Vers un 50-50 équitable et réaliste?
Hockey vendredi, 19 oct. 2012. 17:46 dimanche, 15 déc. 2024. 13:00
Il y a la forme, il y a le fond.
C'est comme ça dans la plupart des sphères d'activité qui touchent notre quotidien. Il y a un imposant mouvement de forme qui mène, par exemple, le produit alimentaire vers votre assiette, la publicité, l'emballage, la position stratégique sur les tablettes de l'épicerie, la beauté de l'étiquette, le prix, etc. Puis, il y a le fond, c'est-à-dire l'aliment lui-même, ses propriétés, sa qualité, le niveau de satisfaction qu'il procure.
Les deux clans qui s'opposent au cœur du conflit qui paralyse les activités de la Ligue nationale de hockey depuis un peu plus d'un mois nous ont offert une fort belle démonstration de forme cette semaine. La LNH, en reconnaissant probablement qu'elle tirait de la patte dans l'opinion des amateurs, a admirablement joué ses dernières cartes. Tendre la main aux joueurs, protéger l'intérêt pur des amateurs, clarté et transparence devant le public, volonté de sacrifice au nom du sauvetage de la saison, voilà autant de concepts qui ont justifié et alimenté la démarche publique inhabituelle de Gary Bettman et de ses troupes.
Donald Fehr et les joueurs ont été à la hauteur eux aussi. L'idée des trois propositions de jeudi laissait croire en une approche à la fois souple et créative de leur part. La mine déconfite devant le rejet rapide de la Ligue a sûrement rejoint l'opinion de certains observateurs. Et le martelage systématique des montants astronomiques perdus ou consentis par les joueurs à court et moyen terme, peu importe la proposition, est un moyen fort efficace pour justifier leur approche.
Les amateurs de hockey et le grand public en général ont donc été soumis à une série d'informations qui les ont menés vers des états d'âme diamétralement opposés, en à peine 48 heures. Confusion, surprise, frustration, aberration, voilà qui résume sûrement assez bien ce que ressentent ces mêmes personnes au lendemain de cette dernière vague.
Le fond
Il est toujours difficile de laisser de côté une certaine innocence. Devant une négociation entre patrons et employés, on est encore porté à croire à l'image des deux clans qui s'assoient l'un en face de l'autre, les manches retroussées, ingurgitant café tiède et beignets asséchés, s'invectivant haut et fort jusqu'au petites heures de la nuit avec cependant un but précis de règlement avant l'heure limite. Mais cela se passe de moins en moins comme cela, surtout dans ce genre de conflits entre deux parties aussi riches, où avocats, comptables et spécialistes de l'opinion publique sont omniprésents.
Il faut donc essayer tant bien que mal de se rabattre sur le vrai fond de la négociation et chercher à comprendre où en sont véritablement les deux clans. Et même s'il est difficile de porter un jugement complet, il y a lieu de croire qu'ils ne sont peut-être pas aussi loin d'un rapprochement qu'ils veulent bien laisser croire. En abordant chacun un concept cher à l'autre partie dans leurs propositions respectives (celui des coupures immédiates en salaire par la LNH et celui du partage 50-50 par les joueurs), ils ont entre autre démontré une forme d'ouverture qui n'existait pas jusqu'ici. Certes, il y a beaucoup d'autres enjeux et considérations, mais au moins, il y a quand même eu ce progrès.
La crainte principale que nous pouvions tous avoir au lendemain du refus systématique de l'offre des joueurs, c'était un agenda caché, un « big bang » d'un côté ou de l'autre, du genre « annulation massive » de matchs par la LNH ou révision en profondeur de la base des demandes syndicales. La LNH a annulé des matchs supplémentaires, certes, mais jusqu'au premier novembre, ce qui en soi est une autre forme d'ouverture. Quant aux joueurs, il ne semble aucunement question de repli significatif quant aux bases même de leur relation professionnelle avec la Ligue. On en est toujours aux chiffres, aux pourcentages, aux durées de ceci ou de cela. Du tangible, quoi.
Bref, ne nous laissons pas trop emporter par les conférences de presse, les communiqués officiels, les informations sciemment acheminées à gauche ou à droite, les visages longs et les déclarations apocalyptiques. Les deux parties comprennent très, très bien la même chose : le hockey de la LNH connaît une bel essor présentement, certes, sa richesse globale est intéressante, d'accord, mais tout cela est plus fragile que de la porcelaine ! Les deux parties savent mieux que quiconque à quel point on est tellement loin de la NFL, de la NBA ou du Baseball majeur.
Alors, attendons encore un peu. Il y a beaucoup à faire mais je suis convaincu qu'à portes closes, les deux parties connaissent les ingrédients d'un déblocage majeur. L'idée d'un partage 50-50 équitable et réaliste n'est peut-être pas aussi farfelue, même en ce weekend d'apparente guerre froide entre la LNH et ses joueurs.
