« Chaque Jeux a son histoire », rappelle Chloé Dufour-Lapointe
Jeux olympiques lundi, 12 févr. 2018. 00:22 vendredi, 13 déc. 2024. 16:42PYEONGCHANG - Il n'y a peut-être pas plus tricotée serrée comme famille que celle des Dufour-Lapointe.
À peine 12 heures après avoir gagné l'argent aux Jeux olympiques de PyeongChang, Justine Dufour-Lapointe a été accompagnée par ses deux soeurs, Chloé et Maxime, lors d'une conférence de presse, lundi. Leurs parents, Johane et Yves, étaient aussi dans la salle.
Chloé avait encore les émotions à fleur de peau après sa 17e place. Maxime était un peu plus sereine, elle qui a eu le temps de faire son deuil des Jeux de PyeongChang puisqu'elle n'avait pas été sélectionnée au sein de l'équipe par l'Association canadienne de ski acrobatique.
Justine et Chloé étaient devenues les chouchous des Canadiens après les Jeux de Sotchi, en 2014, quand elles avaient gagné respectivement l'or et l'argent. L'expérience a été différente cette fois-ci, mais tout aussi spéciale.
« Maxime n'était pas ici comme athlète, mais chaque Jeux a son histoire, a rappelé Chloé, qui est âgée de 26 ans. Ça s'est écrit autrement qu'à Sotchi et c'est correct. Chaque Jeux est merveilleux. On va profiter du reste des Jeux pour s'amuser ensemble et rire, et on va avoir plein de beaux souvenirs à raconter un jour à nos enfants, ou à nos parents au souper parce qu'ils veulent tout savoir. »
Les trois soeurs avaient dévoilé avant la Coupe du monde de Mont-Tremblant en janvier que leur mère Johane avait lutté contre un cancer au cours de la dernière année. Même si elle est maintenant en rémission, elles ont rappelé les souffrances qu'elles ont ressenties pendant une saison très difficile au niveau mental. Tous les membres de la famille avaient d'ailleurs les yeux humides lorsqu'ils ont accordé des entrevues en groupe après la conférence.
« Il y aura toujours cette douleur en nous et cette crainte que le cancer revienne, a mentionné Justine, qui est la cadette de la famille à 23 ans. Avec les Jeux qui s'en venaient, on était fatiguées et on devait faire quelque chose. C'est pour ça qu'on en a parlé publiquement. Ça nous a enlevé de la pression. On n'était plus seules. Il y avait tout le pays qui nous encourageait très fort, ce qu'on apprécie énormément. »
Justine a indiqué que la maladie de leur mère n'avait pas affecté leur programme d'entraînement. C'est vraiment au niveau émotif qu'elles ont été drainées par cette expérience.
« Il y a eu des moments difficiles, des cauchemars, des doutes, a-t-elle raconté. Ce que je retiens du cheminement, c'est qu'à travers tous les doutes et les questionnements, il y a une seule personne qui peut répondre à ces questions-là et c'est soi-même. Tu te regardes dans le miroir et tu te poses les vraies questions. Pour se rendre aux Jeux olympiques, on s'est souvent regardées dans le miroir. On a eu des séances ensemble. Ça nous a aidées à nous remettre en selle, à comprendre qu'on n'était pas seules là-dedans. »
Les trois soeurs ont indiqué qu'il était trop tôt pour savoir ce que l'avenir allait leur réserver. Elles voudront d'abord prendre le temps de se reposer et de se ressourcer avant de prendre une décision à tête reposée. Justine a toutefois affirmé qu'une chose était très claire : « les trois soeurs Dufour-Lapointe vont toujours être un trio, peu importe la manière ».
« J'ai réalisé que mon rêve olympique existe encore, a ajouté Maxime, qui est âgée de 29 ans et qui a raconté avoir été nerveuse pour la première fois de voir ses soeurs effectuer leurs descentes. C'est peut-être un rôle différent, mais il a un impact qui aide mes soeurs. C'est quelque chose qui a de la valeur à mes yeux et qui m'a permis de vivre les Jeux de PyeongChang à 100 pour cent. C'est un succès, une victoire. Nous serons toujours des olympiennes. »