MONTRÉAL - L'équipe canadienne de hockey masculin fourbit ses armes en prévision de son premier match, jeudi à Sotchi et c'est le gardien du Canadien de Montréal, Carey Price, qui sera devant le filet pour affronter la Norvège.

L'ancien entraîneur-chef du Canadien, le sénateur Jacques Demers, ne voit toutefois pas le Canada au sommet du podium à la fin des Jeux olympiques mais bien sur la deuxième marche, derrière l'équipe locale.

M. Demers s'attend en effet de voir l'équipe russe rafler l'or, le Canada l'argent et les États-Unis le bronze.

«En 2012, c'était incroyable de voir le Canada gagner, avec Crosby et les autres, a-t-il rappelé en entrevue avec La Presse Canadienne. Mais déjà, les organisateurs russes appelaient Ovechkin, Kovalchuk, Malkin et compagnie pour leur dire: les 'boys', préparez-vous, les prochains c'est chez nous. Je redoute beaucoup, beaucoup les Russes. Ils sont chez eux, ils se sont fait donner de la m... après les Jeux de Vancouver et il y a une pression énorme», s'exclame-t-il.

Certes, Jacques Demers donne un net avantage au Canada du côté de la défensive, faisant valoir qu'aucune autre équipe n'est aussi bien nantie à cette position: «Le talent à la défense appartient au Canada. Quand on dit que Subban va probablement être le septième défenseur... Je suis convaincu que la défensive du Canada - et ça commence avec le gardien - est la meilleure.»

De plus, il estime que le Canada est extrêmement solide avec Carey Price devant le filet. Il dit s'attendre à ce que celui-ci soit le gardien numéro un de la troupe de l'entraîneur Mike Babcock «parce qu'il a été phénoménal cette année».

En contrepartie, il cède l'avantage aux Russes à l'attaque, non seulement en raison de la présence des redoutables Alexander Ovechkin, Evgeni Malkin, Pavel Datsyuk et autres Illya Kovalchuk, mais aussi parce qu'il voit un avantage dans la présence de nombreux joueurs de la KHL.

«Les gars de la KHL se connaissent. Ils se voient et jouent ensemble. Avec le retour de Kovalchuk en Russie, je pense qu'il y a une espèce de chimie qui se crée (...) Ces gars-là vont jouer un rôle plus important que les vedettes qui arrivent avec leurs gros noms et leurs millions. Les gars de la Ligue nationale ont joué individuellement à Vancouver et ils ont payé le prix. À Sotchi, ça va être l'équipe avant tout.»

De plus, l'ancien entraîneur, reconnu pour son talent de motivateur, fait valoir que les joueurs Russes bénéficieront de l'appui de la foule et de la volonté de l'emporter chez eux, surtout après leur performance extrêmement décevante en 2010.

«Les joueurs russes de la LNH vont être préparés. Les organisateurs de la Russie les appelaient au mois d'octobre-novembre pour leur dire: préparez-vous, on est dans notre pays et venez pas nous faire honte ici!»

Rien n'est acquis, cependant, rappelle Jacques Demers, selon qui des surprises sont toujours possibles.

«S'il y a une équipe qui peut surprendre, c'est la Suède. La Suède est toujours dangereuse. Ils ont de très bons joueurs comme Zetterberg et Sedin, même s'ils vieillissent, et le jeune Karlsson, qui peut mener une attaque comme pas beaucoup d'autres peuvent le faire.»

Il note que les Suédois présentent un bel équilibre et du talent à toutes les positions, incluant devant le filet avec le vétéran Henrik Lundqvist.