TOKYO - Le premier ministre japonais Shinzo Abe pourrait être le plus grand perdant si les Jeux olympiques de Tokyo ne se déroulent pas tels que prévu, dans un peu plus de quatre mois.

Abe est lié aux succès des JO depuis qu'il a milité en faveur du choix de Tokyo lors d'une rencontre du CIO en 2013 à Buenos Aires, en Argentine. La ville de Tokyo avait éventuellement été retenue aux dépens d'Istanbul, en Turquie, puisqu'elle était parvenue à convaincre le CIO qu'il était « entre bonnes mains ».

Abe a également charmé la planète entière lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Rio de Janeiro en 2016, alors qu'il s'était déguisé en Super Mario, en l'honneur du légendaire personnage de Nintendo, devant une salle comble de 70 000 spectateurs.

Abe, le politicien dont la carrière à titre de premier ministre est la plus longue de l'histoire du Japon, espère que les Jeux de Tokyo seront son principal héritage. Mais la tenue des JO est incertaine, même si le comité organisateur japonais et le CIO ont répété à maintes reprises qu'ils présenteront les JO à compter du 24 juillet, comme prévu.

Cependant, la possibilité que les JO soient annulés pour la première fois de l'histoire alors qu'il n'y a pas de guerre, ou un report, est de plus en plus envisageable à cause de la pandémie de la COVID-19. Le coronavirus a déjà affaibli l'économie mondiale, une autre mauvaise nouvelle pour Abe.

Le relais de la flamme sous l'ère du coronavirus

Les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo s'adaptent à la menace du coronavirus: ils ont décidé mardi de réduire les festivités autour du relais de la flamme olympique, tandis qu'un haut responsable du comité olympique nippon a été testé positif au COVID-19.

« C'est un crève-coeur pour nous », a regretté le directeur exécutif du comité d'organisation de Tokyo 2020, Toshiro Muto, en présentant les mesures prises pour éviter la propagation de la pandémie à l'occasion du parcours de la flamme à travers le pays.

Le « grand départ » du relais de la flamme olympique le 26 mars depuis la région de Fukushima (nord-est) se fera ainsi sans spectateurs.

L'itinéraire à travers toutes les préfectures du pays reste inchangé et les spectateurs pourront toujours assister au relais le long du parcours, mais les cérémonies de départ et d'arrivée à chaque étape seront fermées au public.

Les cérémonies d'accueil de la flamme par les municipalités sur le parcours seront quant à elle annulées.

Les organisateurs ont par ailleurs prié les spectateurs qui ne se sentiraient pas bien de s'abstenir de suivre le relais depuis le bord de la route. 

Enfin, la température de chaque relayeur sera prise et ceux ayant de la fièvre seront empêchés de courir.