KRASNAÏA POLIANA, Russie - Ça va de mal en pis pour Jean-Philippe Le Guellec. Et rien n'indique que la situation va s'améliorer pour le biathlète québécois d'ici la fin des Jeux de Sotchi.

L'athlète originaire de Shannon a fini 35e du 20 km individuel, jeudi. C'est son pire résultat des présents JO jusqu'ici. Pour lui, la fenêtre d'opportunité semble déjà passée, lui qui a fini cinquième du sprint de 10 km, samedi — l'épreuve qui lui a permis de signer sa seule victoire en Coupe du monde —, et 26e de la poursuite de 12,5 km, lundi, au cours d'une course où il était dans le coup jusqu'au moment de chuter.

Le Guellec participera au 15 km en départ de masse, ce dimanche, alors qu'il y aura trois Canadiens qui participeront à cette épreuve — une première pour le biathlon canadien masculin. Mais sans avoir jeté la serviette, le Québécois de 28 ans semble avoir déjà donné son meilleur effort. C'est d'ailleurs ce qu'il a semblé reconnaître, jeudi, à son passage dans la zone mixte.

«Je considère qu'avec la forme que j'avais au sprint et à la poursuite, j'ai réussi à atteindre le sommet de ma forme au bon moment cette année. On voyait que j'étais dans le coup au niveau du ski, que j'étais dans le coup pour attaquer le podium, a-t-il dit de ses deux premières courses. C'est décevant aujourd'hui (jeudi), mais tu ne peux pas être en forme pour six courses, on s'entend. C'était 20 km en conditions difficiles, sur un parcours difficile, alors il faut prendre les choses dans leur contexte.»

Le Guellec a par ailleurs reconnu qu'il n'a pas encore digéré sa chute de lundi. Elle risque de lui rester dans la gorge pour un bon bout de temps encore, celle-là.

«J'ai été capable de me concentrer sur ma performance aujourd'hui. Quant à savoir si la page est tournée, c'est une zone qui est encore grise. J'ai encore de la frustration par rapport à la poursuite. Oui, j'en suis revenu, mais de m'en remettre, ça c'est une autre étape. Ça demeure une très, très grande frustration», a dit celui qui a complété l'épreuve de jeudi en 53 minutes et 25,5 secondes avec deux fautes, à 3:53,8 du vainqueur Martin Fourcade.

Ce dernier est devenu, en vertu d'un temps de 49:31,7 avec une seule cible ratée, le premier Français à remporter deux médailles d'or à des mêmes Jeux depuis les JO de 1968, tenus à Grenoble, en France.

Fourcade a remporté la poursuite de 12,5 km, lundi. Il en est à sa troisième médaille olympique, ayant raflé l'argent aux Jeux de Vancouver en 2010.

Le Français a fait fi des conditions difficiles en piste, alors que le mercure a dépassé les 10 degrés Celsius, jeudi, au Complexe de ski de fond et de biathlon Laura. Elles ont toutefois davantage affecté Le Guellec, qui avait pris le 13e rang dans cette discipline aux JO de 2010, et le 10e aux championnats du monde de l'an dernier.

«En partant, je me sentais pas si mal. Mais à mesure que ça avançait, ma forme se dégradait et je voyais aussi que mes skis ralentissaient. Déjà, au troisième tour, je me faisais rattraper par les deux dossards derrière moi, a résumé Le Guellec. Les skis qui ralentissent, dans des conditions comme celles-là, ça devient très coûteux.

«Les organisateurs ont fait du mieux pour garder la piste en meilleure condition possible mais moi, j'ai souvent de la difficulté dans ces conditions-là, a ajouté celui qui en est à ses derniers JO. Dix-huit sur 20, c'est très bon au tir, mais avec la forme que j'avais aujourd'hui au ski, je n'étais pas dans la course du tout pour un podium.»

Parfait au tir, l'Allemand Erik Lesser a récolté la médaille d'argent en 49:43,9, tandis que le Russe Evgeniy Garanichev a mérité le bronze après un chrono 50:06,2 et une faute.

Brendan Green, de Hay River, dans les Territoires du Nord-Ouest, a été le meilleur Canadien avec une 21e place et un retard de 2:33,6 sur Fourcade, avec deux fautes. Nathan Smith, de Calgary, a pris le 25e rang à 3:09,6 avec trois cibles ratées, tandis que Scott Perras, de Regina, s'est contenté du 59e rang à 6:32,6 avec quatre fautes.