Une taloche prévisible
Philadelphie Flyers dimanche, 16 mai 2010. 23:52 dimanche, 15 déc. 2024. 13:56
Méchante claque sur la gueule que celle-là! Il fallait bien que cela se produise un jour. Jusque-là, durant deux séries au résultat fort étonnant, le Canadien avait fait plein de bonnes choses. Il avait même réussi à donner l'impression qu'il était plus talentueux qu'il ne l'est en réalité. Grâce à Jaroslav Halak, bien sûr.
Son gardien, un candidat au trophée Conn Smythe, avait été intraitable. Mike Cammalleri semblait être devenu la réincarnation d'un autre Mike, Bossy celui-là. Les unités spéciales s'étaient avérées efficaces et l'opportunisme de l'équipe lui avait souvent permis d'aller chercher le but qui faisait toute la différence.
En fait, tous les éléments, qui avaient permis au Canadien d'écarter de son chemin deux formations qui lui étaient supérieures, n'y étaient plus dans le match initial de cette série contre les Flyers qui s'annonce difficile. Les choses ne s'annoncent pas ardues parce que le Canadien s'est fait blanchir plus blanc que blanc, mais parce que les Flyers, lourds en défense et talentueux en attaque, semblent posséder tout ce qu'il faut pour compliquer l'existence de la petite équipe surprise des séries.
Scott Gomez a été ordinaire, pour ne pas dire mauvais. Cammalleri n'a jamais été menaçant. Brian Gionta a bien essayé, mais il a rarement paru aussi petit. D'ailleurs, durant le match, deux situations plutôt loufoques ont mis en lumière d'une façon assez évidente la différence physique qui existe entre ces deux équipes qui ont terminé en 18e et 19e places au classement général.
Je vous explique. Sur le but marqué par Daniel Brière, Scott Hartnell (six pieds, deux pouces, 210 livres) a totalement masqué la vue de Halak (5 pi. 11 pouces). Un peu plus tard, Gionta (5 pieds, 7 pouces) a essayé de se planter devant le gardien Michael Leighton (6 pieds, trois pouces) pour l'ennuyer. Inutile de préciser que Leighton voyait assez facilement tout ce qui se déroulait devant lui, haut perché par-dessus les épaules du plus petit attaquant du Canadien.
Puisqu'il est question de Leighton, un éternel deuxième dont les trois derniers matches ont été les premiers de sa carrière en séries, il faut dire qu'on lui a permis de devenir l'une des vedettes de cette rencontre en lui faisant la vie particulièrement facile. Une autre soirée comme celle-là et le gardien des Flyers va se prendre pour Ken Dryden. Ce gardien, qui a passé une carrière entière dans les valises, pourrait alors devenir suffisamment confiant pour représenter un chef de file de plus dans le camp des Flyers.
Pendant les séries contre Washington et Pittsburgh, alors qu'on ne comprenait pas trop comment le Canadien pouvait faire la loi et gagner des matchs qu'il aurait dû perdre à l'occasion, on s'est souvent demandé quand sa balloune allait péter. Ce n'était pas vraiment normal qu'il en arrive à faire mal paraître deux des plus belles machines de la ligue.
Dans un sens, cette taloche était prévisible. Il fallait que le Canadien se fasse secouer les puces pour être brutalement ramené à la réalité de la ligue d'aujourd'hui. C'est vrai qu'un soir donné, n'importe quelle équipe peut vaincre n'importe quel adversaire, mais quand on exerce une domination sur des formations supérieures durant un mois, on va éventuellement frapper le mur.
Reste à savoir si le Canadien va se remettre rapidement de cette collision frontale. Il est bien possible qu'il perde encore le prochain match. Après tout, c'est fréquent et presque normal qu'une formation évoluant à domicile remporte ses deux premiers matchs, mais la troupe de Jacques Martin ne peut absolument pas courir le risque d'une autre humiliation du même genre. Ça lancerait le message que le Canadien n'a pas sa place dans cette finale d'association. Ça voudrait dire qu'il est allé à la limite de ce qu'il pouvait donner et que le carré d'as n'est vraiment pas pour lui.
Serge qui?
Ce qui inquiète un peu, c'est que l'équipe qui aurait dû être épuisée, à la suite de son extraordinaire remontée de quatre victoires contre Boston, est celle qui avait des ailes. Le Canadien, qui avait enfin pu profiter d'un peu de repos, n'avait que très peu d'énergie dans le réservoir. À moins que certains de ses soldats aient été intimidés.
Peut-être a-t-il été dérangé par la robustesse des Flyers dimanche soir, mais ça n'explique pas tout. En saison régulière, il lui est arrivé de se faire brasser sur la route sans pour autant disparaître sous la glace.
Le Canadien doit simplement revenir à tout ce qui a fait son succès jusqu'ici. On a suggéré après le match que Jacques Martin ramène Sergei Kostitsyn. Et pourquoi donc, je vous le demande? Qu'est-ce que cette graine de bum, qui se balance royalement d'une équipe à qui il a donné un but à ses 13 dernières rencontres, viendrait faire dans des séries où plus personne ne voulait le voir?
Le Canadien va probablement se replacer dès mardi. Il va retrouver ses jambes et sa combativité. Halak va retourner dans ses patins de héros. Bref, la meilleure façon d'avoir le dessus contre un adversaire mieux nanti physiquement, c'est de l'étourdir par sa vitesse. C'est par là que le changement doit s'opérer. Pas par l'entrée en scène d'un autre Kostitsyn.
