SOTCHI, Russie - La générosité de son coéquipier canadien Gilmore Junio incite le double médaillé olympique Denny Morrison à envisager de poursuivre son aventure olympique jusqu'aux Jeux d'hiver de 2018.
 

Junio a cédé sa place à Morrison pour la course de 1000 mètres aux Jeux de Sotchi. Morrison y a décroché la médaille d'argent, procurant au Canada sa première médaille en patinage de vitesse longue piste à Sotchi, et il a enchaîné avec une médaille de bronze au 1500 mètres.

«Je viens de trouver la motivation et j'ai la volonté de prendre part à une autre édition des Jeux olympiques après ce qui s'est produit entre Gilmore et moi, a raconté Morrison, dimanche, en conférence de presse. J'ai lu certaines choses où il a dit qu'il a apprécié que je sois son coéquipier et il a appris dans le processus.

«Ça m'incite à vouloir continuer à m'entraîner afin d'être capable de transmettre mes connaissances aux autres athlètes ainsi que Gilmore.»

Morrison a chuté au 1000 mètres lors des sélections canadiennes le mois dernier. Junio, un spécialiste du 500 mètres, s'est alors assuré sa sélection pour disputer le 1000 mètres.

Sa décision de céder sa place à Morrison a permis à l'athlète de Calgary, âgé de 23 ans, de devenir aussi populaire que Morrison.

«Les gens en parlent comme d'un énorme sacrifice, mais je ne le vois pas de cette façon, a déclaré Junio. C'était une décision facile. En fait, c'était simple comme décision. C'était d'offrir au Canada une chance de gagner une médaille.»

Junio s'est classé 10e sur 500 mètres aux Jeux de Sotchi. Il estime que de s'entraîner aux côtés de Morrison peut l'aider à être plus rapide avant les prochains Jeux d'hiver à Pyeongchang, en Corée du Sud.

«J'espère que nous allons avoir quelques autres années à s'entraîner ensemble, de sorte que nous serons plus forts que jamais», a déclaré Junio.
 

Morrison a touché un boni de 15 000 $ du Comité olympique canadien pour récompenser sa médaille d'argent et un autre 10 000 $ pour sa médaille de bronze. Le Britanno-Colombien de 28 ans tient à récompenser Junio pour son esprit sportif, bien que ce ne soit pas en argent comptant.

«J'aimerais faire quelque chose d'une manière détournée ou d'une manière particulière, mais certainement pas lui faire un chèque et le lui remettre parce que cela ressemblerait à un pot-de-vin et ce n'est pas vraiment le bon message», a expliqué Morrison.

Il pourrait peut-être lui acheter un billet d'avion ou deux alors que les patineurs de vitesse et amis avaient prévu un voyage post-olympique avant même ce qu'ils ont vécu à Sotchi. La saison des courses se termine avec les championnats du monde toute distance au Pays-Bas en mars.

Morrison souligne qu'ils ont envisagé de voyager en Europe, «mais la famille de Gilmore est également originaire des Philippines. Il y a six mois, il a parlé d'aller aux Philippines. Alors je lui ai dit que je le suivrais.

«Gilmore et moi avons toujours été de grands amis depuis que nous avons commencé à nous entraîner ensemble il y a environ trois ou quatre ans, a poursuivi Morrison. C'est maintenant encore plus fort et je ne crois pas que l'un ou l'autre l'oubliera.»

Morrison a avoué qu'il a presque décidé d'abandonner après les Jeux olympiques de 2010 à Vancouver. Il était considéré comme un grand espoir de médaille dans ses courses individuelles, mais il s'est classé 13e au 1000 mètres et neuvième au 1500 mètres.

Morrison a sauvé ses Olympiques en remportant l'or dans la poursuite par équipe avec le Montrélais Mathieu Giroux et le Saskatchewanais Lucas Makowsky.

«Avant Vancouver, je savais à 100 pour cent que je prendrais part à une autre édition des Jeux olympiques après Vancouver, mais les difficultés là-bas, même si j'ai gagné une autre médaille d'or à la fin, m'ont amené à un questionnement, a expliqué Morrison. J'ai presque abandonné.»

Il a donc un message pour le patineur artistique Patrick Chan, qui visait la médaille d'or mais a finalement dû se contenter de l'argent.

«J'ai lu quelque chose que Patrick Chan a dit récemment et je sais exactement comment il se sent, a dit Morrison.

«Il semble que votre monde se referme parfois sur vous aux Jeux olympiques. J'espère qu'il réalise à quel point tout le monde est fier de sa médaille d'argent. Je sais que ce n'est pas ce qu'il voulait. Il est difficile de penser à s'engager pour un autre quatre ans avec ce genre de sentiment. C'est ce qui m'a presque fait abandonner à Vancouver.»