Ils sont venus pour David Beckham, mais les 60 860 spectateurs qui ont franchi les tourniquets du Stade olympique voudront peut-être y retourner pour voir à l'œuvre une équipe qui continue d'additionner les résultats encourageants.

L'Impact a récolté au moins un point dans un quatrième match de suite en MLS, samedi, quand il a tenu tête au Galaxy de Los Angeles pour lui soutirer un match nul de 1-1. Le onze montréalais est ainsi demeuré invaincu à domicile (2-0-2) depuis le début de la saison.

En récoltant son douzième point, Montréal (3-5-3) a aussi temporairement rejoint le Fire de Chicago au quatrième rang du classement de l'Association Est.

Chevelure de rock star et souliers roses en évidence, Beckham a aussi fait la démonstration des qualités athlétiques qui en font l'un des joueurs les plus populaires de la MLS. Son but sur un puissant coup franc à la 62e minute a remis les pendules à l'heure et refroidi quelque peu les ardeurs d'une équipe locale qui avait su imposer son rythme dans la première moitié du match.

Le but de Beckham a signalé le début d'une fin de match éreintante pour l'Impact, qui n'aurait probablement pas connu un sort aussi favorable n'eut été des prouesses du gardien Donovan Ricketts. Devant ses anciens coéquipiers, le cerbère jamaïcain a multiplié les acrobaties pour préserver le précieux point que son équipe a pu mettre en banque.

«Donovan est un gardien tellement talentueux, a dit Beckham. Sur ce coup franc, j'ai dû être très précis pour le battre. Parfois, ces ballons entrent, d'autres fois pas.»

Déjà brillant sur un missile de Landon Donovan à la 53e minute, Ricketts a coup sur coup volé Donovan et Robbie Keane sur une séquence complètement folle dans sa surface de réparation quelques minutes après le filet de Beckham.

Ricketts a véritablement sauvé les meubles dans la première minute des arrêts de jeu, plongeant à sa gauche pour repousser un plomb de Marcelo Sarvas.

«Je fais tout ce que je peux pour aider mon équipe, a indiqué le portier de l'Impact. (Samedi), nous étions constamment sous pression et j'ai aidé du mieux que j'ai pu. Parfois, ce sont les gars devant moi qui me sauvent, comme lors du match à Portland. D'autres fois, c'est moi. Mais c'est un effort d'équipe.»

Plutôt docile en première demie, le Galaxy a terminé la rencontre avec 15 tirs au but, dont six cadrés. La formation californienne a aussi menacé avec dix coups de pieds de coin et a contrôlé le ballon pendant 63% du temps.

«Ce fut un match difficile, car L.A. est une bonne équipe et nos joueurs sont très fatigués, a expliqué Marsch — en français — après la rencontre. Les dernières deux semaines ont été très difficiles, mais les joueurs jouent très bien et travaillent très bien et beaucoup.»

Le Galaxy, qui avait été blanchi à ses deux sorties précédentes, a empêché Ricketts de célébrer un troisième jeu blanc consécutif en MLS.

Los Angeles demeure au septième rang de son association avec un dossier de 3-5-2.

Solide première demie

À 24 heures de la rencontre, Donovan avait déploré le fait que le Galaxy permettait trop souvent à l'adversaire d'enfiler le premier but de la rencontre. L'Impact a rapidement placé la visite dans une position familière quand le capitaine Davy Arnaud a ouvert la marque dès la huitième minute.

Arnaud a distancé le défenseur Dan Keat et a filé seul vers le gardien Brian Perk après avoir accepté un long relais de Nelson Rivas, une passe qui avait d'abord été brillamment négociée par son destinataire original, Bernardo Corradi.

Il s'agissait d'un deuxième but cette saison pour Arnaud, que l'entraîneur Jesse Marsch avait décidé d'utiliser comme attaquant aux côtés de Corradi.

«Bernardo et moi avions remarqué avant le match que leurs défenseurs centraux étaient plus petits que lui et que nous devions en profiter, a expliqué Arnaud. Il m'a dit que lorsque le ballon se dirigerait vers lui dans les airs, de courir afin de me dégager. Il a fait un immense travail pour rediriger ce ballon.»

La combinaison a failli doubler l'avance de Montréal à la 16e minute. Arnaud semblait avoir une occasion en or de décocher un tir à bout portant, mais a plutôt opté pour une passe à son partenaire italien au moment même ou ce dernier trébuchait dans la surface de réparation.

À la 20e minute, Ricketts a effectué son premier gros arrêt de la rencontre, sauvant la mise sur un coup de pied de coin que Beckham avait dirigé vers le premier poteau.

L'Impact a immédiatement contre-attaqué quand Michael Stephens a échappé le ballon au profit de Collen Warner. Le milieu de terrain montréalais a pris ses jambes à son cou avec un seul défenseur devant lui et après une longue course au cours de laquelle l'avait accompagné Justin Mapp, il a opté pour un tir qui a battu le gardien seulement pour rater la cible de justesse.

L'Impact a continué d'appliquer de la pression, ciblant Corradi dans l'espoir d'accentuer son avantage au tableau. L'attaquant italien a notamment manqué d'opportunisme aux 31e et 34e minutes. Lamar Neagle a aussi forcé Perk à se surpasser à la 41e minute.

Frustration dans le camp adverse

Le déroulement de la première demie a clairement affecté les représentants du Galaxy, qui ont démontré plus de hargne dès le son du sifflet annonçant le lancement de la seconde période.

Beckham a écopé d'un carton jaune à la 54e minute lorsqu'il est entré en contact avec Felipe au milieu du terrain.

Trois minutes plus tard, ce dernier a encore été la cible du défoulement des hommes en blanc. Violemment rabattu sur la pelouse par Juninho, Felipe a ensuite été invectivé par Beckham, visiblement irrité par la dentelle que mettait le petit brésilien dans son jeu.

Le message du Galaxy était lancé et Beckham y a rapidement mis un point d'exclamation en réussissant son deuxième but de la saison.

Le contrôle du match venait de lui échapper, mais le club d'expansion québécois a tout de même eu ses chances de causer la surprise. À la 75e minute, Justin Braun - inséré à la place de Mapp à la 57e - a effectué une belle incursion à droite sans toutefois pouvoir capitaliser. À la 87e minute, Arnaud a menacé pour une énième fois, mais sa frappe autoritaire a tout juste raté l'objectif.

Le match a été présenté devant une foule record pour une rencontre de soccer présentée au Canada.

«C'est fantastique. Nous voyageons en différents endroits et recevons un bel appui. La majorité des gens qui sont venus (samedi) encourageaient l'Impact, mais le fait qu'ils étaient plus de 60 000, c'est incroyable.

«Nous remercions tous les fans, qu'ils soient partisans de l'Impact ou seulement des amateurs de football. Ce fut un grand jour pour notre sport.»