Lors notre voyage dans l'Ouest, j'ai aggravé ma blessure à la cheville. Mercredi, j'ai subi des examens qui ont révélé une sévère entorse. Je devrai donc m'absenter de la compétition pendant quelques semaines.

Tout au long du périple, j'ai décidé de jouer malgré la douleur. À Edmonton et Calgary, j'ai subi de légères entorses. Toutefois, c'est lors de ma dernière présence à Vancouver que le tout s'est détérioré. Ceux qui ont regardé le match ont remarqué qu'au terme de notre victoire en tirs de barrage, je me dirigeais au vestiaire en boitant.

Malgré tout, je ne regrette pas d'être revenu au jeu si rapidement. J'ai entendu plusieurs histoires à propos des entorses aux chevilles. Certains étaient en mesure de jouer malgré la douleur, d'autres pas. J'ai tellement de difficulté à demeurer à l'extérieur de la compétition que j'ai finalement décidé de revenir, car je me sentais bien. La preuve? J'ai marqué à mes deux premières rencontres lors de mon retour au jeu.

Ce qui est doublement frustrant, c'est que les choses allaient bien pour moi. J'évoluais sur le deuxième trio en compagnie d'Evgeni Malkin et de Petr Sykora. Je jouais en moyenne 18 minutes par match.

Les médecins prévoient que je serai absent pour une période d'un mois. De mon côté, j'espère que ce sera plus rapide. Plusieurs options s'offrent à moi au sujet de la guérison, dont une opération qui pourrait devancer mon retour à la compétition. Je m'explique. Lorsqu'on subit une entorse à une cheville, il ya un ligament entre nos deux os qui s'étire et se déchire. En visant les deux os, le ligament ne travaille plus et il guérit plus rapidement. Donc, je pourrais revenir au jeu lorsque les incisions seraient guéries, soit après une semaine ou deux. Toutefois, avant de prendre une telle décision, je vais m'informer de façon adéquate. Nous sommes encore en début de saison et il ne sert à rien de précipiter les choses.

En plus de mon entorse, j'ai maintenant une tendinite à un tendon en raison de ma démarche un peu croche depuis quelque temps. Je dois donc porter une grosse botte. Disons que ça déjà été mieux dans mon cas…

Malgré cette longue convalescence, je ne me soucie guère. Après avoir précédemment raté cinq parties, je suis revenu au jeu et j'ai retrouvé le rythme très rapidement. C'est ce qui m'encourage.

Fleury : absence de deux mois

Évidemment, vous avez sûrement appris que notre gardien Marc-André Fleury a lui aussi été victime d'une entorse à une cheville, jeudi dernier à Calgary. Dans son cas, on parle d'une absence possible de deux mois.

Même si on a perdu notre gardien numéro un pour une longue période, je ne crois pas que la direction tentera de dénicher un autre gardien. Dany Sabourin a démontré qu'il est en mesure de faire le travail. Il sera secondé par Ty Conklin.

Un groupe uni

Avant la rencontre de mardi à Philadelphie, nous avions remporté sept de nos huit derniers matchs. Je crois que, malgré mon absence et celle de Marc-André, nous serons en mesure de continuer d'accumuler les victoires. Après tout, je ne suis pas Sidney Crosby. Oui, j'ai aidé l'équipe à gagner des matchs et les choses allaient super bien pour moi. Malgré tout, l'ambiance est présentement excellente au sein de notre formation et c'est ce qui nous permettra de continuer à gagner. Si on prend le match de mardi contre les Flyers, oui nous avons perdu 8-2. Cependant, j'aime mieux perdre un match de cette façon que de perdre 4-2, par exemple, alors que nous jouons mollement.

Contre les Flyers, nous sommes allés à la guerre et nous avons démontré que nous étions unis. Évidemment, j'ai apprécié regarder le tout dans les estrades, mais j'aurais naturellement préféré être sur la patinoire.

L'an dernier, nous avions remporté nos huit parties contre les Flyers. Cette saison, ils viennent de remporter les trois premiers, mais nous n'avons pas dit notre dernier mot. Ils sont encore loin d'un balayage.