Quand on y pense, tant qu'à relancer un Kostitsyn, ne pourrait-on pas commencer par Andrei dont la productivité se limite à trois buts dans ces séries? Trois buts qui ont tous été obtenus le même soir?
Je serais très surpris qu'on soit paniqué dans le vestiaire du Canadien au point d'apporter un changement aussi futile que celui-là.
Son gardien, un candidat au trophée Conn Smythe, avait été intraitable. Mike Cammalleri semblait être devenu la réincarnation d'un autre Mike, Bossy celui-là. Les unités spéciales s'étaient avérées efficaces et l'opportunisme de l'équipe lui avait souvent permis d'aller chercher le but qui faisait toute la différence.
En fait, tous les éléments, qui avaient permis au Canadien d'écarter de son chemin deux formations qui lui étaient supérieures, n'y étaient plus dans le match initial de cette série contre les Flyers qui s'annonce difficile. Les choses ne s'annoncent pas ardues parce que le Canadien s'est fait blanchir plus blanc que blanc, mais parce que les Flyers, lourds en défense et talentueux en attaque, semblent posséder tout ce qu'il faut pour compliquer l'existence de la petite équipe surprise des séries.
Scott Gomez a été ordinaire, pour ne pas dire mauvais. Cammalleri n'a jamais été menaçant. Brian Gionta a bien essayé, mais il a rarement paru aussi petit. D'ailleurs, durant le match, deux situations plutôt loufoques ont mis en lumière d'une façon assez évidente la différence physique qui existe entre ces deux équipes qui ont terminé en 18e et 19e places au classement général.
Je vous explique. Sur le but marqué par Daniel Brière, Scott Hartnell (six pieds, deux pouces, 210 livres) a totalement masqué la vue de Halak (5 pi. 11 pouces). Un peu plus tard, Gionta (5 pieds, 7 pouces) a essayé de se planter devant le gardien Michael Leighton (6 pieds, trois pouces) pour l'ennuyer. Inutile de préciser que Leighton voyait assez facilement tout ce qui se déroulait devant lui, haut perché par-dessus les épaules du plus petit attaquant du Canadien.
Puisqu'il est question de Leighton, un éternel deuxième dont les trois derniers matches ont été les premiers de sa carrière en séries, il faut dire qu'on lui a permis de devenir l'une des vedettes de cette rencontre en lui faisant la vie particulièrement facile. Une autre soirée comme celle-là et le gardien des Flyers va se prendre pour Ken Dryden. Ce gardien, qui a passé une carrière entière dans les valises, pourrait alors devenir suffisamment confiant pour représenter un chef de file de plus dans le camp des Flyers.
Pendant les séries contre Washington et Pittsburgh, alors qu'on ne comprenait pas trop comment le Canadien pouvait faire la loi et gagner des matchs qu'il aurait dû perdre à l'occasion, on s'est souvent demandé quand sa balloune allait péter. Ce n'était pas vraiment normal qu'il en arrive à faire mal paraître deux des plus belles machines de la ligue.
Dans un sens, cette taloche était prévisible. Il fallait que le Canadien se fasse secouer les puces pour être brutalement ramené à la réalité de la ligue d'aujourd'hui. C'est vrai qu'un soir donné, n'importe quelle équipe peut vaincre n'importe quel adversaire, mais quand on exerce une domination sur des formations supérieures durant un mois, on va éventuellement frapper le mur.
Reste à savoir si le Canadien va se remettre rapidement de cette collision frontale. Il est bien possible qu'il perde encore le prochain match. Après tout, c'est fréquent et presque normal qu'une formation évoluant à domicile remporte ses deux premiers matchs, mais la troupe de Jacques Martin ne peut absolument pas courir le risque d'une autre humiliation du même genre. Ça lancerait le message que le Canadien n'a pas sa place dans cette finale d'association. Ça voudrait dire qu'il est allé à la limite de ce qu'il pouvait donner et que le carré d'as n'est vraiment pas pour lui.
Serge qui?
Ce qui inquiète un peu, c'est que l'équipe qui aurait dû être épuisée, à la suite de son extraordinaire remontée de quatre victoires contre Boston, est celle qui avait des ailes. Le Canadien, qui avait enfin pu profiter d'un peu de repos, n'avait que très peu d'énergie dans le réservoir. À moins que certains de ses soldats aient été intimidés.
Peut-être a-t-il été dérangé par la robustesse des Flyers dimanche soir, mais ça n'explique pas tout. En saison régulière, il lui est arrivé de se faire brasser sur la route sans pour autant disparaître sous la glace.
Le Canadien doit simplement revenir à tout ce qui a fait son succès jusqu'ici. On a suggéré après le match que Jacques Martin ramène Sergei Kostitsyn. Et pourquoi donc, je vous le demande? Qu'est-ce que cette graine de bum, qui se balance royalement d'une équipe à qui il a donné un but à ses 13 dernières rencontres, viendrait faire dans des séries où plus personne ne voulait le voir?
Le Canadien va probablement se replacer dès mardi. Il va retrouver ses jambes et sa combativité. Halak va retourner dans ses patins de héros. Bref, la meilleure façon d'avoir le dessus contre un adversaire mieux nanti physiquement, c'est de l'étourdir par sa vitesse. C'est par là que le changement doit s'opérer. Pas par l'entrée en scène d'un autre Kostitsyn.
Quand on y pense, tant qu'à relancer un Kostitsyn, ne pourrait-on pas commencer par Andrei dont la productivité se limite à trois buts dans ces séries? Trois buts qui ont tous été obtenus le même soir?
Je serais très surpris qu'on soit paniqué dans le vestiaire du Canadien au point d'apporter un changement aussi futile que celui-là.