tout était négatif.

La ligue aurait avantage à instaurer un règlement qui permettrait aux juges de ligne d'arrêter le jeu dès que la rondelle passe la ligne des buts lors d'un dégagement. Il y a malheureusement toujours des joueurs qui se font blesser.

Randy Jones vs Patrice Bergeron

Comme tout le monde, j'ai vu la mise en échec de Randy Jones des Flyers de Philadelphie sur Patrice Bergeron des Bruins de Boston. Selon moi, cette mise en échec n'était pas légale parce que Jones a frappé par derrière et sa suspension était méritée.

Le geste de Jones n'était toutefois pas volontaire, mais accidentel. Pour prévenir les coups du genre, la ligue n'avait pas le choix de le suspendre.

Même s'il a penché la tête sur la séquence, Bergeron ne peut pas être blâmé pour cette blessure. Je crois qu'il s'agit d'une malchance car Jones a simplement terminé sa mise en échec. Parfois, il s'agit d'accident bête comme j'en ai été victime à Toronto.

Je sais que ça fait trois fois cette année que les Flyers sont impliqués dans des histoires semblables. C'est sans doute un hasard car je suis convaincu que ce n'est pas l'entraîneur qui a demandé à ses hommes d'aller en geler un.

Chez nous, Colby Armstrong est un joueur solide. Il n'hésite pas à frapper par surprise. On se souvient de sa mise en échec contre Saku Koivu, l'an dernier. Il ne l'avait pas blessé mais si Koivu avait simplement bougé dans un autre sens, il aurait pu le blesser.

Il suffit de peu de choses pour qu'une mise en échec cause une blessure. C'est comme un accident de voiture. Parfois ça cogne fort et personne n'est blessé alors que d'autres fois, l'impact est moindre mais les blessures sont graves ou mortelles.

Bon voyage William

Je voudrais profiter de cette page pour saluer mon frère William, technicien aéronautique chez Rolls Royce, qui part ce week-end pour l'un de ses deux séjours de six semaines en Écosse. Il s'en va assembler un nouveau moteur d'avion. Ça fait six ans qu'il monte des moteurs pour Rolls Royce et je suis très heureux pour lui.

Je voulais simplement lui souhaiter bon voyage et bonne chance.

Questions des internautes

Modal veut savoir pourquoi Sidney Crosby ne joue pas sur la deuxième vague en désavantage numérique?

Modal sera heureux d'apprendre que Michel Therrien a utilisé Sidney sur la deuxième unité défensive contre le Wild, mardi. Depuis le début de la saison, il était souvent utilisé sur la troisième vague pendant les 30 dernières secondes.

Je pense que l'entraîneur veut le ménager un peu. Si on considère que le 87 joue déjà environ 24 minutes par partie, lui confier d'autres missions en infériorité numérique, ça ferait beaucoup.

Cormy me demande de quoi discutent les joueurs durant les soirées libres?

Nous parlons de n'importe quoi. Nous sommes jeunes et les sujets peuvent aller des jeux vidéo à la politique en passant par la nutrition. Avec Marc-André Fleury, il m'arrive de parler de nos années dans les rangs juniors. Nous sommes une équipe jeune, on parle beaucoup de ce qui passionne les jeunes.

Les jeunes et les moins jeunes sont très bien intégrés. Je discute de tout et rien aussi avec mon bon vieux chum Alain Nasreddine, qui a déjà été mon colocataire. Je fais la même chose avec Mark Recchi ou Gary Roberts, par exemple.

Aujourd'hui mercredi est un bon exemple d'une journée type sur la route. Nous sommes à Denver. On s'est entraîné ce matin. L'autobus vient de nous laisser au centre d'achat et, avec une quinzaine de coéquipiers, nous allons au cinéma voir le film d'horreur, Saw IV. Avant de s'y rendre, on va aller casser la croûte. Dans le fond, on s'arrange pour passer le temps. Plus tard, on ira dans un steakhouse avant d'aller se reposer.

*propos recueillis par RDS.ca