La rivalité entre les Penguins et les Flyers est très intense. Tant à Pittsburgh qu'à Philadelphie, la foule est toujours très survoltée lors de ces affrontements. Des rencontres comme celle de mardi sont toujours appréciées par les amateurs… et par les joueurs. Même si nous avons perdu, tous les joueurs discutaient du match lors de notre retour à Pittsburgh.

La folie s'est poursuivie

La semaine dernière, je vous mentionnais que nous avons assisté à un vrai cirque médiatique à Edmonton. Je peux vous affirmer que la folie Crosby s'est poursuivie à Calgary et à Vancouver. Disons que ça a été un très beau voyage. Évidemment, le fait d'avoir remporté les trois parties a grandement aidé.

Dans les trois villes canadiennes, les partisans étaient survoltés et ils ont eu la chance d'assister à de très bonnes parties. Lors des deux dernières, c'est Kristopher Letang qui nous a procuré la victoire en tirs de barrage.

À Calgary, Michel Therrien n'a pas hésité à faire confiance à Kristopher en l'envoyant au quatrième tour. Tout le monde sait que Kris possède beaucoup de talent. Lorsque Michel l'a choisi, il s'est présenté sur la glace de façon relaxe avec le sourire aux lèvres. Il est plaisant à regarder aller. Face aux Canucks, Michel a attendu au sixième tour avant de le sélectionner, avec le résultat que l'on connaît.

Au cours de cette rencontre, Crosby a été frustré à deux reprises sur des tirs de pénalité. Une première fois en prolongation et une seconde lors des tirs de barrage. Malgré tout, notre capitaine était très heureux après la rencontre car nous avions gagné. Il se fichait pas mal de sa fiche personnelle. C'est ce qui fait de lui un très bon leader.

ÉCJ, une belle expérience

Lundi, le camp d'Équipe Canada junior a pris son envol. Je me suis taillé une place au sein de cette équipe en 2004 et je peux vous dire que c'est très gros. Le tournoi, cette année-là, s'était déroulé à Helsinki, en Finlande.

Ce qui est plaisant lors de ces camps, c'est que ce ne sont pas nécessairement les 23 meilleurs joueurs qui se taillent un poste. Le but premier des entraîneurs est de bâtir une équipe équilibrée.

En me présentant au camp, je savais que j'étais dans les plans des entraîneurs en raison de mes qualités défensives. La formation était alors dirigée par Mario Durocher. Malgré tout, c'est toujours stressant de participer à un tel camp. Je partageais une chambre en compagnie du gardien Cam Ward lorsque le téléphone a sonné, tôt le matin. C'est lui qui a répondu et c'est lui qui était convoqué au bureau de l'entraîneur pour se faire annoncer qu'il était retranché.

Cette année-là, nos gardiens étaient Marc-André Fleury et Josh Harding. On retrouvait aussi les Dion Phaneuf, Jeff Carter, Ryan Getzlaf, Brent Burns, Mike Richards, Sidney, etc… Nous avions perdu en finale contre les États-Unis.

Lorsque ma place a été confirmée, j'ai emprunté de l'argent à mes agents afin de permettre à mes parents de faire le voyage avec moi, eux qui n'avaient jamais mis les pieds en Europe. Ce fut une expérience très spéciale, tant pour eux que pour moi.

Cette année, je compte bien suivre la compétition sur RDS puisque je me suis procuré un satellite en début d'année.

Une question sur Kristopher

En terminant, je veux répondre à une question d'un internaute qui me demande si je crois que Kristopher Letang demeurera avec nous pour le reste de la saison et pourquoi il n'a pas été rappelé plus tôt.

Dans un premier temps, oui je crois que Kristopher terminera l'année avec nous.

Comme je l'ai mentionné dans l'une de mes chroniques précédentes, le séjour de Kristopher dans la Ligue américaine lui sera très profitable. Il n'est pas facile de faire le saut du junior à la Ligue nationale, à moins d'être des joueurs d'exception comme Crosby, Malkin et Staal. Kristopher sera un grand joueur pour nous, mais il est encore jeune. Je suis certain qu'il a appris beaucoup de choses dans la LAH.

*Propos recueillis par Patrick Roy