C'est comme ça dans la plupart des sphères d'activité qui touchent notre quotidien. Il y a un imposant mouvement de forme qui mène, par exemple, le produit alimentaire vers votre assiette, la publicité, l'emballage, la position stratégique sur les tablettes de l'épicerie, la beauté de l'étiquette, le prix, etc. Puis, il y a le fond, c'est-à-dire l'aliment lui-même, ses propriétés, sa qualité, le niveau de satisfaction qu'il procure.
Les deux clans qui s'opposent au cœur du conflit qui paralyse les activités de la Ligue nationale de hockey depuis un peu plus d'un mois nous ont offert une fort belle démonstration de forme cette semaine. La LNH, en reconnaissant probablement qu'elle tirait de la patte dans l'opinion des amateurs, a admirablement joué ses dernières cartes. Tendre la main aux joueurs, protéger l'intérêt pur des amateurs, clarté et transparence devant le public, volonté de sacrifice au nom du sauvetage de la saison, voilà autant de concepts qui ont justifié et alimenté la démarche publique inhabituelle de Gary Bettman et de ses troupes.
Donald Fehr et les joueurs ont été à la hauteur eux aussi. L'idée des trois propositions de jeudi laissait croire en une approche à la fois souple et créative de leur part. La mine déconfite devant le rejet rapide de la Ligue a sûrement rejoint l'opinion de certains observateurs. Et le martelage systématique des montants astronomiques perdus ou consentis par les joueurs à court et moyen terme, peu importe la proposition, est un moyen fort efficace pour justifier leur approche.
Les amateurs de hockey et le grand public en général ont donc été soumis à une série d'informations qui les ont menés vers des états d'âme diamétralement opposés, en à peine 48 heures. Confusion, surprise, frustration, aberration, voilà qui résume sûrement assez bien ce que ressentent ces mêmes personnes au lendemain de cette dernière vague.
Le fond
Il est toujours difficile de laisser de côté une certaine innocence. Devant une négociation entre patrons et employés, on est encore porté à croire à l'image des deux clans qui s'assoient l'un en face de l'autre, les manches retroussées, ingurgitant café tiède et beignets asséchés, s'invectivant haut et fort jusqu'au petites heures de la nuit avec cependant un but précis de règlement avant l'heure limite. Mais cela se passe de moins en moins comme cela, surtout dans ce genre de conflits entre deux parties aussi riches, où avocats, comptables et spécialistes de l'opinion publique sont omniprésents.
Il faut donc essayer tant bien que mal de se rabattre sur le vrai fond de la négociation et chercher à comprendre où en sont véritablement les deux clans. Et même s'il est difficile de porter un jugement complet, il y a lieu de croire qu'ils ne sont peut-être pas aussi loin d'un rapprochement qu'ils veulent bien laisser croire. En abordant chacun un concept cher à l'autre partie dans leurs propositions respectives (celui des coupures immédiates en salaire par la LNH et celui du partage 50-50 par les joueurs), ils ont entre autre démontré une forme d'ouverture qui n'existait pas jusqu'ici. Certes, il y a beaucoup d'autres enjeux et considérations, mais au moins, il y a quand même eu ce progrès.
La crainte principale que nous pouvions tous avoir au lendemain du refus systématique de l'offre des joueurs, c'était un agenda caché, un « big bang » d'un côté ou de l'autre, du genre « annulation massive » de matchs par la LNH ou révision en profondeur de la base des demandes syndicales. La LNH a annulé des matchs supplémentaires, certes, mais jusqu'au premier novembre, ce qui en soi est une autre forme d'ouverture. Quant aux joueurs, il ne semble aucunement question de repli significatif quant aux bases même de leur relation professionnelle avec la Ligue. On en est toujours aux chiffres, aux pourcentages, aux durées de ceci ou de cela. Du tangible, quoi.
Bref, ne nous laissons pas trop emporter par les conférences de presse, les communiqués officiels, les informations sciemment acheminées à gauche ou à droite, les visages longs et les déclarations apocalyptiques. Les deux parties comprennent très, très bien la même chose : le hockey de la LNH connaît une bel essor présentement, certes, sa richesse globale est intéressante, d'accord, mais tout cela est plus fragile que de la porcelaine ! Les deux parties savent mieux que quiconque à quel point on est tellement loin de la NFL, de la NBA ou du Baseball majeur.
Alors, attendons encore un peu. Il y a beaucoup à faire mais je suis convaincu qu'à portes closes, les deux parties connaissent les ingrédients d'un déblocage majeur. L'idée d'un partage 50-50 équitable et réaliste n'est peut-être pas aussi farfelue, même en ce weekend d'apparente guerre froide entre la LNH et ses joueurs.